Compte-rendu de courseCourses

Swimrun de La Réunion Course épique sous les tropiques

Les 19 et 20 novembre 2022 a eu lieu la 5ème édition du Swimrun Réunion, sur les plus beaux sentiers ensoleillés du littoral Ouest et dans les eaux chaudes des plus beaux lagons coralliens de l’île intense. Au programme deux courses découvertes le samedi avec « la Familiale» et « la Kids » à St Leu, ville d’arrivée de l’ensemble des courses et trois courses le dimanche : « la Courte de 14,5 km », « la Longue de 30 km » et nouveauté pour cette édition « la Marathon de 42 km » et un total de plus de 600 participants cette année. Les LVN (Les Vieux Neptuniens) Swimrun étaient de la fête.

Stéphane partage ci-après avec Pauline le compte rendu de leur course épique, la course ki pique, sous les tropiques.

Team : Les Vieux Neptuniens #22
Course : La Longue
BIB # 62

Avant-propos

Si les Swimruns de Troll Enez ou le World Series ÖtillÖ Malta ont été, pour de nombreux athlètes passionnés, les dernières courses d’une saison 2022 bien remplie et riche en rebondissements, il restait toutefois une belle épreuve de fin d’année au calendrier sportif : Un Swimrun lointain, dans l’hémisphère sud, au coeur de l’océan indien : Le Swimrun de l’île de la Réunion.

Un nouveau challenge à relever pour nos LVN Swimrun, amateurs d’expériences nouvelles et inédites, de défis sportifs ou joyeux, de voyages Swimrun du bout du monde. De Swimruns aux quatre coins du globe : très à l’Ouest par exemple pour le World Series Catalina Island en Californie, loin à l’Est pour le Swimrun ROTW – Roof of the World– dans le magnifique village et lac de Karakul situé à 4000m d’altitude dans les montagnes du Tadjikistan, voire plus au Nord pour les Championnats du Monde ÖtillÖ, en Suède.
Mais pour autant, rien au Sud pour nos aventuriers, sinon leur participation au WS Malta.
Il était donc nécessaire d’y remédier et de regarder cette belle opportunité de plus près, et ,pourquoi pas, envisager dès 2022 une participation au Swimrun Réunion

Objectif Reunion Island

Pour la petite histoire, c’est en juin de cette année que le projet « Reunion Island » a été évoqué pour la première fois. Les LVN Swimrun voguaient alors sur le catamaran d’Erwan vers les îles Scillies, en Angleterre, pour participer au Sprint et au World Series ÖtillÖ Isles of Scilly 2022 (Cf. récit de course ici sur SwimrunFrance).

A bord, deux swimrunners familiers de l’île de la Réunion s’amusaient à comparer les eaux cristallines de l’archipel des Scillies à celles des lagons turquoises de La Réunion, où ils avaient tous deux séjourné à plusieurs occasions.

« Et vous savez qu’il y a un magnifique Swimrun à la Réunion ? »
« Oui, mais ça doit pas être facile de nager avec les requins ! »

C’est ainsi – après un partage de souvenirs de voyages sur l’île tropicale : les randonnées magnifiques dans les cirques volcaniques, le farniente à l’ombre des filaos sur les plages des lagons, les sorties snorkelings dans l’aquarium coloré des récifs coralliens, les Diagonales des fous éreintantes et la cuisine créole succulente, entre amis ou en famille autour d’un punch coco maison – que Pauline lança à Stéphane :
« Je voulais faire le Swimrun Réunion avec ma petite soeur mais ça risque d’être compliqué. J’y suis en Novembre en famille, tu ne veux pas le faire avec moi ? »
Réponse ouverte, voire très ouverte : « Je regarde notre planning avec Delphine et ma famille îlienne et je te dis au plus vite, mais j’adorerais ».

La décision d’y aller était sur le principe actée, fallait il encore que les disponibilités d’hébergement familiale ou contraintes professionnelles le permettent.

Préparatifs

Ce nouveau programme allait bientôt se concrétiser pour ce nouveau binôme inédit des LVN Swimrun. En effet, si Pauline et Stéphane se sont très souvent côtoyés lors de nombreux swimruns et World Series ÖtillÖ depuis 2016 et lors leur participation au Championnats du Monde ÖtillÖ 2021, jamais ils n’avaient couru en binôme sur ces belles courses, une belle occasion de composer une nouvelle team LVN.

Les réponses de nos familles locales respectives sont positives, il y a de la place malgré une période touristique chargée, c’est tout bon donc , « Y’a’plu’ka ! ».

L’organisation du séjour se passe au mieux, les billets d’avion sont réservés. L’offre des compagnies aériennes est assez large à cette période de l’année, les possibilités de logement nombreuses, les voitures de location disponibles, même s’il est prudent de s’y prendre un peu à l’avance. Ce qui fût fait. La logistique du séjour est fin prête.

Le binôme doit maintenant s’accorder sur le choix du format de leur course. Swimrun Réunion propose 5 courses de différents formats. Il y en a pour tout le monde et c’est une jolie fête qui s’annonce.
Après échanges et tentatives de persuasion de Stéphane pour participer à la Marathon, un format long plutôt habituel pour nos protagonistes, mais le choix s’orientera in-fine sur la Longue, format légèrement plus court.
Pauline participera au Marathon Nice-Cannes deux semaines avant le voyage, la période de récupération sera trop courte pour profiter pleinement de l’épreuve Swimrun Marathon. Le format proposé pour La Longue sera donc parfait pour terminer la saison sans gros challenge sinon celui de s’amuser en performant un minimum.
Le choix est fait, Il faut désormais attendre la mi-juillet et l’ouverture des inscriptions en ligne pour finaliser et sécuriser notre participation.

Dans l’intervalle Stéphane contacte Jean-Marie de Swimrun France pour savoir s’il connaît la date d’ouverture des inscriptions. Le binôme ne veut pas rater le précieux dossard en s’y prenant tardivement. Jean-Marie connait bien l’organisateur et va se renseigner.

Cerise sur le gâteau

Retour surprise de Jean-Marie qui informe Stéphane que Swimrun France et Swimrun Réunion leurs offrent le dossard. Un grand merci les amis !
Un lien étroit d’amitié sportive s’est tissé entre Les Vieux Neptuniens et Jean-Marie qui suit depuis 2016 l’ensemble de leurs courses (parfois inédites) en qualité de photographe – reporter exceptionnel et assidu du circuit ÖtillÖ mais pas seulement.

Swimrun France diffuse depuis et très régulièrement les compte-rendus de courses des LVN Swimrun, communauté de swimrunners grandissante qui aime partager ses expériences sportives, ses conseils logistiques et pratiques, les ressentis et points d’amélioration des équipes de l’association… pour tenter de convaincre le plus grand nombre de rejoindre notre sport incroyable.
Jean-Marie nous remercie, avec ce beau dossard, pour nos contributions rédactionnelles et illustrées à Swimrun France. Super sympa et encore merci !

Ajoutons au passage que Jean-Marie a su aussi nous concocter des stages sérieux et solides, en petits groupes, entre amis et nouveaux amis, sur son terrain de jeu favori : Les Calanques de Marseille, parc naturel magique parfaitement adapté à la pratique du Swimrun, avec de longues portions techniques de course à pieds, du dénivelé positif relevé, des longues portions de natation dans des eaux parfois agitées. Quel bonheur !
Quoi de mieux en effet qu’un départ de nuit à 5h00 du matin, sur l’esplanade du Vieux Port à Marseille direction Cassis par les Calanques, pour sublimer la magie de notre sport en milieu naturel.

Mais on s’égare, revenons à notre sujet principal : le Swimrun Réunion.

Un peu de tourisme

« Le Swimrun Réunion, c’est où ? »
« Ben… sur l’île de la Réunion ! » On l’aurait deviné.
Mais où se situe vraiment cette île idyllique, tout le monde ne semble pas le savoir.

L’île de la Réunion est située dans l’archipel de Mascareignes, à 9000 km de la France, au sud ouest de l’océan indien et au sud-est de l’Afrique, au large des côtes de Madagascar. C’était autrefois un comptoir stratégique de la Compagnies Françaises des Indes Orientales lors des voyages et navigations à la voile sur les routes maritimes australes.

Aujourd’hui, l’île de la Réunion offre un décor exotique, des paysages à couper le souffle, sculptés et dessinés au fil des millénaires, où l’on peut découvrir – on vous y invite grandement (ndlr) – le panorama grandiose du des trois grands cirques volcaniques, Mafate, Cilaos, Salazie, le relief accidenté du Piton de la Fournaise – volcan très actif de l’île, le sommet majestueux du Piton des Neiges, les plaines verdoyantes et les ravines vertigineuses, les longues plages de sable fin et les lagons coralliens de toute beauté.

La Réunion, c’est aussi un joli mélange de cultures aux origines variées, à la fois européennes, ouest africaines, malgaches, indiennes, vietnamiennes et chinoises, une diversité multi-ethnique et unique des différents continents du monde que l’on retrouve dans ses chants, ses danses et surtout sa cuisine créole épicée et colorée dont on ne se lassera jamais.

La Réunion, c’est enfin l’île intense, exotique et grandiose par ses richesses naturelles, ses couleurs et ses paysages, authentique et trépidante par la diversité de sa population, île préservée et épicée par ses traditions créoles et sa gastronomie. Ressourçante et reposante pour les métropolitains et touristes étrangers qui y séjournent à cette période, loin du froid de l’hémisphère nord.

Le décor est planté, nous pouvons désormais parler de la préparation de notre course.

L’avant Course

Nous avons fait le choix d’arriver une semaine avant la course. Il fallait tout d’abord nous habituer à la chaleur ambiante, il faisait 25° à 6h00 du matin quand l’avion s’est posé, 29° à 9h30 quand le bus a stoppé à St Gilles, à l’ouest de l’île. Les 30° étaient très largement dépassés dès midi. Une acclimatation de quelques jours avant la course est plutôt conseillée, voire nécessaire.

Il nous fallait également prendre nos premières marques avec la longe lors de natations de repérage du parcours aquatique et nous entrainer à courir non sans difficulté dans le sable fin et mou, voire très mou, du parcours pédestre. Et nous avons bien fait, croyez nous, les appuis sont tellement différents dans le sable et dans les portions parfois pentues de la plage !

Une belle semaine de préparation s’annonce pour nos LVN qui enchaineront, dès 6h00, à la fraîche, ou en fin d’après-midi, les entraînements de running, de natation sans combinaison dans les eaux chaudes et cristallines des lagons avec au final un mini Swimrun test – de quoi mener à bien leurs programmes tourisme-familles respectifs le reste du temps.
Le temps nécessaire aussi pour Stéphane de se remettre, sous antibiotiques et corticoïdes, d’une mauvaise pharyngite/bronchite bien crevante. Les entrainements natation sur un poumon n’ont guère été évidents, mais il est difficile de se plaindre dans pareil décor.
Le temps nécessaire aussi pour Pauline de parcourir l’île du nord au sud et d’ouest en est, et de gravir de nuit les 3000m du Piton des Neiges (à 3 jours de la course, pour les courbatures c’est au top !).

La course allait être épique, ça allait piquer de toute évidence, mais qu’importe, motivés comme jamais, nos LVN Swimrun sont fin prêts.

Le Programme des Festivités

Swimrun Réunion, 5ème édition

Vous trouverez toutes les informations sur les superbes courses proposées par les organisateurs sur le site :
www.swimrun-reunion.com
Le site est très bien conçu, complet, et donne tous les détails nécessaires à une bonne préparation. Soulignons la qualité des roadbooks de chacune des épreuves, très détaillés et illustrés, très aidant pour les « zoreilles » et autres visiteurs étrangers.

En synthèse, il y aura 2 courses découvertes le samedi avec « la Familiale» et « la Kids » à St Leu, ville d’arrivée de l’ensemble des courses et 3 courses le dimanche : « la Courte de 14,5 km », « la Longue de 30 km » et nouveauté pour cette édition « la Marathon de 42 km » et un total de plus de 600 participants cette année.

Notre parcours sur La Longue

Le départ de La Longue sera donné sur la jolie plage de Boucan Canot, au niveau de l’hôtel Boucan Canot, partenaire dynamique de l’événement.
Les 56 binômes engagés devront alors parcourir 25 km de trail côtier et 5 km de natation à la découverte de la côte ouest de l’île avant de franchir la ligne d’arrivée située plus au sud dans la commune de Saint Leu, et profiter du Village Swimrun Réunion.

Il y aura au total 11 sections de course à pieds et 10 sections de natation. La plus longue section de trail est de 6500m, la plus longue section de natation est de 1250m. Il faudra garder du jus pour la partie finale où s’enchaîneront 2300m de run + 150m de marche dans l’eau à mi-genou + 5500m de run dans la savane brûlante, enfin, une dernière nat de 300m dans le courant et un dernier sprint de 80m pour franchir l’arrivée.

Timing

Une seule barrière horaire fixée à « départ + 4h00 » sur la plage de Saint Leu. Elle est assez large et ne devrait pas stopper trop de concurrents.

Ravitaillements

Les ravitaillements sont nombreux tout au long de l’itinéraire.
Les points ravitos « liquide » jalonnent le parcours et permettent aux athlètes de remplir régulièrement leurs flasques ou gobelets individuels – matériel obligatoire pour tous – en eau, eau gazeuse, cola et citronnade.
Les points ravitos « solide et liquide » sont parfaitement répartis sur le parcours, et offrent un large choix de victuailles : bananes, oranges, chocolat, biscuits salés, barres céréales, sel, confiserie, … de quoi faire de petites haltes réconfortantes et chahuter avec les bénévoles souriants malgré la chaleur harassante.

Obstacles

Des obstacles, il y en a, et pas des moindres !
Tout d’abord le sable. Une grande partie des sections trail est sur les plages. Il faut donc courir dans un sable fin, souvent très mou sur la partie haute de la plage, et sur des « beach-rocks » glissants en bordure de mer, on s’y essouffle vite, le sable s’infiltre inévitablement dans les chaussettes et alourdi les chaussures.

L’autre particularité de ce swimrun « lagoon to lagoon », sont les pointes rocheuses à franchir entre chacune des plages traversées, parfois dans l’eau, parfois en escaladant des aplombs rocheux, parfois en sautant de bloc en bloc sur les coulées de lave ancienne érodées par la houle australe.
Les single trails sont assez techniques, rocailleux, épineux aussi et imposent de la vigilance chez nos coureurs.
Dernier obstacle de taille : le soleil et la chaleur. « Il fait très chaud à l’ombre, et il n’y a pas d’ombre ! » une bonne hydratation s’impose, une crème solaire également. Certains athlètes ont des tenues longues en protection, on voit les habitués !

Le roadbook détaille parfaitement le parcours et les zones de difficultés ponctuelles, les coureurs sauront où être prudents.

Oups, Shark Alert !

Le 18 novembre, le journal local LINFO.re lance l’alerte et informe qu’un requin de 1,5 mètre a été observé par des surfeurs à moins de 10 mètres de la rive de Trois Bassins, point de passage de notre Swimrun. A deux jours de l’épreuve ça effraye un peu.
Mais on se rassure vite, il n’y a pas de section de natation à cette endroit. Prudence de l’organisation oblige !
Une deuxième alerte aura lieu après la course, le 25 novembre, pour cette fois-ci un requin bouledogue de 3 mètres aperçu sur la plage des Brisants. Là encore, pas de natation à cette endroit, les swimrunners y seront passés en courant dans le sable.

Les épreuves se déroulent dans des conditions de sécurité maximales, pas d’inquiétude à avoir sur ce plan, inscrivez-vous vite à la prochaine édition !

Retrait des dossards et Briefing

Les concurrents sont invités à retirer leur dossard le samedi 19 à l’hôtel Boucan Canot qui mets ses infrastructures à disposition de l’organisation pour l’accueil des coureurs et la distribution des sacs de course et à celle des sponsors pour leurs stands de présentation produits.

Les binômes « invités » sont conviés à 10:00 pour un café croissant d’accueil. Les LVN y retrouveront avec grand plaisir Hugo et Max, Desirée et Amanda, Marine et Margot, teams leaders attendus sur La Marathon. Ils y apercevront aussi les locaux David Hauss et son frère – tous deux coiffés pour l’occasion d’une jolie coupe mulet – team leader très attendue sur la Longue.
Les LVN se présentent alors aux organisateurs et les remercient pour leur dossard. Ils auront le numéro 62 (petit clin d’oeil, 1962 est l’année de création et de lancement de la Dodo, célèbre bière locale que les participants pourront savourer en fin d’épreuve, la Dodo lé là ! »).

L’accueil est chaleureux, l’ambiance est au top, le jus de goyave bien frais, les petites viennoiseries savoureuses, la terrasse de l’hôtel très confortable, la vue sur la plage imprenable. Ça bavarde entre habitués du circuit ÖtillÖ. Ça rigole bien.

Nos LVN retourneront vers midi à Grand Fond, chez Tante Danielle, pour un petit moment sympa. Pauline rejoindra ensuite sa famille pour des activités touristiques sympathiques. La toux de Stéphane diminue, le souffle revient peu à peu. C’est plutôt rassurant, la forme sera au rendez-vous le lendemain matin.

Le rendez-vous du lendemain est fixé à 6H45 sur la plage pour le départ à 7H15.

Show must go on

Dimanche 20 novembre. Les concurrents sont attendus au petit matin au village Swimrun Réunion à Saint Leu pour être acheminés en car vers les lignes de départ des trois courses dominicales.
L’heure de départ des bus est fixée à 5h00 pour la Marathon, 6h00 pour la Longue et 6h45 pour la Courte. L’organisation est parfaite, c’est de l’horlogerie suisse !

Par souci d’écologie et de préservation carbone, les LVN et les concurrents de la Longue résidant à St Gilles auront la possibilité de rejoindre la plage de Boucan Canot directement et sans devoir aller à Saint Leu. Il doit en être de même pour les autres courses.

Les LVN arriveront en même temps que les binômes acheminés en bus sur l’esplanade de Boucan Canot. Il est 6h45, l’air est encore frais, 25° et un grand soleil. Nombreux binômes se saluent, plaisantent ensemble, d’autres déjà dans leur course s’échauffent alentours à vive allure. Pauline et Stéphane les observent et décident de… ne pas en faire autant, ils profiteront de la première portion de running pour s’échauffer. On a dit sans véritable challenge, on voit ça ! Pauline est assistée de sa Team Support LVN parentale, Patou et Sylvie. Merci à eux pour les belles photos.
L’Hôtel Boucan Canot a installé une buffet café et thé sur la plage, tout le monde profite bien de l’instant convivial.

15 mn avant le départ, il est temps de s’équiper. L’équipement est simple, trifonction pour Pauline, jammer Arena pour Stéphane, plaquettes, pull bous et lunettes. Et là, franche rigolade quand Stéphane enfile sa chasuble de course, extensible fort heureusement mais pas suffisamment pour lui et tellement près du corps, on a bien ri. La chasuble finira par se détendre dans l’eau pour un meilleur confort de course.

H-15 mn, Le speaker est au micro de la sono mobile, il annonce qu’il donnera le départ après le passage des premiers dossards de la « Marathon » partis de l’embarcadère de Saint Paul à 6h00. Les parcours des deux courses se rejoignent à Boucan Canot.
A peine annoncés qu’ils arrivent déjà sur la plage, Hugo et Max sont devant, un petit écart s’est déjà creusé, deux autres binômes Homme apparaissent. Puis d’autres. Chez les filles, c’est au coude à coude, Desirée et Amanda mènent le train, Marie et Margot à moins de 10m dans leur sillage, la bagarre attendue pour le scratch ou par catégorie est au rendez-vous.
La chaleur est maintenant là. Quelques curieux et accompagnants vont assister au départ en ligne sur la partie haute de la plage.

H-10 mn, les 56 binômes sont maintenant invités à rejoindre le sas de départ. Certains chahutent toujours, d’autres ont le visage plus tendu, concentration ou léger stress de l’instant. Les équipes leaders sont désormais bien échauffées, prêtes à en découdre. Pauline et Stéphane les laisseront bien volontiers devant, rien ne presse, ils auront le temps de s’amuser.
H-3 mn, le speaker fait chauffer l’ambiance et monter la pression, les fauves vont bientôt être lâchés. Cette fois on y est pour de bon.

La Course

Cinq… Quatre… Trois… Deux… Un !

Bang ! C’est parti pour la belle aventure Swimrun Réunion.

Le départ en ligne est donné, les équipes s’élancent sur le sable pour une première section de 3500m de run jusqu’aux Roches Noires, la majorité des athlètes rejoint le bord de mer où le sable mouillé est plus dur sous le pied. Le peloton commence à s’étirer. Les premiers binômes franchissent facilement les rochers du Cap Homard, les suivants s’entassent peu à peu dans le petit goulet d’étranglement rocailleux.
Un premier petit ralentissement rafraichissant dans l’eau mi-genou qui permettra à chacun de reprendre son souffle pour repartir de plus belle une fois l’obstacle franchi.
C’est chose faite pour Pauline et Stéphane qui s’activent maintenant sur la Plage du Cap Homard, sable mouillé et beach-rocks permettront une progression à bon rythme jusqu’à la Pointe des Aigrettes , nouvel obstacle rocheux, nouvelle file indienne de binômes ralentis par une petite escalade de 3 ou 4 mètres pour franchir quelques blocs de lave. On reprend à peine son souffle et nous voilà sur la Plage des Aigrettes.
Ce ne sera pas la plus facile à franchir. Les roches de bord de mer sont glissantes, une partie de la plage est très inclinée, quantité de vieux coraux jonchent le sol. On progresse.

La team LVN Support, Danielle, Delphine et Robin, encourage le binôme et immortalise l’instant. Il sera bientôt temps d’enfiler les lunettes pour la première section de natation sur la petite plage des Roches Noires.

Ici, pas de barrière de corail ni de lagon, on nage en pleine mer mais en zone surveillée et sécurisée par le dispositif « vigies requins » présent avant et pendant toute la durée de passage des concurrents.
Les binômes devront y parcourir une boucle de 400m, avec une sortie d’eau par le point de mise à l’eau. La longe est installée, Stéphane et Pauline tournent les bras. Ils auront le temps de remonter 6 équipes avant d’entamer la deuxième portion de course à pieds, de Saint Gilles à Mail de Rodrigues, longue de 2700m.

Petite course dans le sable pour traverser la plage, on grimpe sur la digue du port, enfin du solide, du rigide sous les pieds, on remonte sur la passerelle et hop, les équipes traversent rapidement Saint Gilles pour retrouver avec grand plaisir le sable fin des Brisants. Les bénévoles sont présents à chacune des intersections pour guider les sportifs. Impossible de se désorienter grâce à eux, merci les amis.

Retour au sable donc, très fin de surcroît, le contraste avec l’asphalte se fait sentir. Le rythme est bien ralenti mais dans quelques mètres les équipes pourront s’abriter à l’ombre des filaos, en bordure de plage, pour parcourir sur un sol plus ferme les 2000m derniers mètres de run avant de s’attaquer à la section la plus longue de natation.
Un peu d’ombre, ça fait du bien. Les LVN déroulent jusqu’à Mail de Rodrigues.
La Team Supporters Patou et Sylvie sont présents pour les encourager à nouveau à la mise à l’eau.

Les bras tournent à nouveau. La team est bien échauffée et nage à bon rythme. On dépasse des binômes, quatre, cinq, bientôt six et nous en sommes en début de nat. Les prochaines nageurs à dépasser sont maintenant plus loin devant, Stéphane augmente un peu le rythme – sans toutefois cramer la team – pour les rattraper et les dépasser. Objectif assez vite atteint, sept, huit…, onze bientôt. Pauline déroule super bien derrière la longe. Le binôme poursuit sa remontée. Tenir le cap est très très simple, on est en bordure de plage à 5 ou10 mètres, il suffit d’y rester et ça file tout droit. Quelques zigzags restent nécessaires afin d’éviter les patates de corail présentes dans le lagon.

Les poissons colorés défilent sous nos nageurs LVN gourmands qui dévorent encore quelques équipes avant d’apercevoir l’oriflamme de sortie de nat au poste de secours de la passe de l’Hermitage.
Les LVN Supporters sont à la sortie de nat et se réjouissent de la belle remontée de leur team préférée. 20 places de gagnées. La team essoufflée se réjouit surtout du ravitaillement présent.

Run 3, ça va vite, 800 mètres en ligne droite en direction du LUX hôtel, en bord d’eau sur du sable bien tassé, on traverse facilement la petite ravine qui se trouve sur le parcours. Nos LVN se font dépasser par quelques équipes sur le petit parcours et positionnent déjà leurs lunettes de nat pour se remettre à l’eau et reprendre leur petit jeu de La team Yoyo.
Et ça fonctionne bien, Nat 3 : 6 équipes concurrentes au tableau à la sortie d’eau de la plage de la Saline. Stéphane et Pauline s’en amusent mais ne fanfaronnent pas pour autant, conscients que ces équipes auront tout le loisir de les dépasser à nouveau
sur le parcours terrestres.

Les portions rapides défilent, plage de la Saline, fin du lagon, Trou d’eau, Trois Bassins (souvenez vous les requins), autant de lieux magnifiques pour dérouler les 500m de run, 800 de nat – et on repasse devant vous les gars – 600m de run – et vous nous repassez devant les gars – enfin 300m de nat qui nous amèneront à un ravitaillement gourmand dont Stéphane aurait bien profité plus longtemps. Mais Pauline veille au grain et l’extirpe de ses chahuts avec les jolies bénévoles. La Team Supporter Jean-Luc est là et encourage le binôme pour le premier gros bloc de course à pieds de l’épreuve à suivre : 6400m de running de la plage de la Saline jusqu’à la plage de Kélonia.

Arrêt au stand : Pauline doit absolument ôter le sable de ses chaussures avant d’affronter cette belle portion de course, le pied léger !

L’organisation nous a concocté ici un parcours variés et rigoureux : Tour de la pointe des Trois Bassins, plage, les entiers balisés de Souris Chaude (il ne peut en être autrement) remontée vers la petite Savane, traversée de la petite ravine de Trois bassins où l’on descends à pic pour très vite gravir l’autre versant bien raide, un peu d’asphalte ensuite sur l’ancienne route côtière pour bien dérouler et accélérer le rythme, puis Grande Ravine et descente vers Kélonia par des sentiers techniques, étroits et piquants, toujours parfaitement rubalisés.

Les bénévoles sont encore présents aux quelques endroits ou intersections critiques pour orienter les athlètes, mais aussi pour les rafraichir ou les restaurer sur les points de ravitos du parcours.

Il commence à faire chaud, très très chaud.
Le soleil mord et il n’y a pas beaucoup d’air ni d’ombre sur le tronçon. Mais la plage de Kélonia est en vue. Stéphane regarde les indications de parcours inscrites sur ces plaquettes : Hourra, la prochaine natation rafraîchissante de 300m est en approche.
Les LVN sont assez seuls à ce niveau de l’épreuve. Les binômes sont très étirés depuis la mi-course.

L’eau est bonne et très peu profonde, les plaquettes frottent sur le fond. Une légère houle s’est formée ! Les bras tournent, les jambes se reposent.
C’est très court 300m, trop court, il faut déjà et à nouveau courir. Finie la trempette ! c’est reparti pour 2500m de run, comme indiqué sur les plaquettes.

A ce stade de la course, notre binôme ne sait plus trop à quoi s’attendre sur cette portion. Le roadbook est un peu oublié, la chaleur sans aucun doute ! Jean-Luc qui suit à vélo la progression du BIB#62 est encore présent et motive le binôme.

Cette section conduit – par les bords de plage rocheux, sablonneux et un peu casse gueule – les concurrents jusqu’à Saint Leu. Ces derniers auront à franchir la ravine d’entrée de Saint Leu en passant sous les arches de l’ancien viaduc, passage ludique jusqu’à une remontée plus chaotique. Petite halte au ravitaillement présent et direction désormais la Ravine Fontaine, plus facile à franchir que la précédente, puis l’asphalte très roulant des espaces piétonniers de la zone touristique animée.
Touristes et locaux encouragent de leurs applaudissements les concurrents rougis par la chaleur et le soleil. Quelques mètres d’animation encore et l’on rejoint le poste de secours de Saint Leu où l’oriflamme de mise à l’eau est installée.

Il y a un peu de vent et du courant contraire dans l’eau à cette endroit. Pauline et Stéphane aperçoivent quelques nageurs en galère. Certains préfèrent marcher à contre courant, d’autres font des sauts successifs de dauphin pour progresser. Notre binôme prendra ici un peu plus au large pour ne pas être gêné par ce groupe, et progresser à la nage. Le début de section n’est pas simple, mais nos LVN appuient encore et encore sur les plaquettes, la progression est bonne. Ils dépassent progressivement ces « marcheurs-sauteurs » et sortent rapidement de l’eau pour un tout petit run de 350m sur la plage avant une nouvelle mise à l’eau rapide et 650m de nat depuis la Plage de la Citerne 46.

Les nageurs doivent rejoindre une bouée jaune un peu au large et piquer sur la plage en la laissant sur la gauche. Il y a encore du courant et la sortie d’eau n’est pas simple. Le ressac fait reculer les nageurs vers le large, il faut appuyer fort pour lutter contre le courant et profiter de la houle pour surfer un peu vers la sorite. Voilà qui est fait !
La barrière horaire est passée très confortablement.

Nous sommes sur la zone d’arrivée, mais nous ne sommes pas arrivés pour autant. Il y a du monde, l’ambiance est festive, nos teams Supporters sont présentes, leurs encouragements nécessaires pour attaquer la dernière boucle du parcours.
Comme indiqué en début de compte-rendu, l’affaire n’est pas simple, la boucle est longue et il fait vraiment très chaud sur le littoral.

C’est donc reparti pour Pauline et Stéphane, d’abord sur un sentier le long de la route puis descente sur la plage et le front de mer de rochers en rochers, de grains de sable en grains de sable. Il n’y a pas des sables mouvants sur cette plage de la Pointe au sel mais les pieds s’enfoncent à mi cheville par endroit, le rythme est lent, les organismes chauffent sous le soleil brûlant.
La section de nat à venir sera très courte mais salutaire, 150 m dans l’eau devrait permettre de refroidir les machines. Et bien non, cette portion de natation doit être, sécurité oblige, effectuée à pieds, avec de l’eau à la hauteur du genou. On s’allongera tout de même un peu dans l’eau avant de sortir pour faire baisser la chaudière en température.

Le dernier gros tronçon de course à pied est devant nous. Et un gros point de ravitaillement aussi. Ça tombe à pic, on commence à avoir soif et besoin de quelques victuailles pour relancer les organismes. Enfin celle de Stéphane qui a le souffle court, Pauline quant à elle progresse encore comme une gazelle. Ils arrivent tous deux au meilleur ravito du parcours dans le petit tunnel qui mène à la Savane. Sucré, salé, cola, bananes, eau, friandises…Stéphane pique nique tranquillement mais est vite rattrapé par la patrouille. Pauline estime que l’on peut finir en moins de 5 heures, il ne faut pas mollir. Bonne nouvelle, on repassera par ce même ravitaillement après une grande boucle d’environ 30 minutes selon les bénévoles. Flasques remplies, biscuit en mains, notre joyeuse équipe repart en trottinant sur le large sentier poussiéreux de la Savane.

Ça bloque maintenant pour Stéphane sur le D+, sa respiration est un peu sifflante, et visiblement son corps privilégie la ventilation et le refroidissement plutôt que le cardio en course. Il en faut plus pour saper le moral de Pauline qui ralentit le rythme, on est venu s’amuser et profiter de l’île intense, pas pour se mettre à mal. On marche donc sur la longue montée dans la fournaise de la Savane. Thermostat à 210, préparez les poulets !
On repart en trottinant sur la section plate, on court même sur la longue descente, sans doute motivés par le passage imminent au ravitaillement. A boire s’il vous plaît !

Le binôme reprends alors le chemin inverse sur la plage de la Pointe au sel, même combat contre le soleil et le sable mou, pour rejoindre l’arrivée. Les 5 heures de course seront dépassées, hélas.

L’arrivée

La dernière section de natation est en approche et fait accélérer la fière équipe. Elle y est, 300m à nager, une bouée au large à laisser à droite avec la même difficulté avec le ressac pour rejoindre la plage et franchir en courant les 80 derniers mètres qui mènent à la ligne d’arrivée. Main dans la main les LVN franchissent celle-ci en 5h15’33 avec un large sourire, heureux d’avoir participer à cette épreuve épique sous les tropiques.

Mission accomplie, plaisir partagé, Pauline et Stéphane retrouvent familles et amis au village Swimrun Réunion. C’est la fête du Swimrun ici, ils savourent la Dodo du finisher et se voient offrir un beau T-shirt et un sac de Sport Head aux couleurs du Swimrun Réunion.

Pauline partira rapidement avec sa famille pour une escapade en mer à la recherche des dauphins et des tortues, son timing est serré. Stéphane restera un peu plus longtemps pour assister aux podiums, et applaudir et féliciter leurs ami(e)s ÖtillÖ, toujours très accessibles malgré leur énorme performance sur la course.
Fin du programme, fin d’une magnifique course et d’une incroyable journée sportive !

Il est temps pour les LVN Swimrun de féliciter chaleureusement Mika et son « équipe-au-top » pour leur organisation sans faille et pleine de belles surprises. Et de remercier aussi et vivement, comme il se doit, les 140 bénévoles souriants qui ont permis aux 600 concurrents de performer tous ensemble dans la joie et la bonne humeur sur les 5 belles courses savamment préparées, en sécurité dans l’eau ou au sec, tout au long des parcours. Merci à vous ! Merci à tous.

Le Swimrun Réunion a assurément toute sa place dans le calendrier des grandes courses de la saison Swimrun. C’est un Swimrun exigeant, digne des grands rendez-vous internationaux, qui mérite vraiment d’être inscrit dans votre programme de courses à venir.
Vous vous y amuserez, vous y performerez dans un cadre idyllique. Un séjour inoubliable garanti. Allez-y vite ! Courrez !

A très bientôt l’île intense.

Website: http://www.swimrun-reunion.com/
Website: https://www.lesvieuxneptuniens.org/
IG: @lvn_swimrun

✍️Stéphane Jay
📷 crédit photos Les Vieux Neptuniens / Mickael Gresset Swimrun Réunion
🎥 Swimrun Réunion

PS: Il y a aussi un compte rendu de l’édition 2019 sur le site de Swimrun France