Nicolas Remires du team Envol
Nous avons rencontré Nicolas Remires du team Envol, juste avant le départ du l’ÖtillÖ 2016 dans l’archipel de Stockholm en Suède, il est le meilleur Français en swimrun à l’heure actuelle.
Bonjour Nicolas. Peux-tu nous dire quel est ton background sportif?
Nicolas Remires: Mon passé de sportif est très varié. Beaucoup de sports d’endurance comme le triathlon (toutes distances) et le cyclisme, mais également beaucoup de courses à pied. J’ai passé beaucoup de temps à courir en montagne ou en foret, pour le plaisir ces dernières années.
L’ÖtillÖ est dans quelques jours. L’an dernier tu as fini sur le podium. Qu’avez-vous changé cette année?
NR: J’ai changé beaucoup de choses ! Malheureusement mon ami Julian Dent s’est concentré sur les championnats du Monde de Course d’Orientation et n’a pas pu nager cette année, donc j’ai du trouver un nouveau équipier. Ce n’était pas facile. Je me suis entraîné toute l’année avec Paul Krochak, mais finalement notre pauvre entente nous a séparée quelques semaines avant ÖtillÖ. Finalement, après avoir fait le tour de mes différentes options, j’ai décidé de courir ÖtillÖ avec un suédois, un triathlète professionnel qui a déjà couru ÖtillÖ en 2011, Pontus Lindberg. J’ai également changé la manière de m’entraîner.
Comment s’est passé votre préparation?
NR: Je me suis donc entraîné différemment. Le niveau est monté d’un cran et il ne fallait pas rater le wagon. On a vu des nageurs qui maintenant courent très bien, des trail runners qui commencent à nager fort… Donc pour moi qui suis entre les deux, il fallut progresser dans les deux disciplines.
En hiver, natation 5-6 fois par semaine, et 6-7 sorties course à pied par semaine. À partir de Juin, ce fut plus lourd avec 7-10 courses à pied par semaine et du travail très spécifique d’allure. La différence avec 2015 est que je me suis entraîné spécifiquement pour être prêt à courir à une allure élevée après 5-6h d’efforts.
Ma préparation s’est faite en Suède en hiver et printemps, puis en France durant l’été. À partir de mai, j’ai commencé à m’entraîner sur le parcours d’ÖtillÖ.
Quel est votre objectif et votre stratégie?
NR: L’objectif est de gagner. Depuis presque trois ans, je sais que je peux le faire et je m’entraîne pour. Cette année est l’année idéale car Pontus est très fort.
Dans les grandes lignes, la stratégie est de rester devant dès le début, de ne pas se laisser distancer. L’an dernier malheureusement, j’avais perdu du temps sur le 1er tiers. Cette année, il faudra être devant. Il y a plus d’équipes qui peuvent gagner. Puis après 5h d’effort, si tout va bien, on va faire jouer nos qualités d’endurance et résistance à la douleur. Jusqu’à la ligne d’arrivée, tout peut arriver. ÖtillÖ est un effort brutal et tout le monde peut avoir un mauvais moment, donc il faut rester devant et ne pas perdre la concentration. Après on connaît nos allures de course. Et on va essayer de s’y tenir.
As-tu un conseil pour les novices qui vont faire la course pour la première fois?
NR : Pour les athlètes qui découvrent ÖtillÖ pour la première fois, je leur conseille de bien discuter avec leur partenaire, d’avoir le plus d’éléments sous contrôle et de ne pas laisser la chance décider totalement ! Regardez la carte, enregistrez les distances, retenez où sont les ravitaillements… Réglez tous les détails au moins deux jours avant.
Le parcours est dur, très dur. Les forêts suédoises sont très différentes des nôtres, les rochers sont très spécifiques. Le top s’est d’avoir testé l’archipel de Stockholm avant. Si vous n’avez pas cette chance, et bien faites attention sur les îles rocheuses (il y en a quelques unes au début de l’épreuve et elles peuvent être délicates). Ce serait terrible de se blesser dans la première heure. Et puis les 19km d’Ornö sont horribles. Il y a du bitume, des lignes droites. Après 5, 6 ou 7h d’efforts, ça fait très mal. Donc durant l’élaboration de votre plan de course, prévoyez une réserve d’énergie pour Ornö. N’arrivez totalement cuits sur cette île.
Dernier conseil, mettez-vous dans l’eau froide très tôt dans la saison. En 2016, l’eau va être plus froide que lors des éditions précédentes. Ça pique vraiment et ça fait mal à la tête…
Effectivement, tout ceux et celles qui ont fait l’ÖtillÖ se souviennent d’Ornö ! Il y a-t-il quelque chose que tu voudrais rajouter?
NR : Je voudrais rajouter deux choses. Tout d’abord, je voudrais remercier mes deux sponsors. Ma propre entreprise Envol et mon équipementier et super conseiller swimrunshop.com basé au Danemark. Ils m’ont rendu ma préparation bien plus facile et sont toujours là pour me soutenir. Un grand merci à eux et je vous conseille de surfer sur leur page et de demander des conseils à Soren ! Ensuite, je tenais à dire que le swimrun est un sport fantastique de part son concept de découverte et de liberté.
On est dans la nature, on va où on veut. On a seulement besoin de chaussures et d’un short puis on nage et on court. Plus besoin de faire des détours pour éviter un lac ou un bras de mer. Et enfin, c’est un sport qui se partage avec un/des partenaire. C’est fabuleux de pouvoir découvrir avec d’autres personnes. Alors certes faire des courses, et plus particulièrement la plus grande, ÖtillÖ, c’est fantastique mais le swimrun c’est avant-tout le plaisir de faire une aventure en nature avec des amis. Et c’est le message que les organisateurs d’ÖtillÖ essaient de transmettre à travers leurs courses.
Merci Nicolas, et bon championnat du monde avec le team Envol
Photos © Catarina Axelsson