Johanne et David: Leaders en mixte du Swimrun Français 2025
Le Championnat de France Swimrun 2025 : Révélations et Stratégies des Leaders, Johanne Laizeau et David Pesquet
Le Championnat de France de Swimrun 2025 innove avec un format en circuit qui redéfinit la compétition et l’aventure. En tête de la catégorie Mixtes après des étapes épiques à Jablines et dans le Verdon, le binôme Johanne Laizeau (retrouvez sont ITW 2024 ici) et David Pesquet (retrouvez son ITW 2022 là) incarne parfaitement l’esprit de cette nouvelle ère. Performance, complémentarité et communication sont leurs maîtres mots. Plongez avec nous au cœur de leur parcours inspirant et découvrez les coulisses de leur succès, tout en mesurant l’importance cruciale de la synergie d’équipe et l’appel vibrant à une participation toujours plus diverse dans ce sport en pleine effervescence.

Swimrun France : Bonjour Johanne et David. Merci de nous accorder cet entretien pour Swimrun France. Votre binôme est actuellement en tête du classement général du Championnat de France de Swimrun 2025 dans la catégorie Mixtes après les deux premières étapes à Jablines et dans le Verdon. Ce nouveau format en circuit est une innovation majeure pour la discipline en France. Comment percevez-vous cette position de leader à ce stade de la compétition ?
Johanne Laizeau et David Pesquet : Bonjour, tout d’abord merci à toi pour cette interview. Aujourd’hui c’est une vraie satisfaction pour nous d’avoir gagné les deux premières épreuves. Cela confirme un bel état de forme suite à une belle préparation hivernale malgré les petites blessures habituelles. Cette position de leader représente aussi la naissance d’un nouveau binôme sur ce circuit puisque nous n’avions jamais couru ensemble au préalable. Même si nous nous connaissions bien, il a fallu apprendre à courir ensemble et prendre les automatismes pour pouvoir performer face aux autres binômes qui sont plus anciens dans le circuit. C’est donc une belle réussite pour nous d’avoir pu combiner performance et complémentarité au sein de notre binôme pour ce début de circuit de championnat de France.
Swimrun France : Le swimrun français connaît un essor remarquable, avec de plus en plus d’épreuves et des athlètes performants sur la scène internationale. Comment s’inscrit votre parcours dans cette dynamique nationale ?
Johanne Laizeau et David Pesquet : Il est vrai que ces dernières années le swimrun en France a pris un élan plus important que d’autres nations. On voit une vraie émulation autour de ce sport qui allie à la fois l’aspect sportif, l’aspect aventure en plein air mais aussi la dynamique d’un sport en binôme.
On voit que d’années en années, le nombre d’épreuves sur le territoire français est en forte croissance. Entre le printemps et l’automne il y a des compétitions quasiment tous les weekends, il faut donc jongler avec un calendrier de plus en plus exigeant afin de trouver un équilibre entre les compétitions nationales et internationales.
Il y a aussi une hausse du nombre de pratiquants, ce qui induit une densité de niveau de plus en plus élevée lors des compétitions. Cela dynamise énormément les courses, mais demande également de plus en plus d’exigence dans la manière de s’entraîner car le niveau évolue sans cesse.
Dans cette dynamique, la FFTRI a créé une team France, dont nous faisons tous les deux partie, nous remercions Thibault Lallemand et Thomas Amo pour leur confiance.

Votre Binôme : Genèse et Dynamique
Swimrun France : Pouvez-vous nous raconter la genèse de votre binôme ? Comment vous êtes-vous rencontrés et qu’est-ce qui vous a poussé à faire équipe en swimrun ? Quelle est la dynamique au sein de votre duo pendant une course ? Qui prend les décisions clés, comment vous soutenez-vous dans les moments difficiles? Quelles sont les forces et les faiblesses de votre binôme, et comment travaillez-vous ensemble pour les optimiser?
David Pesquet : Ayant couru quasi exclusivement en catégorie masculine, je cherchais un nouveau challenge, je souhaitais courir en mixte en 2025. Grâce à mon ancien binôme et ami Thomas Deffains, j’ai eu la chance de connaître Johanne Laizeau qui était sa belle sœur. Matthieu Poullain, ami et coach de Johanne Laizeau, a aussi aidé au développement de ce binôme. De part notre entourage personnel en commun, Johanne Laizeau est devenue un choix assez naturel, le fait que ce soit une grosse nageuse aide beaucoup aussi.
Johanne Laizeau : Pour ma part, ayant toujours couru en catégorie mixte, je souhaitais cette année courir en binôme féminin. Après quelques tentatives sans succès, David Pesquet m’a contacté et le challenge était trop beau pour ne pas tenter le coup.
Nos faiblesses se jouent sur la nouveauté de notre binôme, nous n’avons fait que 2 courses ensemble jusqu’à aujourd’hui, et nous sommes face à des binômes bien rodés avec un historique de collaboration sur les saisons précédentes. Sur un circuit en plusieurs étapes, il est important de bien se connaître, mais c’est aussi ce qui rendait le défi plus stimulant, apprendre à se connaître en course, analyser les forces et faiblesses de chacun, apprendre à communiquer au sein du binôme. C’était un peu un challenge dans le challenge et c’est aussi ce qui nous a motivé. Nous continuons à construire notre binôme pas à pas sur chaque étape du circuit, pour arriver au maximum de notre potentiel.
Comme nous sommes un binôme, les décisions clés sont prises en concertation. Notre dynamique est beaucoup basée sur la communication, que ce soit avant, pendant ou après une course, pour que chacun ait la place de s’exprimer au sein du binôme, et cela crée une confiance mutuelle et une complicité, qui deviennent des atouts en course.

L’Étape de Jablines (3 mai 2025)
Swimrun France : Jablines était la première manche de ce nouveau circuit. Avec le recul, comment avez-vous vécu cette course ? Vous avez remporté la victoire dans votre catégorie à Jablines. Quel a été le moment décisif de cette course pour vous? Le parcours de Jablines proposait environ 30 km avec un départ matinal. Quelle a été votre stratégie pour aborder cette première épreuve?
Johanne Laizeau et David Pesquet : Cette course c’était vraiment le baptême du feu de la saison : nouveau binôme, nouveau circuit, nouvelle dynamique de course. Même si nous gagnons, cette course a été compliquée pour nous. Nous avons fait beaucoup d’erreurs et même si cela aurait pu nous coûter la victoire, elle a été riche de beaucoup d’enseignements pour les futures courses.
En plus du manque de maturité de notre binôme, David Pesquet, habitué des binômes masculins, n’a fait que très peu de courses en mixte, et a dû s’adapter à cette dynamique assez nouvelle. Les allures sont différentes, la gestion de course également, et cette année le niveau en mixte est très élevé et très dense, cela ne laisse aucun répit pendant la course.
Nous savions que notre point fort était la natation. Dès la première nat, nous faisons un léger écart, mais nous avons perdu très rapidement cet avantage en temporisant un peu trop à pied. Comme nous n’avions jamais couru ensemble, David Pesquet avait peur que nous prenions trop de risques en partant trop vite et que nous grillions nos cartes dès le début de course. S’en est suivi un mano à mano pendant plus de 3h de course avec d’abord 4 binômes puis 3 binômes. Une dynamique de course dans laquelle nous n’avions pas le droit à l’erreur tellement l’intensité était présente. Nous faisions les natations devant, sans vraiment créer d’écart suffisant pour créer la cassure qui nous aurait permis de souffler, et en course à pied nous jouions aux avant-postes. Nous finissons sur un final d’anthologie, au sprint avec Julia et Benjamin, ainsi que Angèle et Pierre-Louis, ce qui nous a rassuré sur notre niveau de forme à pied.
Cette course n’a pas été à la hauteur de ce que nous attendions en terme de dynamique au sein de notre binôme. Nous avons été trop prudents, et nous ne nous connaissions pas assez. Mais nous avons beaucoup discuté ensemble, et appris de cette course, dans notre communication en interne, mais aussi dans la prise de risques pendant la course, et cela nous a vraiment été bénéfique sur la course du Verdon qui avait lieu une semaine après.

L’Étape du Verdon (11 mai 2025)
Swimrun France : La deuxième étape dans les Gorges du Verdon est réputée pour sa difficulté, combinant dénivelé important et natations exigeantes, parfois dans des eaux froides. Comment vous étiez-vous préparés spécifiquement pour ce défi? Sans rentrer dans le détail de votre course spécifique à cette étape, pouvez-vous nous parler de l’expérience globale de courir dans un tel lieu et face à ces éléments ? Avez-vous rencontré des moments particulièrement marquants ou difficiles? Après ces deux étapes, vous êtes en tête du classement général. Quels enseignements tirez-vous de ces deux premières confrontations en termes de performance et de gestion de la course ?
Johanne Laizeau et David Pesquet : Forts des leçons tirées la semaine précédente, nous avons décidé d’aborder cette course de manière totalement différente. Une course bien mieux gérée en terme d’efforts mais aussi en terme de dynamique au sein de notre binôme. Les natations exigeantes ne nous faisaient pas peur, tout au contraire, elles étaient à notre avantage. Johanne Laizeau était plus inquiète sur la partie dénivelé, mais elle savait que c’était un atout pour David Pesquet donc nous avons tiré profit au maximum des forces de chacun et la course s’est déroulée à merveille. Nous avons pris beaucoup de plaisir sur cette course qui se solde par une 2ème victoire sur le circuit.
La catégorie mixte est plus dense cette saison que les années précédentes, c’est ce que nous étions venu chercher. On prend beaucoup de plaisir sur chaque étape, on construit notre binôme pour essayer d’être au plus fort lors de la finale à l’Île de Ré.

Le Challenge National 2025 : Stratégie et Avenir
Swimrun France : Ce format en circuit avec 5 étapes et une finale à coefficient 1.5 modifie l’approche par rapport à un championnat sur une seule course. Comment adaptez-vous votre entraînement et votre stratégie de course pour ce challenge sur plusieurs mois? Les trois meilleures performances comptent pour le classement final, avec la finale obligatoire. Comment planifiez-vous votre participation aux prochaines étapes (Vassivière, Aquaterra) en vue de la finale à l’Île de Ré ? Quel est votre objectif principal pour ce Championnat de France 2025 ?
Johanne Laizeau et David Pesquet : Globalement la stratégie d’entraînement ne change pas des autres saisons, car la saison est longue, il y a beaucoup de courses et il faut être bon sur la longueur. Les courses support des championnats de France sont des courses qui sont dans le calendrier du swimrun habituellement et pour lesquelles nous prenons le départ donc cela ne modifie pas l’organisation de la saison. Ce qui change cette année, c’est l’enjeu qu’il y a sur ces courses et donc on fait plus attention aux courses auxquelles on s’inscrit avant pour arriver avec le plus de fraîcheur et le moins de fatigue possible. Il faut aussi travailler tous les terrains car il y a une grande diversité de parcours, parfois plus favorable aux nageurs, parfois plus favorables aux traileurs. Cela demande une vraie polyvalence sur tous les terrains. Quant aux stratégies de course, nous ne les définissons pas vraiment à l’avance, nous connaissons bien le profil des équipes mixtes qui sont sur le départ des courses, et nous ne pouvons pas anticiper le dérouler d’une course mais à force de courir ensemble on peut anticiper certains éléments de course, c’est ce qui rend ce circuit intéressant.
L’idéal sur ce circuit pour arriver avec un vrai avantage serait de faire les 4 étapes avant la finale et de les gagner. Mais au-delà de cet avantage de points, plus nous courrons ensemble, plus nous développons notre binôme et donc plus nous pouvons arriver en confiance pour le jour de la finale avec un binôme au maximum de son potentiel. Nous n’avons pas pu prendre part à l’étape de Vassivière pour des raisons professionnelles, mais nous envisageons de faire Bort-les-Orgues en Juillet.

Soutien et Aspect Économique
Swimrun France : La participation à un circuit comme le Championnat de France, avec plusieurs déplacements et des exigences en termes d’équipement, représente un coût significatif. Comment gérez-vous cet aspect économique ? Bénéficiez-vous de soutiens (sponsors, partenaires, aides publiques, club) qui vous permettent de concourir à ce niveau ? Si oui, quel rôle joue ce soutien dans votre préparation et votre participation au circuit ? Sinon, quels sont les principaux défis financiers auxquels vous faites face ?
Johanne Laizeau : Pour ma part, je la gère en totale autonomie, sans aides financières particulières. Le coût d’une saison de swimrun est vraiment significatif et cela laisse à réfléchir sur des éventuels partenariats pour les saisons à venir. Pour ma part je n’ai pas de partenaire, juste le soutien de mon club Pro Team sport qui m’aide et me soutien dans ma saison de swimrun.
David Pesquet : J’ai la chance d’être accompagné par des partenaires qui me soutiennent au niveau matériel et/ou financier. J’en profite pour remercier mes principaux partenaires Xavi Carabi de NuSwimrun, Gilles Chibaut et son équipe de Running Conseil Perpignan, le Triathlon Catalan, Skoll and job Perpignan et la mairie de Perpignan. Malgré cela, le coût d’une saison est conséquent et nous avons besoin de plus de soutien financier pour pouvoir arriver à un équilibre afin de nous aligner sur toutes les compétitions. Je pense que le principal défi financier est d’assurer financièrement l’ensemble de la saison entre le circuit championnat de France et le circuit Championnat du monde ÖtillÖ. Pour pouvoir être performant, il faut se mêler à ce qui se fait de mieux et donc se déplacer, prendre le train ou l’avion, logement, inscription, etc. Ce sont des frais importants et des sacrifices financiers au niveau familial. Le circuit championnat de France est en cinq étapes, pour aller chercher le titre, les équipes qui iront à toutes les étapes auront un avantage stratégique en bloquant des points, cela engage donc des frais importants et donc une certaine sélection par les finances.
Swimrun France : Le développement du swimrun en France, avec des athlètes français performants sur la scène internationale, crée-t-il de nouvelles opportunités de partenariat ou de visibilité pour les athlètes ?
Johanne Laizeau et David Pesquet : De manière générale, plus il y a de visibilité sur un sport, plus les partenariats sont faciles à développer. Aujourd’hui c’est un sport jeune, mais en croissance. On voit que grâce à la fédération française de triathlon, ce sport tend à s’émanciper de plus en plus chaque année, avec de nouvelles dynamiques de courses qui attirent de plus en plus de participants. Le niveau du swimrun français sur la scène internationale illustre bien la dynamique qui existe en France avec un niveau de plus en plus relevé chez les athlètes, et un niveau d’exigence élevé pour performer. Cette dynamique globale crée une belle image de ce sport et de plus en plus de partenaires vont être intéressés pour aider et représenter les athlètes pendant leur saison.
Regard sur le Swimrun Français
Swimrun France : Thibault Lallemand de la FFTri évoque l’importance de développer la pratique féminine et jeune dans le swimrun. En tant que leaders, quel message souhaiteriez-vous adresser aux jeunes athlètes ou aux femmes qui hésitent à se lancer dans la compétition ou le swimrun en général ? Quels sont les aspects du swimrun en France que vous trouvez les plus prometteurs ou ceux qui, selon vous, mériteraient d’être encore développés?
Johanne Laizeau : Aujourd’hui je voudrais inciter les jeunes athlètes et les femmes à découvrir ce sport, ce n’est pas uniquement un sport, c’est une aventure. Une aventure humaine et sportive où chacun a sa place. La dynamique et la mentalité globale dans ce sport en fait indéniablement son atout. L’ambiance sur les courses est incroyable, malgré l’aspect compétitif, la bienveillance est toujours au rendez-vous. C’est un moment de partage autour de l’amour pour ce sport. Les catégories mixtes et féminines sont de plus en plus représentées mais demandent encore une plus grande densité surtout chez les binômes femmes. Tout le monde a sa place dans ce sport, et la plupart de ceux qui s’y sont tentés une fois, y sont toujours des années plus tard !.
Conclusion

Swimrun France : Merci pour vos réponses éclairantes. Votre parcours jusqu’ici dans ce Championnat de France 2025 est source d’inspiration. Pour conclure, comment voyez-vous l’évolution de ce circuit national dans les années à venir ? Quels sont vos espoirs pour la finale de l’Île de Ré et pour votre avenir dans la discipline ?
Johanne Laizeau et David Pesquet : La mise en place de ce circuit championnat de France est une bonne chose pour ce sport, cela va attirer de plus en plus de personne et créer une belle visibilité. Je pense qu’il y aura certains points à revoir comme pour toutes les premières fois, mais la dynamique autour de ce circuit est vraiment intéressante et garde les valeurs du swimrun. Pour la finale de l’Île de Ré, on se souhaite tout le meilleur, une belle course, pleine, dans la même dynamique que les courses que nous avons déjà réalisées, avec dans tous les cas une grande satisfaction à la clé et si possible finir ce circuit de la plus belle des manières 😊.
Swimrun France : Un dernier mot pour les lecteurs de Swimrun France qui suivent ce championnat avec passion, et peut-être pour ceux qui envisagent de se lancer dans l’aventure l’année prochaine ?
Johanne Laizeau et David Pesquet : N’hésitez pas à vous lancer dans l’aventure, il est vital pour le swimrun d’avoir de nouvelles têtes, aussi bien des sportifs débutants comme expérimentés, le swimrun est avant tout un moment de partage humain.

Prêts à vivre l’aventure Swimrun ?
Ce nouveau format de Championnat de France 2025 n’est pas seulement une course, c’est une saga qui met en lumière les athlètes d’élite tout en célébrant la beauté et la diversité des paysages français. Ne manquez pas les prochaines étapes de ce circuit exceptionnel, notamment Bort-les-Orgues que Johanne et David envisagent de faire ! Que vous soyez déjà un swimrunner aguerri ou que vous rêviez de vous lancer, l’aventure vous attend. Rejoignez la communauté Swimrun France et inscrivez-vous aux épreuves mythiques de 2025 ! Votre défi commence ici.
📷 crédit photos Johanne Laizeau
🎨 O3 / Akuna
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