Swimrun d’Immeln (ATOBE) 2025 : Immersion au cœur du swimrun suédois authentique
Le swimrun d’Immeln, organisé par ATOBE, incarne l’esprit originel du swimrun suédois. Situé dans la région de Scanie, au sud de la Suède, ce rendez-vous propose plusieurs formats sur le magnifique site du lac d’Immeln. Loin des standards des courses internationales, cette épreuve locale offre une expérience nature brute : course en forêt sauvage, sentiers improvisés entre les arbres, et l’authenticité d’une organisation à la scandinave. Récit d’une découverte enrichissante en famille, entre traditions nordiques et réalités du terrain.

Je voulais profiter de notre road trip sur la côte ouest suédoise pour disputer un swimrun. Je ne souhaitais pas une course ÖTILLÖ, très standardisée, mais une épreuve locale pour ressentir l’esprit swimrun à la source.
Entre les dates de notre présence en Suède et ma préférence pour une course en lac (potentiellement avec une eau moins froide), mon choix s’est porté sur cette épreuve. Trois formats sont proposés en plus d’une course enfants. J’opte pour le format long avec 5 km de natation et 25 km de course à pied. Peut-être que le format moyen m’aurait suffi… 😅
Un cadre naturel exceptionnel

La course se déroule sur le magnifique site du lac d’Immeln, en Scanie, dans un environnement très nature. L’image typiquement suédoise : des lacs à profusion, des forêts de sapins et de bouleaux à perte de vue. L’eau n’était pas trop fraîche, mais j’ai préféré partir avec les manchettes (j’étais le seul 😁) et je ne l’ai pas regretté. Soleil au rendez-vous, un peu de vent qui a généré quelques clapots.

Course Longue Distance
✍️ Organisation ATOBE:
Notre parcours Longue Distance s’étend sur 30 km au total, comprenant 5,5 km de nage et 24,2 km de course à pied. Avec ses 37 étapes, il offre de nombreuses transitions rapides et variées entre la nage et la course. Ce circuit traverse les plus beaux secteurs de swimrun que la région d’Immeln a à offrir. Nous vous garantissons que le paysage ne vous décevra pas.
Vous découvrirez une grande diversité de paysages naturels : des forêts majestueuses d’épicéas, de vastes forêts de hêtres et des forêts anciennes de pins sur les îles. Le parcours épargne presque totalement le béton et l’asphalte. À la place, nous vous invitons à une véritable immersion dans la nature, sur des chemins forestiers, des sentiers et un sol naturel recouvert de mousse.
À Sandvik, vous bifurquez vers le sud pour une boucle avant de vous diriger vers le sommet de Mjönas Udde. Là, vous traverserez le lac en sautant d’île en île en direction du sud-ouest. Après une course et une nage le long de la rive ouest, vous rejoindrez le circuit de la distance intermédiaire pour les derniers kilomètres menant à l’arrivée.
Sur l’organisation, rien à redire : c’est sérieux et professionnel.
Les différences culturelles du swimrun suédois

Quelques différences notables avec les organisations françaises de ma modeste expérience (ÖTILLÖ 2023 et Immeln 2025). Gilles Blomman (auteur du site the salamander ranking, voir son interview ici), en tant que référence franco-suédoise du swimrun, n’hésite pas à corriger ma vision, peut-être trop française.
Le terrain sauvage Ici, on fait des courses où les chemins n’existent pas. C’est-à-dire que 50% de l’épreuve se déroule en forêt : on suit des balises entre les arbres, sans single track, on traverse les buissons, on saute des troncs… C’est la nature à l’état brut. En France, on suit à 95% minimum des sentiers existants.
L’anglais par défaut Le briefing a été effectué uniquement en anglais alors que 90% des concurrents étaient suédois. Je ne connais aucune épreuve française de swimrun ou de triathlon qui le fait, mis à part sur une compétition internationale. Cela témoigne de notre différence de niveau en anglais et, peut-être, d’une autre conception du respect des concurrents étrangers.
Une forte présence féminine Également, beaucoup de femmes sur la ligne de départ. Chez les enfants, 13 filles sur 15 participants ! La pratique sportive en Suède est très développée. Ça court partout, tout le temps, et j’ai peut-être vu plus de femmes que d’hommes courir. Même au milieu des bois et en solitaire. Nous avons à apprendre, là aussi.
Une approche écoresponsable Sur cette course, autre particularité : un petit-déjeuner était offert aux concurrents en plus du repas final.
Épreuve très écologique : chaque concurrent devait apporter son propre bonnet… Je suis favorable à cette démarche que j’avais appliquée sur le swimrun de Saint-Avertin. Écologique et économique.
Pas de cadeau superflu non plus, type t-shirt (j’en ai déjà au moins 50), et autres goodies. Une chasuble (à rendre) et c’est tout. Juste une médaille finisher originale en bois.

Le bilan sportif
Déjà très fier de Paola qui a réalisé son premier swimrun : 40 m de natation en deux fois et 500 m de course à pied. Elle qui ne court qu’au “Bol d’Air” du SAS Tri 37 et au cross de l’école, et qui apprend à nager en loisir.
Ma course : gérer la longueur
Deux départs étaient donnés simultanément avec les formats long et moyen. Ça part rapidement, mais je préfère gérer mon effort (4’20/km sur les premiers 1 800 m, malgré tout à froid) car je sais que la distance sera conséquente. D’autant que je ne me suis pas entraîné sérieusement en course à pied depuis 5-6 semaines, ni vraiment depuis notre arrivée en Suède. Beaucoup de balades, environ 15 km par jour, m’ont fatigué, avec un sommeil peu réparateur (changement de lit régulièrement, réveils dès 5h30 sans volets…), plus une alimentation particulière : sandwichs maison tous les midis, repas improvisés le soir…
Première natation : je reprends quelques places.
Deuxième course à pied, puis deuxième natation : je me fracasse le pied à la mise à l’eau. Aucune gêne durant la course, mais après, je sens bien la douleur. J’en oublie de mettre mon pull-buoy. Je fais le choix de continuer sans, car la natation ne fait que 250 m… Mauvais choix, car je déborde de partout dans l’eau.
Entre nageurs et coureurs
Sur quelques tronçons, je constate que je ne suis bon nulle part et mauvais nulle part non plus. Je double les nageurs en course à pied, ou ils me doublent en natation, et inversement avec les coureurs purs.
Finalement, je me retrouve seul avec l’équipe qui va remporter la victoire. On fait un bout de chemin ensemble. Je profite de leur sillage en natation car ils sont meilleurs nageurs que moi.
Le coup de moins bien
À 2h45 de course, subitement, un coup de fatigue. Ils me prennent 1 à 2 minutes sur une natation de 600 m dans le clapot. Ils en auront 4 à l’arrivée sur moi. Je gère comme je peux, en particulier les natations, car je n’ai plus de bras.
Je me fais reprendre par la première équipe mixte avant l’avant-dernière natation. Je prends leur sillage. C’est la femme qui tire, aussi bien en natation qu’en course à pied : elle est impressionnante. Ils me déposent sur la section de course qui suit et me prendront 4 minutes en moins de 20 minutes de course.
Je termine comme je peux. Je ne ressemble à rien en natation.

Le bilan
Heureux de finir, fatigué, abdos et dos douloureux. 5ème solo à 30 minutes du vainqueur. Seulement deux équipes juste devant moi. Belle expérience, riche d’enseignements sur le swimrun dans son berceau d’origine !
🔗 https://atobe.se/
FB : @emmanuel.charpentier
🧠✨✍️ Emmanuel Charpentier / Claude 4.5
