EntraînementInterview

L’art d’entraîner en swimrun : Les secrets de Cédric Boully

🇬🇧 English version down below

Cédric Boully, directeur technique et entraîneur de natation, a élargi son expertise au swimrun, un sport combinant natation et course à pied. De l’organisation du premier swimrun en Polynésie à l’entraînement de sa femme et d’autres athlètes, il partage sa vision du coaching, axée sur l’humain, l’adaptation et le développement du swimrun féminin. Découvrez, dans cette interview, son parcours atypique et ses convictions sur l’entraînement, la technique et l’importance du contact direct avec les athlètes.

Cédric Boully et Aline Boully à l’arrivée des championnats du monde de Swimrun

Swimrun France : Tu as un parcours riche dans le monde de la natation. Qu’est-ce qui t’a attiré vers le swimrun ? Comment s’est faite la transition ?

Cédric Boully : L’attirance vers le swimrun s’est faite en 2 parties. La 1ère lors de la mise en place du 1er swimrun de Polynésie (j’y reviendrai plus tard) et la 2nde qui a été la plus importante, est la participation de mon épouse, Aline, à sa première compétition.

Après cette 1ère course en Engadin (sprint ÖtillÖ, Suisse), elle s’est prise au jeu de l’entrainement pour pouvoir refaire une épreuve l’été suivant. Je l’entrainais déjà sur la partie course à pied (trail) depuis 2017 donc il a « juste » fallu intégrer la natation dans son programme. Soyons transparent, il n’y avait pas d’objectif de résultat à cette époque, uniquement prendre du plaisir (et pour cela il faut s’entrainer sinon ça devient vite un calvaire) et retourner dans les grisons le temps d’un weekend pour s’enivrer des paysages suisses.

Sachant que c’est mon métier d’entrainer dans cette discipline depuis 2001, ça n’a pas été trop compliqué pour moi dans un 1er temps. Avec les résultats obtenus et les nouveaux objectifs fixés, il a fallu ensuite adapter et spécifier un peu plus la partie natation pour qu’elle soit mieux armée face aux autres concurrentes plus expérimentées dans le swimrun. Elle courait en solo donc nous n’avions pas de contrainte de niveau avec une éventuelle partenaire.

Il n’y a finalement pas de transition puisque mon métier reste et restera encore longtemps l’entrainement en natation. Je suis salarié d’un club, Renens Natation, en tant que directeur technique et entraineur des jeunes. Ce métier-passion ne me quitte pas et entrainer des athlètes en swimrun est pour le plaisir de coacher et surtout voir les femmes (je n’entraine que des femmes actuellement) progresser et s’épanouir dans leur vie sportive et personnelle.

Malgré ça, il faut avouer que la préparation des entrainements de swimrun est différente de celle de la natation en bassin. J’ai dû effectuer quelques recherches et surtout pratiquer un peu la discipline pour pouvoir mieux l’analyser. Il faut tenir compte de l’utilisation du matériel, d’être en eau libre (mer, lac, rivière), et qu’il y a de la course entre chaque partie nagée… une réflexion intéressante pour un entraineur qui souhaite avancer et apprendre sur le sport.

SRF : Tu as découvert le swimrun en Polynésie, un lieu plutôt exotique pour cette discipline. Raconte-nous cette expérience et l’organisation du premier swimrun de Polynésie.

Voir la vidéo rétrospective de l’épreuve faite par un bénévole :

Une belle mise en avant en 2017 par le magazine SwimRun Europe, pages 4 à 7 :

https://www.trimax-mag.com/Mag/PDF/swimrun-magazine6.pdf?

La fédération tahitienne de triathlon imposait à chaque club affilié d’organiser 2 courses minimum par saison. Le club de natation / triathlon, Cercle des Nageurs de Polynésie, dont j’étais le directeur et entraineur, étant affilié se devait de mettre en place 2 épreuves. Le calendrier était déjà bien rempli par les courses historiques de chaque club, nous avons du (voulu) innover avec le président et une équipe de bénévoles au top ! Ayant principalement des nageurs dans le club, on s’est dit que le swimrun nous « favorisait » aux résultats car peu d’entre eux faisaient du vélo.

En termes d’organisation, nous étions un peu dans le flou et nous ne savions pas si nous allions attirer les foules pour cette nouvelle épreuve sur Tahiti. Cette course faisait « peur » car nous partions un peu plus loin que d’habitude sur les parties de natation et la houle peut vite s’inviter et rendre les conditions de nage compliquées… la sécurité a été multiplié avec des sauveteur en mer sur des bateaux et jet ski afin de ne pas prendre trop de risques. Finalement, c’est la chaleur qui a créé le plus de problème aux athlètes mais chacun est ressorti de cette 1ère expérience du swimrun conquis et heureux ! Malheureusement, après avoir tout mis en place sur le plan administratif et technique de cette course, je n’ai pas pu y prendre part car j’étais en métropole avec les nageurs qualifiés aux championnats de France sur le même week-end. L’équipe de bénévoles a su gérer de main de maitre le jour-J pour que tout se déroule sans accro.

À cette époque, et loin du monde OtillO, les participants avaient des techniques bien spécifiques, notamment avec l’utilisation des palmes pour nager ! Un comble aujourd’hui quand on voit que l’objectif est de limiter au maximum le travail des jambes dans l’eau. Déjà à ce moment-là nous avions un binôme de choc avec Cédric Wane et Thomas Lubin qui avait remporté la course. Depuis, on connait leur résultat sur la scène internationale.

Après cette 1ère prestation, le swimrun a été un peu oublié des clubs affiliés et c’est le VSOP à Moorea (voir l’article de swimrun france ici) qui a remis ce sport au goût du jour avec le X-terra. Depuis, de nombreuses nouvelles courses ont vu le jour avec des groupes de sportifs qui se sont crées autour de la discipline. Les gens ont oublié que c’est le CNP qui a lancé cette discipline au Fenua mais ce n’est pas grave, l’objectif est qu’il y a de plus en plus de pratiquants. Comme toujours dans le monde bénévole, personne ne fait ça pour la gloire mais il est important, parfois, de rappeler l’histoire aux personnes qui arrivent.

Mon approche est relativement simple, si on veut progresser, il faut travailler ! – Cédric

Une vision du coaching basée sur l’humain et l’adaptation

Julia et Aline

SRF : Comment définirais-tu ton approche du coaching ? Quelles sont tes convictions et comment les appliques-tu au swimrun ?

Mon approche est relativement simple, si on veut progresser, il faut travailler ! Maintenant que cela est dit, il y a forcément des nuances à apporter. J’écoute énormément les athlètes que j’entraine mais pour autant, je ne vais pas toujours dans leur sens. L’entraineur n’est pas là pour satisfaire toutes les demandes des athlètes, au contraire, il est présent pour pousser, motiver et encourager l’athlète à se dépasser (sans mettre en danger le physique ou mental du sportif).

Je ne révolutionne pas l’entrainement, je pense que le niveau de pratique amateur des personnes que j’entraine me laisse suffisamment de marge avec les compétences et convictions que j’ai, à savoir, faire des choses simples et les répéter. Ce n’est pas toujours facile à accepter mais je suis convaincu que c’est la répétition (et oui, le sport n’est pas toujours varié, fun et une partie de plaisir) qui fait la progression. Aujourd’hui, nous sommes dans un monde qui veux changer, tout, tout le temps, sans laisser le temps à chacun de s’exprimer, tout doit aller vite et les résultats y compris… mais parfois, souvent même, il faut du temps pour que tout se mettent en place et pour accepter les changements. Je prends le temps de l’expliquer aux athlètes et à partir de là, si nous sommes raccord, nous avançons ensemble pour le bien de tous.

Je suis encore surpris aujourd’hui de tout ce qu’on peut mettre en place pour des sportifs amateurs. En 2025, des sportifs loisirs ont la possibilité d’avoir des outils (matériel, contrôle condition physique, préparation mentale, suivi kinésithérapique, nutrition, etc…) dignes des sportifs professionnels des années 2000-2010. Je trouve ça un peu luxueux pour des personnes qui s’entrainent quelques 8-10 heures par semaine. J’essaie d’être assez juste dans cet équilibre entre l’entrainement de « base » et les soutiens « d’à côté » car sinon l’entraineur peut vite devenir la 5ème roue du carrosse car chacun des autres intervenants (montre connectée comprise !) va donner son avis et le sportif ira vers celui qui lui semble plus facile / simple pour l’instant présent (mais pas forcément pour atteindre son objectif plus tard).

Je fais donc confiance au ressenti des athlètes, je les écoute, j’adapte si besoin mais j’aime garder la voie que l’on s’est fixée au départ, ensemble, avec le sportif (et lui rappeler s’il l’oublie !).

Finalement, pour donner une image de ma conviction du coaching, l’entraineur est les barrières des enfants sur la piste de bowling. Le plan est annoncé (piste), l’objectif visible au loin (quille), et l’athlète (la boule de bowling) sera au centre pour atteindre l’objectif. Parfois il part à gauche, parfois à droite, et l’entraineur est là pour le garder sur le chemin sans qu’il glisse dans la goulotte et qu’il finisse sans atteindre aucune quille !

SRF : Le swimrun est un sport enchaîné qui combine natation et course à pied. Comment as-tu adapté ton expertise en natation pour l’entraînement de cette discipline ?

Comme dit plus haut, j’ai commencé à entrainer Aline (et moi) en 2017 pour participer à un trail à Tahiti (traversée de l’ile d’Est en Ouest) de 43 km. Après cette 1ère expérience du trail Aline a continué de courir régulièrement avec des objectifs (de course pas de résultat). J’ai donc pu me faire la main avec elle en cobaye. Il s’avère que la course à pied (le long) c’est principalement de l’énergétique. Il y a évidemment une partie technique qui est très importante et que je ne maitrise pas comme un professionnel de l’athlétisme mais je connais les bases (la technique de foulée en trail étant moins importante que sur route ou piste, due au terrain varié et différent auquel il faut s’adapter à chaque épreuve). Sachant que comme en natation, il y a une technique idéale mais il y a surtout autant de technique que de nageurs / coureurs. À partir de ce constat, et sachant que nous nous orientons vers une pratique du trail (et non de la piste ou de la route courte où clairement la technique est primordiale), je pense que mes connaissances et expériences suffisent pour faire progresser des swimrunneurs (en tout cas du niveau des filles que j’entraine, probablement pas des meilleurs hommes qui ont un niveau supérieur).

Parfois il m’arrive de réfléchir à une série en natation pour travailler une filière énergétique spécifique et de la transférer à la course à pied, ça m’aide à proposer des séries plus variées (sinon, on répéterait tout le temps les mêmes et les athlètes n’auraient plus de motivation pour les réaliser correctement).

Mon principal point faible a été le travail de transition que j’ai trop négligé avec les sportives que j’entrainais. Depuis, j’ai appris et j’ai revu ma copie grâce au stage de la team France et aux suivis des courses mixtes (et un peu hommes). Nous allons donc, dorénavant, travailler plus cette partie très spécifique au swimrun pour la saison 2025. Il y a du temps à gagner en compétition et surtout ça ouvre d’autres perspectives pour les entrainements à venir (variété, intensité, technicité).

SRF : Tu insistes beaucoup sur l’importance du travail technique en natation, notamment pour le swimrun. Pourquoi est-ce si crucial et comment le mets-tu en place ?

Cette partie technique est importante pour moi puisque c’est mon travail du quotidien de rendre les nageurs plus efficaces dans l’eau. Avoir une « bonne » technique n’est pas synonyme de nager comme Léon Marchand ou Laure Manaudou ! Chacun à sa technique mais il est important d’avoir les bonnes bases pour éviter les blessures et être le plus efficace possible (nager vite en dépensant le moins d’énergie).

Comme je ne suis pas au quotidien avec les sportives, je propose principalement des séances avec des modalités de nage et des contraintes de coups de bras. Grâce à cet outil, cela permet de voir si l’athlète a un trajet sous-marin efficace ou non. Si pour faire 25m, on fait 25 coups de bras, il y a forcément un problème sous l’eau… comment y remédier, en apprenant à jouer avec l’eau. Savoir créer des points d’appuis dans un élément liquide demande de la répétition (encore) et du travail de sensation, de partage avec l’eau.

Lara et Aline

L’avantage du swimrun par rapport à la natation bassin ou eau libre classique est l’utilisation du matériel. Grâce aux plaquettes et pull buoy on arrive à faire disparaitre quelques lacunes techniques mais si on veut atteindre un niveau de performance plus élevé, il faudra passer entre les mains d’un spécialiste de la discipline en face à face.

SRF : Tu es critique envers le coaching à distance, particulièrement en natation. Quels sont les risques et pourquoi privilégies-tu le contact direct avec tes athlètes ?

Je suis critique envers les personnes qui donnent des séances de natation sans jamais avoir vu les athlètes car je prône l’accès aux clubs et dans le monde fédéral pour les sportifs. Avoir un encadrement de qualité, c’est-à-dire formé à une spécialité (brevet fédéral ou diplôme d’état), me semble être la base de la progression dans un sport (surtout en natation qui est une discipline particulière avec des contraintes spécifiques contrairement aux sports terrestres). Certes mon ami qui joue super bien au ping-pong pourra me prodiguer des conseils par message WhatsApp ou même m’envoyer des vidéos, et je vais vite progresser mais jusqu’à quand et pour quelle finalité.

Les risques d’une pratique de suivi d’un plan à distance pour des personnes qui n’ont pas d’expérience en natation est de se blesser à la suite de défauts techniques ou la mauvaise utilisation du matériel. La seconde chose est que ça ne suffit pas d’enchainer les longueurs sur des mauvaises bases pour progresser donc, les progrès vont arriver vites en augmentant le volume mais seront limités à terme par une mauvaise technique ou des blessures, ce qui est bien pire.

être un excellent athlète n’est pas gage d’être un bon entraineur

Je pense que les coachs d’athlétisme sont dans la même situation et analyse que moi. C’est difficile d’imaginer entrainer un coureur de 3000m steeple à distance, c’est technique et visuel. Ils doivent souffrir également de cette concurrence avec les réseaux et les coachs (plus sur la partie course sur route, 10 km, semi et marathon). Il y a un vrai manque à gagner pour les clubs, les ligues et la fédération. Les entraineurs dans nos disciplines spécifiques sont mal rémunérés et cela va être de pire en pire si les pratiquants n’adhèrent pas dans les clubs.

Aujourd’hui, avec internet, les sportifs qui cherchent des entraineurs vont se tourner vers des sportifs d’élite qui veulent gagner de l’argent grâce à leur résultat personnel. Mais, être un excellent athlète n’est pas gage d’être un bon entraineur (il y en a, c’est sûr, mais il y a aussi beaucoup d’imposteur).

Si le métier d’entraineur professionnel est reconnu par des diplômes et par le ministère des sports, c’est bien que cela demande des compétences particulières. Alors pourquoi certaines personnes sans aucune formation officielle peuvent faire payer des prestations ? Je défends évidemment mon intérêt en tant qu’éducateur sportif car c’est désagréable de voir des personnes vendre du coaching et donc faire de l’argent sans être officiellement reconnu par les instances publiques.

Pour les coachs qui sont diplômés et qui font ce business, pas de problème, c’est légal. Mais encore une fois, quelle est la finalité de leur projet avec les athlètes ? Une progression à court terme, car on le sait, les personnes qui font appel aux coachs à distance recherche avant tout un programme pour préparer une épreuve bien spécifique. Une fois l’échéance terminée, la relation s’arrête et l’athlète repartira, en fonction du résultat obtenu, avec un autre coach quelques semaines ou mois plus tard. Je n’ai pas de statistique dessus, mais j’aimerais savoir combien de coachs à distance ont suivi des athlètes pendant plusieurs saisons sans les rencontrer. Il ne doit pas y en avoir beaucoup car la relation humaine est déterminante dans la réussite du projet de l’athlète à long terme.

Avec internet, tout le monde peut tout faire, ce n’est pas parce que j’ai créé ma cuisine et mon dressing (ils sont parfaitement adaptés à mon intérieur, je suis le meilleur pour organiser mon espace de vie) sur le logiciel Ikea 3D que je peux vendre des prestations d’architecte d’intérieur à quelqu’un qui possède certainement une maison bien différente de la mienne.

Pour être honnête (et un peu provocateur), si le but est d’avoir un programme de base à suivre pour un débutant qui ne veut pas s’inscrire dans un club, il a meilleur compte de demander ça à une IA, ça lui coutera moins cher et les résultats seront identiques.

SRF : Entraîner sa propre femme est un challenge particulier. Comment concilies-tu la relation de couple, la vie de famille et l’exigence de l’entraînement ?

Nous avons une approche commune du sport dans la famille ce n’est pas difficile, aujourd’hui, de concilier le tout.

Nous avons été clair dans la reprise du sport de compétition pour ne pas tout mélanger. Pas de pression et surtout pas de contrainte d’entraînement ou de compétition sur la vie de famille. Nos vacances ne seront pas déterminées par rapport au calendrier sportif mais par rapport à nos envies. Le swimrun n’est pas notre vie, pas notre gagne-pain, nous avons des objectifs de vie qui ne sont pas centrés sur OtillO ou la victoire absolue d’une épreuve.

En ce qui concerne les entraînements, je fonctionne avec Aline comme avec les autres athlètes, toutes les séances sont sur Nolio et elle suit le programme. Elle remplit ses données personnelles et je regarde comme pour les autres afin d’adapter si nécessaire.

Aline est très « pro » dans sa pratique sportive, elle n’a pas besoin de moi pour la pousser ou mettre de l’exigence, elle est dur au mal et je suis plutôt là pour la freiner que la pousser !

La différence se situe sur la préparation physique pour Aline car on y accorde une grande importance (blessure). Je l’accompagne à tous les entraînements en salle pour qu’on garde une activité physique commune et qu’on échange pendant ce temps à 2. En général on y va le soir après que notre fils est allé au lit. Ça nous permet de discuter de nos journées respectives mais aussi, parfois, des entraînements / compétitions à venir (mais c’est rare, on parle plus souvent des vacances !).

Avec notre garçon, à partir du printemps, on essaie d’accompagner Aline, sur ses sorties longues de course à pied, en VTT pour que ça passe mieux pour elle et passer du temps tous les 3. C’est important pour nous de partager des activités sportives (squash, ski, tennis, etc…), ça donne aussi une bonne image à Calixte sur l’effort et le dépassement de soi. Quand il voit sa maman courir pendant des heures, il se rend bien compte que l’engagement demandé (durée + intensité) est important et que pour réussir, il faut travailler plus et plus dur que les autres (ça marche aussi avec l’école).

Ce qui est compliqué est de bien organiser les récupérations, jamais le travail – Cédric

SRF : Comment gères-tu la charge d’entraînement d’Aline, en tenant compte de ses contraintes professionnelles et familiales ?

C’est le point le plus dur et important à gérer pour moi. Ce qui est compliqué est de bien organiser les récupérations, jamais le travail, c’est facile ! La période de compétition (trail, swimrun) est pour moi plus simple pour le rythme d’entraînement d’Aline car j’intègre les courses dans la planification. Elle arrive rarement sur une course à 120% (mais jamais n’ont plus à 50%) de ses moyens mais à 90% pendant une longue période de compétition c’est vraiment qu’une fois (2 max) dans la saison où elle sera vraiment bien. Je l’entraîne depuis suffisamment longtemps pour savoir ce dont elle a besoin en période d’affûtage.

Pour faire simple et concret, voici 2 exemples de journées types pour Aline (en Suisse on travaille 42h30 par semaine) :

Journée Type 1:

  • 6h00 • ⏰ Réveil et 10′ de mobilité 🧘‍♂️
  • 6h45 • 🚪 Départ de la maison
  • 7h30 • 👔💼 Prise de fonction au travail
  • 16h30 • 🕒🔚 Fin de la journée de travail avec 36′ de pause le midi si pas de colloque 🇨🇭⌚
  • 17h15 • 🏠🔑 Arrivée à la maison
  • 17h30 • 🏃‍♂️🏊‍♂️ 1er entraînement – course à pied ou natation
  • 19h30 • 👨‍🍳🍲 Préparation du repas familial (avec Calixte nous arrivons vers 20h30-40 à la maison)
  • 21h15-30 • 🏋️‍♂️💪 Direction la salle de fitness pour la seconde séance
  • 22h30 • 🏠🍽️ Retour à la maison, souper tardif
  • 23h00 • 😴💤 Coucher

Journée Type 2:

  • 6h00 • ⏰ Réveil et 10′ de mobilité 🧘‍♂️
  • 6h40 • 🚶‍♂️🚪 Départ de la maison
  • 7h00 • 🏊‍♂️💦 1er entraînement – natation
  • 8h20 • 🚗💼 Départ pour le travail
  • 9h00 • 👨‍💻📊 Prise de poste
  • 18h00 • 🕕📱 Fin de la journée de travail avec 36′ de pause midi 🇨🇭⏱️
  • 18h45 • 🏠👋 Arrivée à la maison
  • 19h00 • 🏃‍♂️🌳 2ème entraînement – course à pied
  • 20h30 • 🏠🍽️ Retour à la maison puis souper
  • 21h30 • 🧘‍♂️✨ 15′ de souplesse/étirements/respiration/méditation ou musculation
  • 22h00 • 😴🌙 Coucher (ou 23h si séance de musculation)

Avec un tel emploi du temps, clairement, il manque du temps pour s’entraîner et récupérer correctement donc on profite des week-ends pour s’entraîner un peu plus ou dormir un peu plus. À ce jour c’est difficile de placer un jour OFF dans la semaine mais on essaie autant que possible. Avec son nouveau lieu de travail et les responsabilités en plus, on perd du temps dans les transports (1h30 par jour) par rapport aux saisons passées et du stress accumulé par la gestion de son équipe, à nous de trouver des solutions mais il est évident que nous ne sommes plus dans la même démarche de performances que précédemment.

Aline est bénévole dans le club de natation de notre fils et est donc pris par les compétitions de Calixte les week-ends à la table de chronométrage. Ça ajoute une contrainte en plus mais c’est important pour elle de le suivre.

Mais on sait bien qu’elle n’est pas la seule à vivre un tel rythme (on connait d’autres mamans qui doivent s’entrainer encore plutôt et se coucher encore plus tard) donc on relativise et surtout on prend du recul sur les performances sportives pures, elle n’a plus vingt ans (ni trente d’ailleurs !!!).

SRF : Le swimrun est devenu une part importante de votre vie de couple. Comment cela a-t-il impacté votre relation et votre quotidien ?

On parle évidemment de swimrun à la maison mais avec parcimonie, toujours positivement et sans jamais se comparer aux autres – Cédric

Nous sommes des amoureux du sport en général et avant le swimrun c’était le trail (et encore avant la natation en bassin) et plus tard ce sera autre chose… le sport rythme notre vie depuis toujours en tant que pratiquant ou encadrant.

Aline reste mon épouse (depuis peu !) et moi son mari et nous n’avons pas de relation entraîneur/ entraîné, ce serait néfaste à notre vie de couple. On parle évidemment de swimrun à la maison mais avec parcimonie, toujours positivement et sans jamais se comparer aux autres, on essaie toujours de se focaliser sur notre pratique individuelle et d’équipe avec Lara. On fait la même chose avec notre fils pour la natation, on en parle peu pour ne pas rentrer dans une approche technique entre le papa et le fiston qui serait à terme négative.

Notre vie n’est pas organisée autour du swimrun mais autour du bien-être de chacun et de son équilibre familial / professionnel / social / sportif, dans cet ordre. Il n’y a donc pas de mélange des genres et il n’y a, à la maison, aucun signe des divers résultats sportifs d’Aline (la seule chose qui ressort se sont les médailles en bois OtillO qui servent de sous verre, parfois).

Nous n’avons pas de mémorial (dossards, photos) ou de médaille / trophée dans nos étagères de salon (mais je comprends ceux qu’ils le font, ils ont raison d’être fiers de ce qu’ils ont accompli). Nous, ce n’est pas notre truc, on serait plutôt du style à entreposer les bonnes bouteilles de vin de Bourgogne bu avec nos amis ou notre famille, c’est notre côté franchouillard festif (mais on ne le fait pas non plus, notre déco intérieure est très minimaliste). Rien chez nous laisse penser qu’Aline fait du swimrun, sauf peut-être toutes ses baskets entreposées dans l’entrée et qu’il faut enjamber à chaque passage !

SRF : Tu as une vision assez critique de l’état actuel du swimrun français. Quels sont les points à améliorer selon toi ?

gardons les pieds sur terre, le swimrun est un sport de niche pratiqué par quelques sportifs « d’élite » et surtout par des sportifs loisirs – Cédric

Je ne suis pas dans la critique négative ou/et gratuite mais plus dans le constat et, j’essaie, de faire une analyse. Et comme je n’aime pas tourner autour du pot, ça donne l’impression que je suis négatif mais ce n’est pas le cas, bien au contraire. Ce que je dis, c’est, gardons les pieds sur terre, le swimrun est un sport de niche pratiqué par quelques sportifs « d’élite » et surtout par des sportifs loisirs. On joue tous sur les mots pour essayer d’exister sur les réseaux et d’avoir un contrat de partenariat avec un équipementier !!! On parle de « coupe du monde » de « championnat du Monde » mais finalement, c’est une course avec une trentaine de sportifs entraînés et prêts à en découdre, les 200 autres participants sont dans une tout autre énergie et objectif. Il ne faut pas oublier que la finale OtillO ne concerne quasiment que des français et suédois, donc, appeler cette course « championnat » me paraît un peu prétentieux (mais je le fais aussi, c’est plus classe sur le CV!). C’est une course très difficile et je ne dénigre absolument pas la performance de tous les athlètes qui arrivent au bout de ce chantier (bien au contraire, j’en serais incapable) mais je suis plus réservé sur le prestige qu’on en fait.

L’organisation du swimrun par la FFTRI et ses représentants est bonne, ils font de leur mieux avec les moyens qu’ils ont. Je trouve d’ailleurs que l’évolution de la discipline est en corrélation avec le développement de la mission swimrun nationale donc, c’est cohérent et ça fonctionne. Même si certains ne sont pas heureux que ce sport se fédéralise, personnellement, j’en suis content en tant que fervent supporter et acteur du monde fédéral.

Chez les hommes ça tourne très fort et la dynamique est hyper positive. Il y a un groupe de 10-12 athlètes qui performe et qui arrive à se tirer vers le haut en se challengeant et en se mélangeant (sportivement parlant…) régulièrement. Ça crée une émulation au sein de cette équipe que l’on ne ressent pas chez les femmes et mixtes.

Avec certains hommes de ce groupe qui vont faire des courses en mixtes cette saison, j’espère que cela va lancer la même dynamique, j’y crois, et ça ne peut venir que des athlètes.

La plus grande partie à améliorer est la pratique féminine du swimrun…

SRF : Tu encourages le développement du swimrun féminin. Comment faire pour attirer plus de femmes dans cette discipline ?

Le problème des femmes dans ce sports est le binôme. Qui dit binôme, dit leader / suiveur, et c’est un gros problème pour la gent féminine. Il faut assumer, parfois d’être devant et parfois d’être derrière. Accepter d’être meilleure ou moins bonne que sa partenaire, sur une épreuve ou sur une partie de celle-ci. Accepter de ralentir pour soutenir son binôme ou de se mette dans le rouge pour suivre un peu plus près…

Souvent les femmes se sous-estiment et pensent ne pas être à la hauteur de leur partenaire ou de l’événement et c’est pour ça qu’il y a peu de binôme femmes en lice. Au niveau international, celles qui réussissent ont une confiance en elle importante et, souvent s’entraînent avec des hommes et se rendent compte qu’elles sont capables de faire de belles et grandes choses.

Qu’est-ce que Désirée a de plus que les autres ? La confiance en elle et la mise en valeur de ses performances, il ne peut rien lui arriver, c’est la Queen, tout le monde le dit donc, si tout le monde le dit, c’est que c’est vrai ! Et ça, ça motive et ça rend encore plus fort. La pression du résultat se transforme en énergie positive et en une sorte d’invincibilité.

Le plus dur, c’est de faire le 1er pas, celui que tout le monde craint, aller dans l’inconnu, ça fait peur mais une fois que l’on connaît, tout roule. Un 1er finish, un top 10 puis un 1er podium, et voilà, la machine est lancée et on pourra avoir un niveau en femme plus élevé.

Comment y arriver ? Comment élever le niveau ? Comment avoir plus de pratiquantes ?

En encadrant les femmes dans un coaching suivi qui leur prouve, par leur résultat à l’entraînement, qu’elles sont capables de réussir et de progresser. Ensuite, pour augmenter le niveau général, mettre en relation des individualités pour en faire des équipes performantes. Il faut peut-être passer par des courses avec une co-équipière qui n’est pas une copine pour justement ne pas avoir cette relation de « supériorité / infériorité » qui serait néfaste à terme à l’amitié.

Mélanger des binômes avec une femme expérimentée avec une moins, n’est pas une solution pour monter le niveau national car l’athlète qui est moins forte se sentirait encore plus faible car elle se comparera à l’autre et ce serait contre-productif.

Cependant, ce schéma peut être très intéressant pour développer le nombre d’athlètes femmes en montrant que les « élites » partagent leur expérience avec les débutants, et que tout le monde peut arriver au bout d’une course. Il y a des choses qui se font déjà avec des athlètes étrangères mais peut-être pas encore assez en France (pas du tout ?).

Il y a plusieurs possibilités mais tout prend du temps et de l’énergie et comme c’est un sport amateur avec peu de moyen, il faut que ça vienne des athlètes elles-mêmes (avec le soutien d’associations, groupes, coachs), en tout cas, j’y crois et j’espère pouvoir mettre ma pierre à l’édifice d’une façon ou d’une autre.

SRF : Le retour d’Aline et l’arrivée de Lara promettent de dynamiser le swimrun français. Quelles sont vos ambitions pour ce nouveau binôme ?

Houla là… depuis l’annonce de la création de l’équipe d’Aline et Lara, beaucoup de personnes nous parle de leurs futurs résultats et de redynamiser le swimrun.

Sans avoir participé à une seule course la saison dernière, nous avons tout de même suivi les binômes femmes et leurs résultats sur les épreuves majeures du calendrier. Et, très honnêtement, je ne pense pas que les femmes attendent l’arrivée d’Aline et Lara pour quoique ce soit, elles ont continué à travailler dur et à obtenir d’excellents résultats (5ème finale OtillO pour Olivia et Laurène, par exemple).

De nouvelles têtes sont apparues avec les jeunes championnes de France (et vainqueur de plusieurs courses connues) qui sont certainement meilleures que Lara et Aline actuellement et qui ont en tout cas une expérience d’équipe plus importante (avec un coach qui connaît super bien le swimrun !).

D’autres femmes ont continué à s’entraîner fort et je suis convaincu que nous aurons des belles surprises et des belles confrontations tout au long de la saison sur le circuit français.

Tout comme au début de l’aventure avec Julia, l’objectif numéro 1 est de passer des bons moments et prendre du plaisir (non je blague, elles ont souffert plus qu’elles ont kiffé !), évidemment si les podiums sont présents, c’est un plus !

Mais au départ, nous ne nous fixons pas d’objectifs précis puisqu’on ne connaît pas nos adversaires sur les courses, nous ferons une course après l’autre, comme je l’ai toujours fait avec Julia et Aline.

Avec Lara, ce sera pareil, une course, un résultat, un bilan, puis retour à l’entraînement pour s’améliorer si l’envie des filles est présente.

Les deux s’entendent bien à l’entraînement et en dehors mais comment vont-elles gérer les compétitions, aujourd’hui, personne ne le sait… Lara est une sportive de haut niveau avec tous les avantages que ceux-ci apportent mais aussi quelques inconvénients, nous découvrirons tout ça ensemble au fur et à mesure des compétitions.

Le calendrier est posé, il n’est pas secret et j’espère du fond du cœur que les autres binômes femmes viendront se confronter et pousser Lara et Aline dans leur retranchement. Le swimrun s’en portera encore mieux et le niveau augmentera. J’espère que les binômes féminins auront aussi l’honnêteté d’annoncer leur calendrier et leur partenaire de course. De ce que j’ai vu et entendu par le passé, c’est souvent « on ne sait pas trop quelle course faire, et avec qui… » et c’est dommage pour la confrontation qu’il pourrait y avoir si les meilleures se retrouvaient plus souvent. Je pars du principe que dans ce sport amateur, il ne devrait rien avoir de secret, il n’y a rien à gagner à part se challenger et se dépasser les unes contre les autres. Chez les hommes, les choses sont dites de façons plus claires et sans se cacher. Mesdames assumez vos choix et allez de l’avant ! C’est ainsi que le niveau augmentera et que le résultat final sera encore plus prestigieux pour toutes.

Les courses prévues :

  • Jablines (chpts France)
  • Verdon classique (chpts France)
  • Ultra côte Vermeille (mérite race)
  • OtillO Engadin World Serie
  • Aquaterra (chpts France)
  • Ré swimrun (chpts France)

Si déjà on arrive à tout faire sans blessure, dans la joie et la bonne humeur, sans prise de bec et avec le sourire (ça, c’est facile avec Aline et Lara), on aura réussi une belle saison.

La finale OtillO n’est pas dans les tuyaux à ce jour car elles n’ont pas les points, Lara n’a jamais vu un caillou suédois, c’est dans 7 mois… donc très loin… et j’ai toujours le mal de mer, donc une journée sur un bateau n’est pas une partie de plaisir pour moi 😉

SRF : Merci Cédric

Chronologie des Événements

  • 2001 : Cedric commence à entraîner en natation.
  • 2017 : Cedric commence à entraîner Aline en course à pied (trail).
  • 2017 : Premier swimrun de Polynésie organisé par le Cercle des Nageurs de Polynésie (CNP) sous la direction de Cedric Boully. Cédric Wane et Thomas Lubin remportent la course.
  • Après 2017 : Le swimrun est relancé à Moorea par le VSOP avec le X-terra.
  • Aline participe à sa première compétition de swimrun, un sprint Otillo en Engadine.
  • Cedric effectue des recherches et pratique le swimrun pour mieux l’analyser en tant qu’entraîneur.
  • Cedric participe au stage de la team France, ce qui l’amène à revoir l’importance du travail de transition dans l’entraînement au swimrun.
  • fin 2024 : Formation du binôme Aline et Lara.
  • 2025 : Cedric note l’accès croissant des sportifs amateurs à des outils dignes des sportifs professionnels des années 2000-2010.
  • Saison à venir (mentionnée dans le texte) : Le binôme Aline et Lara prévoit de participer aux courses suivantes : Jablines (chpts France), Verdon classique (chpts France), Ultra côte Vermeille (mérite race), OtillO Engadin WS, Aquaterra (chpts France), Reswimrun (chpts France).

Les intervenants dans l’interview

  • Cedric Boully : Directeur technique et entraîneur de natation chez Renens Natation depuis 2001. Entraîneur de swimrun, spécialisé dans l’entraînement des femmes. Ancien directeur et entraîneur du Cercle des Nageurs de Polynésie (CNP). Organisateur du premier swimrun de Polynésie.
  • Aline Tavernier : Épouse de Cedric Boully. Athlète de trail et de swimrun. Entraînée par Cedric Boully.
  • Calixte Boully : Fils de Cedric et Aline Boully. Nageur.
  • Cédric Wane et Thomas Lubin: Duo qui remporte le premier swimrun de Polynésie.
  • Léon Marchand et Laure Manaudou : Nageurs d’exception.
  • Désirée Andersson : Swimrunneuse qui incarne la confiance en soi et la performance.
  • Lara Grangeon: Nouvelle coéquipière d’Aline en swimrun. Sportive de haut niveau.
  • Julia Moustakir : Ancienne partenaire d’Aline en swimrun.
  • Olivia Feydel et Laurène Cucchi : Duo qui termine 5e à la finale OtillO.

Pour aller plus loin retrouvez également Cédric dans l’Instant Swimrun le podcast francophone sur le Swimrun.

📷 crédit photos Cedric Boully / Akuna / ÖtillÖ
🧠🧬✍️ NotebookLM / Claude / Akuna / Cédric Boully
📓 Archives 👉 https://swimrunfrance.fr/2022/06/24/portrait-de-la-team-julia-moustakir-et-aline-tavernier-qualifiee-pour-lotillo/
IG: @cedricboully @aline_tavernier @Laragrangeon

🇬🇧 The Art of Coaching Swimrun: Cédric Boully’s Secrets

Cédric Boully, technical director and swimming coach, has expanded his expertise to swimrun, a sport combining swimming and running. From organizing the first swimrun in Polynesia to coaching his wife and other athletes, he shares his coaching philosophy focused on human connection, adaptation, and developing women’s swimrun. In this interview, discover his unconventional journey and his convictions about training, technique, and the importance of direct contact with athletes.

From Swimming to Swimrun: A Natural Transition

Swimrun France: You have a rich background in swimming. What attracted you to swimrun? How did the transition happen?

Cédric Boully: My attraction to swimrun came in two stages. The first was during the organization of the first swimrun in Polynesia (I’ll come back to that later), and the second, which was the most important, was my wife Aline’s participation in her first competition.

After her first race in Engadin (ÖtillÖ sprint, Switzerland), she caught the training bug to prepare for another event the following summer. I was already coaching her for trail running since 2017, so I just had to integrate swimming into her program. Let’s be transparent – there were no performance goals at that time, just enjoying the experience (which requires training, otherwise it quickly becomes torture) and returning to the Swiss landscapes for a weekend.

Since coaching swimming has been my profession since 2001, it wasn’t too complicated for me initially. With the results achieved and new goals set, I then had to adapt and be more specific with the swimming portion so she would be better equipped to face more experienced competitors. She competed solo, so we didn’t have the constraint of matching levels with a potential partner.

There wasn’t really a transition since my job is and will remain swimming coaching for a long time. I’m employed by a club, Renens Natation, as technical director and youth coach. This passion-job never leaves me, and coaching swimrun athletes is for the pleasure of coaching and especially seeing women (I currently only train women) progress and flourish in their sporting and personal lives.

Despite this, I must admit that preparing swimrun workouts is different from pool swimming. I had to do some research and especially practice the discipline a bit to better analyze it. You have to consider equipment use, being in open water (sea, lake, river), and that there’s running between each swimming section… an interesting reflection for a coach who wants to advance and learn about the sport.

The Polynesian Experience: Where It All Began

SRF: You discovered swimrun in Polynesia, a rather exotic place for this discipline. Tell us about this experience and organizing the first swimrun in Polynesia.

The Tahitian triathlon federation required each affiliated club to organize at least two races per season. The swimming/triathlon club, Cercle des Nageurs de Polynésie (CNP), where I was director and coach, needed to set up two events. The calendar was already full with each club’s historical races, so we had to (wanted to) innovate with the president and an amazing volunteer team! Having mainly swimmers in the club, we thought swimrun would “favor” us in results since few of them cycled.

In terms of organization, we were somewhat in the dark and didn’t know if we would attract crowds for this new event in Tahiti. This race was “scary” because we went farther than usual in the swimming portions, and swells can quickly make swimming conditions complicated… safety was multiplied with sea rescuers on boats and jet skis to avoid taking too many risks. In the end, it was the heat that created the most problems for athletes, but everyone came out of this first swimrun experience conquered and happy! Unfortunately, after setting everything up administratively and technically, I couldn’t participate because I was in mainland France with swimmers qualified for the French championships on the same weekend. The volunteer team masterfully managed race day to ensure everything went smoothly.

At that time, far from the ÖtillÖ world, participants had very specific techniques, particularly using fins for swimming! A stark contrast to today when the goal is to minimize leg work in the water. Even then, we had a powerhouse team with Cédric Wane and Thomas Lubin who won the race. Since then, we know their results on the international scene.

After this first event, swimrun was somewhat forgotten by affiliated clubs, and it was VSOP in Moorea that brought this sport back into fashion with the X-terra. Since then, many new races have emerged with groups of athletes forming around the discipline. People have forgotten that CNP launched this discipline in French Polynesia, but that’s okay – the goal is that there are more and more participants. As always in the volunteer world, nobody does it for glory, but sometimes it’s important to remind newcomers of history.

A Coaching Vision Based on Humanity and Adaptation

SRF: How would you define your coaching approach? What are your convictions and how do you apply them to swimrun?

My approach is relatively simple: if you want to progress, you have to work! Now that that’s said, there are certainly nuances to add. I listen a lot to the athletes I train, but I don’t always agree with them. A coach isn’t there to satisfy all the athletes’ requests; on the contrary, they’re present to push, motivate, and encourage athletes to surpass themselves (without endangering their physical or mental health).

I’m not revolutionizing training. I think the amateur level of the people I train gives me enough margin with the skills and convictions I have, namely, doing simple things and repeating them. It’s not always easy to accept, but I’m convinced that repetition (yes, sport isn’t always varied, fun, and pleasurable) leads to improvement. Today, we’re in a world that wants to change everything all the time without giving people time to express themselves – everything must happen quickly, including results… but sometimes, often even, it takes time for everything to fall into place and to accept changes. I take the time to explain this to athletes, and from there, if we’re in agreement, we move forward together for everyone’s benefit.

I’m still surprised today by everything we can implement for amateur athletes. In 2025, recreational athletes have the possibility of having tools (equipment, physical condition monitoring, mental preparation, physiotherapy follow-up, nutrition, etc.) worthy of professional athletes from 2000-2010. I find this a bit luxurious for people who train some 8-10 hours per week. I try to be quite fair in this balance between “basic” training and “peripheral” support because otherwise, the coach can quickly become the fifth wheel as each of the other participants (including connected watches!) will give their opinion, and the athlete will go towards what seems easier/simpler for the present moment (but not necessarily to achieve their goal later).

I therefore trust athletes’ feelings, I listen to them, I adapt if necessary, but I like to keep the path we set initially, together with the athlete (and remind them if they forget!).

Finally, to give an image of my coaching conviction, the coach is like the bumpers for children’s bowling. The plan is announced (lane), the objective visible in the distance (pins), and the athlete (bowling ball) will be in the center to reach the objective. Sometimes they go left, sometimes right, and the coach is there to keep them on the path without letting them slide into the gutter and end up without hitting any pins!

Technical Work: The Key to Efficient Swimming

SRF: Swimrun is a chained sport combining swimming and running. How have you adapted your swimming expertise for training in this discipline?

As mentioned above, I started training Aline (and myself) in 2017 to participate in a trail in Tahiti (crossing the island from East to West) of 43 km. After this first trail experience, Aline continued to run regularly with objectives (race goals, not performance goals). So I was able to practice with her as a guinea pig. It turns out that running (long distance) is mainly energy-related. There’s obviously a technical part that’s very important, which I don’t master like a professional track and field coach, but I know the basics (running technique in trail being less important than on road or track, due to the varied and different terrain that needs adaptation for each event). Knowing that, as in swimming, there’s an ideal technique, but there are also as many techniques as there are swimmers/runners. From this observation, and knowing that we’re oriented towards trail practice (and not track or short road where technique is clearly paramount), I think my knowledge and experiences are sufficient to help swimrunners progress (at least at the level of the women I train, probably not the best men who have a higher level).

Sometimes I find myself thinking about a swimming set to work on a specific energy system and transferring it to running – it helps me propose more varied sets (otherwise, we would repeat the same ones all the time, and athletes would no longer have the motivation to perform them correctly).

My main weakness was transition work, which I neglected too much with the athletes I trained. Since then, I’ve learned and revised my approach thanks to the French team training camp and following mixed races (and some men’s races). We will therefore work more on this very specific part of swimrun for the 2025 season. There’s time to be gained in competition, and above all, it opens up other perspectives for future training (variety, intensity, technicality).

SRF: You emphasize the importance of technical work in swimming, especially for swimrun. Why is it so crucial and how do you implement it?

This technical aspect is important to me since my daily job is to make swimmers more efficient in the water. Having “good” technique doesn’t mean swimming like Léon Marchand or Laure Manaudou! Everyone has their technique, but it’s important to have the right foundations to avoid injuries and be as efficient as possible (swimming fast while spending the least energy).

Since I’m not with the athletes daily, I mainly propose sessions with swimming modalities and stroke constraints. Thanks to this tool, it’s possible to see if the athlete has an efficient underwater path or not. If it takes 25 strokes to swim 25m, there’s definitely a problem underwater… how to fix it? By learning to play with the water. Knowing how to create support points in a liquid element requires repetition (again) and work on sensation, sharing with the water.

The advantage of swimrun compared to pool swimming or classic open water is the use of equipment. Thanks to paddles and pull buoys, we can make some technical deficiencies disappear, but if you want to reach a higher performance level, you’ll need to see a specialist in the discipline face-to-face.

SRF: You’re critical of remote coaching, particularly in swimming. What are the risks, and why do you prefer direct contact with your athletes?

I’m critical of people who give swimming sessions without ever having seen the athletes because I advocate access to clubs and the federal world for athletes. Having quality coaching, meaning trained in a specialty (federal certificate or state diploma), seems to me to be the basis for progression in a sport (especially in swimming, which is a particular discipline with specific constraints unlike land sports). Certainly, my friend who plays table tennis super well could give me advice via WhatsApp messages or even send me videos, and I’ll progress quickly, but until when and for what purpose?

The risks of following a remote plan for people who have no swimming experience is injury due to technical defects or misuse of equipment. The second thing is that stringing together lengths with bad foundations isn’t enough to progress, so improvements will come quickly by increasing volume but will ultimately be limited by poor technique or injuries, which is much worse.

I think athletics coaches are in the same situation and analysis as me. It’s difficult to imagine training a 3000m steeplechase runner remotely; it’s technical and visual. They must also suffer from this competition with social networks and coaches (more on the road running part, 10km, half-marathon, and marathon). There’s a real loss for clubs, leagues, and the federation. Coaches in our specific disciplines are poorly paid, and it will get worse and worse if participants don’t join clubs.

Today, with the internet, athletes looking for coaches will turn to elite athletes who want to make money from their personal results. But being an excellent athlete doesn’t guarantee being a good coach (there are some, for sure, but there are also many imposters).

If the profession of professional coach is recognized by diplomas and by the Ministry of Sports, it’s because it requires particular skills. So why can some people without any official training charge for services? I’m obviously defending my interest as a sports educator because it’s unpleasant to see people selling coaching and thus making money without being officially recognized by public authorities.

For coaches who are qualified and doing this business, no problem, it’s legal. But again, what is the purpose of their project with athletes? Short-term progress, because we know people who use remote coaches are primarily looking for a program to prepare for a specific event. Once the deadline is over, the relationship stops, and the athlete will leave, depending on the result obtained, with another coach a few weeks or months later. I don’t have statistics on this, but I’d like to know how many remote coaches have followed athletes for several seasons without meeting them. There can’t be many because the human relationship is decisive in the success of the athlete’s project in the long term.

With the internet, everyone can do everything. Just because I created my kitchen and my dressing room (they’re perfectly adapted to my interior, I’m the best at organizing my living space) on the Ikea 3D software doesn’t mean I can sell interior architect services to someone who certainly has a very different house from mine.

To be honest (and a bit provocative), if the goal is to have a basic program to follow for a beginner who doesn’t want to join a club, they’d be better off asking an AI – it will cost them less, and the results will be identical.

The Challenge of Training Your Spouse

SRF: Training your own wife is a particular challenge. How do you reconcile your relationship as a couple, family life, and the demands of training?

We have a common approach to sport in the family, so it’s not difficult today to reconcile everything.

We were clear about returning to competitive sport so as not to mix everything up. No pressure and especially no training or competition constraints on family life. Our vacations won’t be determined by the sports calendar but by our desires. Swimrun isn’t our life, not our bread and butter; we have life goals that aren’t centered on ÖtillÖ or the absolute victory of an event.

Regarding training, I work with Aline like with other athletes – all sessions are on Nolio, and she follows the program. She fills in her personal data, and I look at it like for others to adapt if necessary.

Aline is very “professional” in her sporting practice; she doesn’t need me to push her or demand excellence – she’s tough and I’m usually there to slow her down rather than push her!

The difference lies in physical preparation for Aline because we place great importance on it (injury prevention). I accompany her to all the gym workouts so we keep a common physical activity and exchange during this time together. Generally, we go in the evening after our son has gone to bed. It allows us to discuss our respective days but also, sometimes, upcoming training/competitions (but it’s rare; we talk more often about vacations!).

With our son, from spring onwards, we try to accompany Aline on her long runs by mountain bike to make it easier for her and spend time all three of us together. It’s important for us to share sporting activities (squash, skiing, tennis, etc.); it also gives Calixte a good image of effort and self-improvement. When he sees his mom running for hours, he realizes that the commitment required (duration + intensity) is important and that to succeed, you have to work harder than others (this works for school too).

SRF: How do you manage Aline’s training load, taking into account her professional and family constraints?

This is the hardest and most important point for me to manage. What’s complicated is organizing recovery periods, never the work – that’s easy! The competition period (trail, swimrun) is simpler for me in terms of Aline’s training rhythm because I integrate races into the planning. She rarely arrives at a race at 120% (but never at 50% either) of her capacity, but at 90% during a long competition period, it’s really only once (max twice) in the season where she’ll be really good. I’ve been training her long enough to know what she needs during tapering periods.

To keep it simple and concrete, here are two typical days for Aline (in Switzerland, we work 42.5 hours per week):

Typical Day 1:

  • 6:00 am: Wake up and 10 minutes of mobility
  • 6:45 am: Leave home
  • 7:30 am: Start work
  • 4:30 pm: End work day with 36-minute lunch break if no meeting
  • 5:15 pm: Arrive home
  • 5:30 pm: First workout – running or swimming
  • 7:30 pm: Prepare family meal (Calixte and I arrive around 8:30-8:40 pm at home)
  • 9:15-9:30 pm: Head to the fitness center for second session
  • 10:30 pm: Return home, late dinner
  • 11:00 pm: Bedtime

Typical Day 2:

  • 6:00 am: Wake up and 10 minutes of mobility
  • 6:40 am: Leave home
  • 7:00 am: First workout – swimming
  • 8:20 am: Leave for work
  • 9:00 am: Start work
  • 6:00 pm: End work day with 36-minute lunch break
  • 6:45 pm: Arrive home
  • 7:00 pm: Second workout – running
  • 8:30 pm: Return home then dinner
  • 9:30 pm: 15 minutes of flexibility/stretching/breathing/meditation or strength training
  • 10:00 pm: Bedtime (or 11:00 pm if strength training session)

With such a schedule, clearly, there’s not enough time to train and recover properly, so we take advantage of weekends to train a bit more or sleep a bit more. To date, it’s difficult to place a day OFF during the week, but we try as much as possible. With her new workplace and additional responsibilities, we lose time in transportation (1.5 hours per day) compared to previous seasons and accumulated stress from managing her team – it’s up to us to find solutions, but it’s obvious that we’re no longer in the same performance approach as previously.

Aline volunteers at our son’s swimming club and is therefore busy with Calixte’s competitions on weekends at the timing table. This adds another constraint, but it’s important for her to follow him.

But we know well that she’s not the only one living such a rhythm (we know other moms who have to train even earlier and go to bed even later), so we put things in perspective and especially take a step back on pure sporting performances – she’s no longer twenty (nor thirty for that matter!!!).

Swimrun and Family Life

SRF: Swimrun has become an important part of your life as a couple. How has it impacted your relationship and daily life?

We obviously talk about swimrun at home but sparingly, always positively and without ever comparing ourselves to others. – Cédric

We’re lovers of sport in general, and before swimrun, it was trail running (and even before that, pool swimming), and later it will be something else… sport has always set the rhythm of our lives as practitioners or coaches.

Aline remains my wife (recently!) and I her husband, and we don’t have a coach/trainee relationship – that would be detrimental to our life as a couple. We obviously talk about swimrun at home but sparingly, always positively and without ever comparing ourselves to others – we always try to focus on our individual practice and team practice with Lara. We do the same with our son for swimming; we talk little about it to avoid entering into a technical approach between father and son that would ultimately be negative.

Our life isn’t organized around swimrun but around everyone’s well-being and their family/professional/social/sporting balance, in that order. There’s therefore no mixing of genres, and at home, there are no signs of Aline’s various sporting results (the only thing that stands out are the ÖtillÖ wooden medals that serve as coasters, sometimes).

We don’t have a memorial (bibs, photos) or medals/trophies on our living room shelves (but I understand those who do; they’re right to be proud of what they’ve accomplished). It’s just not our thing – we’d rather collect good bottles of Burgundy wine drunk with our friends or family; it’s our festive French side (but we don’t do that either; our interior decoration is very minimalist). Nothing in our home suggests that Aline does swimrun, except perhaps all her sneakers stored in the entrance that need to be stepped over every time we pass!

The State of French Swimrun

SRF: You have a fairly critical view of the current state of French swimrun. What points need improvement according to you?

Let’s keep our feet on the ground – swimrun is a niche sport practiced by a few “elite” athletes and especially by recreational athletes. – Cédric

I’m not being negatively or gratuitously critical, but rather making observations and trying to analyze. And since I don’t like beating around the bush, it gives the impression that I’m negative, but that’s not the case, quite the contrary. What I’m saying is, let’s keep our feet on the ground – swimrun is a niche sport practiced by a few “elite” athletes and especially by recreational athletes. We all play with words to try to exist on social networks and have a partnership contract with an equipment manufacturer!!! We talk about “world cup,” “world championship,” but ultimately, it’s a race with about thirty trained athletes ready to compete; the other 200 participants have completely different energy and objectives. We shouldn’t forget that the ÖtillÖ final concerns almost only French and Swedish people, so calling this race a “championship” seems a bit pretentious to me (but I do it too; it’s classier on the CV!). It’s a very difficult race, and I absolutely don’t denigrate the performance of all the athletes who make it to the end of this challenge (on the contrary, I would be incapable of it), but I’m more reserved about the prestige we make of it.

The organization of swimrun by the FFTRI and its representatives is good; they do their best with the means they have. I actually find that the evolution of the discipline correlates with the development of the national swimrun mission, so it’s coherent and works. Even if some aren’t happy that this sport is being federalized, personally, I’m happy about it as a fervent supporter and actor in the federal world.

Among men, things are going very well, and the dynamic is super positive. There’s a group of 10-12 athletes who perform and manage to pull each other up by challenging each other and mixing (sportingly speaking…) regularly. It creates an emulation within this team that we don’t feel among women and mixed teams.

With some men from this group who will do mixed races this season, I hope it will launch the same dynamic; I believe in it, and it can only come from the athletes.

The biggest area for improvement is women’s participation in swimrun…

Developing Women’s Swimrun

SRF: You encourage the development of women’s swimrun. How can we attract more women to this discipline?

The problem for women in this sport is the pairing. Pairing means leader/follower, and it’s a big problem for women. They have to accept sometimes being in front and sometimes behind. Accept being better or worse than their partner, in an event or part of it. Accept slowing down to support their partner or pushing into the red zone to follow a bit closer…

Often women underestimate themselves and think they’re not up to their partner’s level or the event, and that’s why there are few women’s teams competing. At the international level, those who succeed have significant self-confidence and often train with men, realizing they’re capable of doing great things.

What does Désirée have that others don’t? Self-confidence and highlighting her performances – nothing can happen to her; she’s the Queen, everyone says so, so if everyone says it, it must be true! And that motivates and makes her even stronger. The pressure of results transforms into positive energy and a kind of invincibility.

The hardest part is taking the first step, the one everyone fears – going into the unknown is scary, but once you know, everything rolls. A first finish, a top 10, then a first podium, and there you go, the machine is launched, and we can have a higher level in women’s competition.

How to get there? How to raise the level? How to have more female practitioners?

By coaching women in a followed coaching that proves to them, through their training results, that they’re capable of succeeding and progressing. Then, to increase the general level, connect individuals to make performing teams. Perhaps it’s necessary to go through races with a co-teammate who isn’t a friend to avoid this “superiority/inferiority” relationship that would ultimately be detrimental to the friendship.

Mixing teams with an experienced woman and a less experienced one isn’t a solution to raise the national level because the athlete who is weaker would feel even weaker as she would compare herself to the other, and this would be counterproductive.

However, this approach can be very interesting to develop the number of female athletes by showing that the “elites” share their experience with beginners, and that everyone can reach the end of a race. There are things already being done with foreign athletes but perhaps not enough in France (not at all?).

There are several possibilities, but everything takes time and energy, and since it’s an amateur sport with few resources, it has to come from the athletes themselves (with the support of associations, groups, coaches) – in any case, I believe in it and hope to be able to contribute in one way or another.

SRF: Aline’s return and Lara’s arrival promise to energize French swimrun. What are your ambitions for this new team?

Whoa… since the announcement of Aline and Lara’s team formation, many people have been talking to us about their future results and revitalizing swimrun.

Without having participated in a single race last season, we still followed the women’s teams and their results in major events on the calendar. And, very honestly, I don’t think women are waiting for Aline and Lara for anything – they’ve continued to work hard and achieve excellent results (5th ÖtillÖ final for Olivia and Laurène, for example).

New faces have appeared with the young French champions (and winners of several well-known races) who are certainly better than Lara and Aline currently and who in any case have more important team experience (with a coach who knows swimrun super well!).

Other women have continued to train hard, and I’m convinced that we’ll have nice surprises and good confrontations throughout the season on the French circuit.

Just like at the beginning of the adventure with Julia, objective number one is to have good times and enjoy ourselves (no, I’m joking, they suffered more than they enjoyed!). Obviously, if podiums are present, it’s a plus!

But at the start, we don’t set specific objectives since we don’t know our opponents in the races; we’ll take one race at a time, as I’ve always done with Julia and Aline.

With Lara, it will be the same – one race, one result, one assessment, then back to training to improve if the girls are still motivated.

The two get along well in training and outside, but how will they manage competitions? Today, nobody knows… Lara is a high-level athlete with all the advantages that brings but also some disadvantages; we’ll discover all that together as competitions progress.

The calendar is set; it’s not secret, and I hope from the bottom of my heart that other women’s teams will come to challenge and push Lara and Aline to their limits. Swimrun will be even better for it, and the level will increase. I hope female teams will also have the honesty to announce their calendar and race partners. From what I’ve seen and heard in the past, it’s often “we don’t really know which race to do, and with whom…” and it’s a shame for the confrontation that could happen if the best met more often. I assume that in this amateur sport, there should be nothing secret; there’s nothing to gain except challenging and surpassing each other. Among men, things are said more clearly and without hiding. Ladies, own your choices and move forward! This is how the level will increase, and the final result will be even more prestigious for all.

Planned races:

  • Jablines (French championships)
  • Verdon classic (French championships)
  • Ultra Côte Vermeille (merit race)
  • ÖtillÖ Engadin World Series
  • Aquaterra (French championships)
  • Ré swimrun (French championships)

If we manage to do everything without injury, with joy and good humor, without arguments and with smiles (that’s easy with Aline and Lara), we’ll have had a successful season.

The ÖtillÖ final isn’t in the pipeline at this point because they don’t have the points, Lara has never seen a Swedish rock, it’s 7 months away… so very far… and I always get seasick, so a day on a boat isn’t a pleasure for me 😉

SRF: Thank you, Cédric


Timeline of Events

2001: Cedric begins coaching swimming.

2017: Cedric begins coaching Aline in running (trail).

2017: First swimrun in Polynesia organized by the Cercle des Nageurs de Polynésie (CNP) under Cedric Boully’s direction. Cédric Wane and Thomas Lubin win the race.

After 2017: Swimrun is relaunched in Moorea by VSOP with the X-terra.

Aline participates in her first swimrun competition, an Otillo sprint in Engadine.

Cedric conducts research and practices swimrun to better analyze it as a coach.

Cedric participates in the French team training camp, which leads him to reconsider the importance of transition work in swimrun training.

Late 2024: Formation of the Aline and Lara team.

2025: Cedric notes the growing access of amateur athletes to tools worthy of professional athletes from 2000-2010.

Upcoming season (mentioned in the text): The Aline and Lara team plans to participate in the following races: Jablines (French championships), Verdon classic (French championships), Ultra Côte Vermeille (merit race), ÖtillÖ Engadin WS, Aquaterra (French championships), Reswimrun (French championships).

The Interviewees

Cedric Boully: Technical director and swimming coach at Renens Natation since 2001. Swimrun coach, specializing in training women. Former director and coach of the Cercle des Nageurs de Polynésie (CNP). Organizer of the first swimrun in Polynesia.

Aline Tavernier: Cedric Boully’s wife. Trail and swimrun athlete. Trained by Cedric Boully.

Calixte Boully: Son of Cedric and Aline Boully. Swimmer.

Cédric Wane and Thomas Lubin: Duo who won the first swimrun in Polynesia.

Léon Marchand and Laure Manaudou: Exceptional swimmers.

Désirée Andersson: Swimrunner who embodies self-confidence and performance.

Lara Grangeon: Aline’s new swimrun teammate. High-level athlete.

Julia Moustakir: Aline’s former swimrun partner.

Olivia Feydel and Laurène Cucchi: Duo who finished 5th at the ÖtillÖ final.