Loch gu loch, Octobre 2015
Le jour s’est à peine levé. L’air est frais, la cornemuse chante, et l’eau du Loch Ness est sombre, froide, mais calme. Pas de doute, nous sommes en Écosse pour la première édition du ‘Loch gu loch’ qui se traduit par de loch en loch, un nouveau swimrun dans les fameux Highlands (« hautes terres ») Écossaises. Nous nous mettons doucement à l’eau pour nous positionner entre les deux kayaks qui forment la ligne de départ. La corne de brume sonne la charge et c’est parti pour 7.4 km de natation et 47.4 km de course à pied. L’eau est glacée, ténébreuse.
«nous nous sommes rencontrés pour la première fois la veille»
Je me retourne pour voir si Christophe me suit et je m’aperçois qu’un petit écart s’est creusé. Je ralentis un peu pour ajuster ma vitesse. Il faut dire que nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour nous entraîner ensemble. En fait, nous nous sommes rencontrés pour la première fois la veille ! Son partenaire pour cette course ne pouvait plus venir, et les organisateurs nous ont mis en contact.
Deux rencontres virtuelles par Skype nous ont permis d’évaluer que nous étions probablement compatibles, lui allant plus rapide en course à pied et moi en natation.
La course
La première section de natation fait 2km et la navigation est un peu difficile car il fait encore un peu sombre et la forêt ne fournit pas beaucoup de repères, mais nous arrivons enfin pour attaquer une portion toute en montée qui va nous amener sur le plateau surplombant la côte Est du Loch Ness. Nos prédictions sont confirmées quand Christophe s’envole et je suis obligé de lui demander de ralentir. Nous progressons sur ces 9 km quasiment tout en monté sur des chemins forestiers et sentiers en forêt épaisse, avant de passer aux chemins agricoles et aux routes longeant des fermes et leur champs attenant.
« aucun signe nous indiquant de partir à droite ou à gauche »
Nous nous sommes réchauffés et le rythme est bon. Le Loch Duntelchaig nous accueille pour une et déjà une autre natation de 1.2 km nous attend. Juste de quoi nous rafraîchir ! A la sortie de l’eau nous trouvons notre premier ravito. Fruits secs, barres de céréales, tout ce qu’il faut. Nous repartons rapidement pour du hors-piste entre tourbières et bruyère en fleur. La progression est plus difficile, mais les paysages superbes. Les Lochs et les kilomètres s’enchaînent, variant le terrain, même si certaines portions de routes droites face au vent sont un peu lassantes. Un virage à droite nous envoi à nouveaux dans la forêt sur une route forestière roulante.
Nous rattrapons doucement une autre équipe, mais à un embranchement nous ne voyons aucun signe nous indiquant de partir à droite ou à gauche. Jusqu’à présent nous avons suivi sans trop de difficulté les signes placés par l’organisation qui nous avait dit que si nous suivions une route évidente, il n’y aurait pas de signe, seulement lors des changements de direction. Nous ne nous étions donc pas inquiétés de ne rien voir depuis un moment.
« soudain au loin une cornemuse »
Nous hésitons, et quatre autres équipes nous rejoignent. Il est temps de sortir la carte. Sur 5 équipes une seule a utilisé une pochette réellement étanche. Leçon à retenir… Nous estimons où nous sommes et nous voilà partis en groupe taillant notre route en pleine nature, la progression est difficile. Nous arrivons enfin au-dessus du Loch Tarff et son chapelet d’îlots.
Nous hésitons encore un peu, et soudain au loin nous entendons une cornemuse. Là on comprend son utilité en Écosse !
Nous voilà repartis dans les tourbières et finalement nous rejoignons le chemin que nous avons raté. Environ 2 km rajoutés et une demi-heure de perdu. Petit ravito, une succession rapide d’îlots et de natations très courtes, et nous quittons ce dernier Loch d’altitude. Nous crapahutons pour enfin surplomber le Loch Ness.
Les paysages sont sauvages et superbes. La descente est technique et je commence à être fatigué. Enfin nous rejoignons les rives sud-est du Loch Ness que nous traversons à nouveau pour une dernière natation de 1 km. La fin est proche. Finalement après 9h13 de course nous arrivons à l’abbaye de Fort Augustus.
Nous apprenons plus tard que le binôme de tête s’est perdu dans la descente finale, laissant le local de l’étape Graeme Stuart et la Hollandaise Bonnie van Wilgenburg gagner au scratch et en équipe mixte dans un temps remarquable de 7h34. Andre Hook et Burkhard Brosius gagnent en catégorie hommes, et Rosemary Byde et Isobel Joiner s’imposent en catégorie dames.
« Les lochs écossais gelés, révèlent une atmosphère des Highlands unique »
Conclusion
La première édition du Loch gu loch 2015 a tenu ses promesses. Les lochs écossais gelés, noirs combinés aux paysages superbes révèlent une atmosphère des Highlands unique. Certains détails comme les cornemuses ou le ferry du matin qui nous a emmenés en groupe au départ sont sans équivalent.
Plusieurs équipes se sont perdues, mais la majorité ont suivi le bon chemin ; il était donc possible de le faire, et peut-être nous aurions dû faire un peu plus attention. Certaines portions de route sont un petit peu longues et les organisateurs changeront probablement cet aspect. Le dernier kilomètre de natation peut faire la différence en cas d’arrivée serrée, et dans ce cas les nageurs peuvent avoir un avantage. A noter que l’édition 2016 change de date et aura lieu en Mai.
Logistique :
Le Loch Ness est situé au Sud d’Inverness, l’ancienne capitale des highlands. Deux options sont possibles. Atterrir à Inverness, ou aller directement à Edinburgh et louer une voiture pour faire les 250 km restant. Une bonne occasion de voir les paysages. Il vaut mieux loger au sud du lac, près de l’arrivée car les concurrents sont amenés le matin au départ qui se situe environ au milieu du loch Ness par ferry. Il règne une très bonne ambiance sur ce bateau, même si certains ont parfois le regard un peu tendu.
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