Les leçons d’une victoire surprise au Juraswimrun 2023
Florian Schäfer est un compétiteur dans l’âme et a de nombreuses victoires dans sa besaces (dont celle là). Il est aussi coach sportif où il exerce dans de nombreux sports d’endurance. Le passage du temps, une famille qui s’agrandit lui a laissé penser qu’il faudrait raccrocher les gants et basculer vers une pratique sportive tournée vers le plaisir avant tout.
🥇 🏊♂️🏃Juraswimrun ! 😍
Le week-end dernier et notre participation au JuraSwimrun ne va encore pas arranger mon état constant d’incertitude (qui dire depuis maintenant 2 ans) quant au fait de continuer ou de stopper toutes épreuves compétitives… 😬
Pourtant, depuis fin Juin, j’avais fait le job pour commencer (enfin!) mon deuil de la compétition.
Réduction drastique de l’entrainement : 17km de course à pied / hebdo (contre 80 à 100 avant), 6km de natation hebdo (contre 15 à 20 avant).
Réduction drastique de l’intensité. Quasiment aucune séance dure, hormis un pauvre 30-30. D’ailleurs, nos échanges avec Arnaud laissaient entrevoir que la bascule vers le « loisir » était en train de s’opérer 😂 On s’entrainait désormais pour aller voir les poissons et les rochers au fond de l’eau… 🙈
Arnaud me proposant une escapade jurassienne pour le magnifique Swimrun du Jura, j’ai accepté à la seule condition de le faire VRAIMENT pour le « fun ». Pas question de parler de chrono, de classement, de performance. Promis juré, on y va pour les paysages, pour discuter, pour s’amuser.
Une fois le départ lancé🏃, on temporise la première course à pied de 900m, en n’étant jamais aux avants postes. On laisse filer. Je lutte intérieurement car après 20 ans à ne courir que pour performer, la sensation d’être là, au milieu de ce peloton sans batailler est contre nature.
🏊♂️ Mise à l’eau pour 500m et de suite, je saute dans les pieds de mon poisson pilote de la journée. L’animal fait le job à merveille, on ressort devant avec 15 secondes d’avance.
Le schéma de course que je ne voulais absolument pas est en train de se produire : faire la course en tête 😬. On discute rapidement sur la démarche à suivre pour en conclure que l’on va faire notre bonhomme de chemin dans notre bulle en gérant au millimètre. Pour une des premières fois depuis 20 ans, j’ai peur de manquer de volume, j’ai peur d’exploser en vol sur une épreuve qui va durer 4 heures en ayant fait seulement une séance d’à peine moins de 2h une semaine avant.
Gestion ultra optimisée : Arnaud fait toutes les natations devant, ainsi que les parties montantes en course à pied. J’assume la majorité des parties roulantes, mon point fort, sur lesquelles le but est de tenir du 4’30/km sans trop s’épuiser…
Après 3h52 de course, nous franchissons la ligne d’arrivée devant, à la fois satisfaits et surpris du résultat.
Quelles leçons en tirer ?
- Sur le versant sportif :
🏊♂️ le scandale de la natation en Pull Plaquettes 😍 Autant la réduction de l’entrainement impacte très négativement mes performances en nage complète : sans matériel, je n’avance vraiment plus un caramel. Par contre, en pull plaquettes, j’hallucine du très peu de dégradation. Aujourd’hui, je serai incapable de nager un 400m en moins de 5′ en nage compète alors que je pourrais enchainer les 400m en Pull Plaq sub5′ sans grande difficulté…
🏃En course à pied : on n’annule pas des années de pratique d’un revers de main. Même si je ne suis pas en mesure de courir vite « au seuil » et de tenir des intensités hautes très longtemps (j’ai perdu mon « endurance au seuil ») je reste capable (dans la souffrance musculaire) de courir longtemps sur des allures autour de 4’30 sans souci au niveau cardio.
La limite actuelle si situe avant tout sur le versant musculaire (d’ailleurs je suis perclus de courbatures à J+2) à toutes vitesses de course. J’ai noté également une très faible dégradation des performances sur des intervalles courts type 30-30 où je suis en mesure de tenir très proche de mes anciennes vitesses (20 / 21km/h) lorsqu’il s’agit de tenir autour de VMA.
Par contre, mes qualités d’endurance se sont fortement dégradées puisqu’il me serait aujourd’hui impossible de tenir un haut pourcentage de VMA longtemps. Clairement, mes qualités d’endurance se sont dégradées beaucoup plus vite que mes qualités de vitesse, et je ne m’amuserai pas à faire un 10km où je suis persuadé que le sub35′ serait difficile.
Sur le versant mental : je crois que tout doucement, la bascule se fait. L’ivresse de la gagne, la performance à tout prix est beaucoup moins marquée à présent. Je me surprends à avoir pris plus de plaisir à découvrir des paysages et à avoir partager une aventure humaine ce w-end qu’à avoir remporter l’épreuve. Gagner ne me procure plus les mêmes sensations et émotions qu’il y’a encore quelques années. J’ai encore du mal à l’expliquer, mais je pense que la parentalité est une hypothèse probable qui pourrait expliquer le phénomène. Une peu comme si la hiérarchie des besoins / envies / priorités était bousculée…
Pour conclure, un grand merci à mon binôme de la journée avec qui l’entente et la compréhension est naturelle. Merci à sa femme Caroline Gonza et sa fille, supportrices de l’extrême 💣 On s’est compris haha 😂
Merci aux organisateurs, à toute l’équipe autour de Damien Favre-felix pour cette épreuve vraiment splendide, mêlant paysages de carte postale et ambiance conviviale. Ne changez rien (sauf les puces 🙈), vous êtes au top !
IG: @schafercoaching
📷 crédit photos Juraswimrun
🎥 Juraswimrun / Pierre Vogne / Kevin Mercier
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