Breca Jersey Swimrun
Kciremya Samud nous partage sa course avec son binôme Guillaume Maleyran sur le swimrun du circuit international Breca de l’ile de Jersey
Les jambes sont lourdes, les hanches rouillées, les épaules douloureuses donc reste les doigts pour pianoter son téléphone et faire un CR de la course…
La préparation
Breca Jersey la promesse c’était une course difficile avec du dénivelé, un 3/4 de tour de l’île dans ses parties les plus belles et un vrai challenge quant à la gestion des ravitaillements…. Pour relever ce challenge il fallait quand même débourser 150€ par coureur et se rendre à Jersey ????
Les Gibules (Guillaume et moi même) , sportifs très moyens mais toujours à la recherche des limites (on a essayé le tri, la on fait plutôt de l’ultra) avions décidé l’an dernier de faire cette course suite à notre première expérience de swimrun au Troll Enez en 2015 … souvenir incroyable !
Nous voilà donc sur la ligne de départ, au château Mont Orgueil avec seulement 35 équipes au départ dont seulement 2 équipes Françaises. Les deux autres Français présent viennent de Deauville et ont juste le palmarès d’avoir fini 7ème au Troll et 2 victoires au swimrun de St Lunaire !!… On sait déjà qu’on ne courra pas ensemble c’est certain.
Le départ
Départ tranquille pour les 2 premières heure de course avec beaucoup de transitions et de courtes distances. On court vite, on nage vite et on enchaîne beaucoup. L’eau est bonne mais le vent et la houle rendent les entrées et sorties de l’eau très “funky”!
Le ravitaillement
Après 1h30 de course on arrive au premier ravito, avec grand soif et avant d’attaquer une course à pied très technique de 9km environ. Il commence déjà à faire chaud et je pressent que l’hydratation va être un vrai challenge sur cette course avec un ravito tous les 10km seulement ….
Mon partenaire s’en rend compte car ça me met de mauvaise humeur…. j’aime pas quand la difficulté vient d’un problème d’eau. C’est pas très raisonnable et limite dangereux; mais bon, c’est comme ça… On attaque 2 longues parties en natation avec 1500+ 1000 espacées de juste 2,6kms de course.
On est bien dans l’eau… on est une équipe pas très homogène normalement mais la veille au soir on a bricolé un élastique pour s’attacher et c’est une vrai découverte. Ce point d’attache permet à celui de devant de ne pas s’occuper de savoir où est son partenaire et donc de nager. Et celui de derrière peut aussi se concentrer sur sa nage et donc perdre moins de temps!
Au Troll nous étions largués en natation, ici nous doublons donc sommes ravis ???? On attaque la partie de course avec beaucoup d’escaliers, de chemins côtiers en trail donc très sympa, technique. Vu le peu d’équipes engagées sur la distance longue, on ne voit pas grand monde à part 2 binômes qu’on double en natation et qu’on revoit en course.
Ravito 2 après 4h de course. Je suis assoiffé, de mauvaise humeur car je sens déjà les crampes arriver. 2eme ravito seulement… ça pique! Je pense que c’est la première fois que je pense à m’arrêter sur une course. Je suis desséché. Mais le binôme est la pour m’encourager… un vrai chameau celui-là!
Obligé de demander de l’eau aux promeneurs
On finit ensuite cette longue course qui est suivi de 500m de natation qui font du bien; au moins ça rafraîchi. On sort de l’eau puis on attaque la loooooongue course de 21km…. 7,5kms techniques puis 9kms le long d’une plage.
Obligé de demander de l’eau aux promeneurs, je suis assoiffé ! et après 7,5km de course/marche on arrive au ravito 3! On remplit nos bouteilles qu’on a quémandé à des passants, on mange (très bons ravitos) et on attaque la longue traversée du désert ???? avec 8,5km le long d’une plage ventée!
Là c’est dur pour moi, ça doit faire 5h30 de course environ et je suis obligé de freiner mon binôme pour marcher… de plus en plus souvent! On remonte vers ravito 4. On sait qu’on a fait le plus dur; reste 2 nat et 2 Cap….
À la sortie de l’eau je peux plus bouger
Natation de 1200m, courant de face et eau qui a dû perdre 10°C (sans exagérer!), la fatigue est bien là ! Le 1200m est long, je fatigue et navigue moins bien car relève moins souvent la tête… on fait donc quelques zigzag!
À la sortie de l’eau je peux plus bouger…complètement crampé! l’ensemble des muscles de mes jambes sont contractés! Le partenaire est là pour me lever, m’encourager, me tirer avec l’élastique! C’est bien à 2 quand même ????. On est seul au monde pour la fin. On fait les derniers 600m de nat, j’arrive plus à lever les bras. Ils sont long ces 600m….
L’arrivée
Quelques dernières marches d’escaliers à monter et on est la…. 48kms de course avec 1000m de d+ 6kms de nat en mer avec pas mal de houle 9h d’efforts. Alors que les premiers, nos champions Français ???????????????? sont là depuis 2h! ????
Ils ont eux fait une course d’anthologie avec un binôme Anglais (dont un nageur de 17 ans qui finit 5eme UK en eaux vives….). Ils ont réussi à passer devant sur le semi…. et se sont fait remonter sur les dernières nat….pour arriver en sprint 15 secondes devant!! Bravo à eux on est ravi de gagner en terre Anglaise !
Voilà, bien rincé! va en falloir des jours pour récupérer ! C’est franchement un vrai défi ces courses ! Bien plus dur je trouve que les triathlons ou même l’ultra…
Conclusion
Au final on a aimé :
- – l’esprit roots, organisation sans prise de tête
- – le terrain, très trail et fun avec des transitions dans les rochers bien sympas
- – notre nouvel élastique qui nous a bien aidé en natation et en course! Vraiment pas un luxe si les deux co-équipiers ne sont pas homogènes sur les deux sports!
- -les photos d’après courses! Top
J’ai moins aimé le manque d’eau. À mon avis à creuser pour les prochains Breca car c’est limite raisonnable sur ce type de course. On verra pour la prochaine à bricoler une gourde à l’arrière de la combi.
Prochain swimrun pour nous à confirmer… Costa Brava ou Troll si ils refont…
Merci pour ce CR qui donne envie. A noter que si cette année cette épreuve s’est déroulée en Septembre, en 2017 elle aura lieu en Juin. Plus d’infos sur http://www.brecaswimrun.com/breca-jersey