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Bien préparer une sortie en mer

Loïc Branda, champion de France en nage en eau libre, membre de la Fédération Française de Natation est responsable de de la section “Eau libre” de l’Olympique Nice Natation avec Alexandre Bermond, entraineur de natation et water-polo, et swimrunner aguerri avec plusieurs participations à l’Ötillö (voir son compte rendu épique de Hvar, Croatie). Ensemble ils organisent plusieurs courses comme la Prom Swim et la Swimrun The Riviera. Ils connaissent bien la mer et ses dangers, et les règles à respecter pour les éviter. Voici leurs conseils.

Préparation

Une sortie en mer ne s’improvise pas. Il faut toujours se renseigner sur la météo marine (par exemple Windfinder) et sur les marées, y compris les coefficients. Ne jamais partir seul, c’est une règle de base. Il est aussi fortement recommandé de se munir d’une bouée. Il faut toujours prévenir une tierce personne du parcours et des horaires (heure de départ et heure estimée d’arrivée), et parler aux surveillants de baignade et MNS (maître nageurs-sauveteurs). Enfin, ne pas hésiter à discuter avec les locaux: beaucoup de pêcheurs et plaisanciers connaissent leur coin de mer.

Il faut apprendre à lire une carte marine pour identifier les bouées, les marées, les entrées de port, les chenaux de bateaux à éviter mais également les zones de récupération d’eau par les canadaires ! Par exemple en swimrun on va courir autour d’un port plutôt que nager pour traverser le chenal. On prendra soin de vérifier la présence ou non de méduses (surtout en Méditerranée) et des baïnes en atlantique.

Analyser

La mer est un milieu naturel. Il faut donc toujours, avant et pendant, une sortie analyser la situation. Le froid, les courants les vagues sont des facteurs de désorientation importants et on peut vite perdre ses moyens.

Une bonne analyse du sens de la houle et des vagues sur les rochers ou plages. On va nager plus lentement et avoir plus de difficultés pour se repérer en nageant contre les vagues et le vent; il faut donc en tenir compte dans le choix du parcours. On va privilégier les rentrées d’eau houleuses et les sorties d’eau plus calmes avec toujours les chaussures en avant pour se protéger. En effet il est plus facile de sauter dans des vagues que d’en sortir. Il y a un risque de se faire drosser contre les rochers.

L’analyse est dynamique: les conditions changent, et le maître mot en milieu naturel c’est l’adaptation. On peut avoir tout planifié, et soudainement le vent tourne: il faut savoir changer son parcours pour rester en sécurité.

Gérer la température

D’une manière générale il est conseillé de porter une combi lorsque l’eau est inférieure à 21°C, car l’organisme n’est pas habitué aux long efforts à cette température. A moins d’être très expérimenté en la matière, cela peut être une source de danger potentiel. Si vous voulez vous acclimater à l’eau froide, faites le très progressivement. Enfin n’oubliez pas qu’en swimrun on arrive souvent chaud en courant, ce qui accroît la sensation de froid quand on rentre dans l’eau. Avec la fatigue, cette sensibilité au contraste thermique augmente.

Être visible

Un nageur n’est pas très visible vu d’une embarcation. Faites tout votre possible pour être visible.

Bonnet de couleur vive et bouées (voir le lien pour bien choisir sa bouée) sont essentiels pour plus de visibilité et pour les phases de repos.

les différentes bouées de swimrun

La longe, élément de sécurité

La longe est aussi un élément indispensable pour pouvoir aider ou ramener son binôme sur terre suite à un problème d’hypothermie ou hypoglycémie. Loïc et Alex ont d’ailleurs rendu obligatoire la longe et la bouée sur le Swimrun the Riviera.

Vous voilà en théorie prêt à affronter la mer et ses dangers. Mais rien ne remplace la pratique 😉 !