Compte-rendu de courseCourses

De frères à frères d’armes : Notre odyssée au Rockman Swimrun

Genèse et préparation

Par où commencer…
Eh bien par le commencement, c’est octobre 2023, je vois passer sur Instagram un post de la légendaire course le Rockman.
J’avais eu la chance de participer à la troisième édition en 2016, je m’étais inscrit pour m’imprégner et comprendre les valeurs du Swimrun afin d’organiser l’un des premiers Swimrun en France le Swimrun Esterel Saint Raphaël que beaucoup de monde me demande encore aujourd’hui d’organiser à nouveau.
À l’époque, le parcours faisait une quarantaine de kilomètres et c’était déjà un monument. Cette année, pour les 10 ans, Thor Hesselberg décide de ressortir des tiroirs le parcours originel qui part du « pulpit rock » et qui nous amène au plus profond du Lysefjord où se trouve le fameux rocher 🪨 de la légende : « il se dit qu’un homme a suivi une superbe femme, une princesse, dans son épopée. Elle rencontre sur son chemin un monstre, pour la sauver l’homme porte à travers montagnes, rivières et fjord un rocher pour faire passer sa bien-aimée ».
Thor l’ouvre à 50 équipes, j’en parle à mon binôme le mondialement connu Sebastien Gazzola avec qui j’ai fait la finale des championnats du monde ÖtillÖ Swimrun pour mes 50 ans et pour ses 40 ans. Je lui dis : “Gaz, c’est l’épreuve à faire pour notre jubilé et seulement 100 personnes auront la chance et le privilège de le faire, alors si tu veux vivre une belle aventure c’est maintenant”. Sans aucune hésitation, comme d’habitude, il me suit.

Le jour J, je me pose devant l’ordi avec une heure d’avance pour mettre toutes les chances de notre côté et nous inscrire dès l’ouverture. Je sais que les places vont être chères, sur les réseaux la communauté a largement diffusé l’information, tout le monde est dans les starting blocks. L’aventure commence déjà… le lien fonctionne, je rentre tous les éléments, celui de la CB aussi… C’est bon, nous sommes inscrits. Nous ne pouvons plus reculer… le compte à rebours est lancé.

Nous sommes en octobre, 8 mois pour nous préparer mais les choses pour moi ne vont pas se passer comme j’aurais voulu. Depuis la finale des championnats du monde Otillo en 2019, je n’ai plus pratiqué de Swimrun ni de sport d’endurance tout court, je pars de zéro. Je décide de commencer l’entraînement en décembre mais je me blesse au sport de la garde à la Caserne, une tendinite au talon d’Achille qui va m’empêcher de courir pendant 6 mois mais aussi une tendinite au coude et à une épaule qui me gêne depuis déjà 2 ans m’empêchant de nager. Puis à la fin de mon trip Wingfoil au Pérou en mai dernier, je contracte le syndrome de l’essuie-glace au genou droit qui ne me permet pas à nouveau de courir. Au final, mon entraînement se résumera à une dizaine de sorties vélo de 50 km, une sortie de 10 km et 16 km dans l’Esterel et 3 sorties sur une partie du km vertical de Saint-Martin-Vésubie pendant l’organisation de l’Utcam. Niveau natation : 4/5 séances en piscine…

Par contre au sport de la garde, j’ai enchaîné des séances régulières sur tapis de course en mode marche avec du D+ et vélo de salle en fractionné mais surtout du renforcement musculaire progressif axé sur la ceinture scapulaire nécessaire à la natation. Cette préparation progressive et constante commencée avec des charges légères a été d’une efficacité telle que toutes mes douleurs tendineuses ont disparu.

À tel point qu’une semaine avant le Rockman, lors du seul entraînement Swimrun d’une heure en condition de course avec tout l’équipement pour effectuer tous les réglages et peaufiner les enchaînements… j’ai eu de super sensations de glisse… Après cette préparation plus que minimaliste (nous reviendrons plus tard sur ce mot qui prendra toute sa valeur) avec pas grand-chose dans le sac de Dora, il paraît évident qu’un homme normalement constitué ne devrait pas prendre le départ de cette course mythique, sauf s’il y va au talent et avec un mental d’acier. Nous verrons si cela suffit…

L’avant course 🏃

Une fois arrivés à Stavanger, nous allons visiter les 3 épées 🗡️ de viking de 10 m en bronze plantées dans le sol symbolisant la paix. Un plan d’eau se trouve juste à leurs pieds, je demande à Sébastien Gazzola s’il ne veut pas que nous essayions la longe dont le 🪢 s’était défait dans les transports. Ni une ni deux, nous nous retrouvons en caleçon et lunettes afin de la régler à nouveau pour être prêts pour la course et être sereins pour le lendemain. Tout se passe bien, l’eau est fraîche mais supportable et je me sens bien derrière la 🌊 de Seb.

En fin d’après-midi, nous nous dirigeons vers le Preikestolen Basecamp, le camp de base du Rockman. Avant d’arriver, je dis à Gaz : “Tu verras, c’est « minimaliste », il va y avoir juste une banderole devant l’hôtel.” Effectivement quand nous arrivons, il n’y a aucune banderole ni oriflamme indiquant l’endroit. Heureusement, nous voyons des têtes connues, une grosse délégation de la communauté de Beaulieu avec Jeff Leca, Lise Viterbo-Trestour, Alexander La Fluch Fluchaire, Christophe Charpentier… qui vont nous mettre la misère demain, le team Envol Swimrun & Team Envol avec Nicolas Remires et le plaisir de revoir mon ami Michael Lemmel.

Philippe et Michael

Puis, nous demandons où se trouve le retrait des dossards. Ils nous indiquent un autre bâtiment, nous cherchons des indications, toujours rien (minimalisme, nous sommes déjà dans la course… d’orientation). Finalement, nous trouvons la salle, nous vérifions le matériel obligatoire. Gaz n’a pas la capuche sur sa veste, nous nous mettons un petit ✊ de 🍺, ce n’est pas bien grave, car j’en ai une deuxième et Gaz aussi. Il fait un aller-retour à la 🚗, sinon c’est le départ refusé. Finalement Thor nous donne le dossard et surtout un bracelet qui aura toute son importance, bracelet sur lequel il est marqué : « force, détermination et pouvoir du mental ».

Philippe, Thor, Sébastien

Ensuite nous nous rendons au briefing. Il est solennel et tout le monde est assis par terre (encore un peu de minimalisme). L’accent est mis sur la sécurité, sur l’engagement et l’autonomie dont nous aurons besoin à partir du deuxième cut off en bas des 4444 marches, l’endroit où selon Thor la course commence. À partir de cet endroit, vous êtes seuls au monde et seul l’hélicoptère pourra venir vous chercher. Thor terminera par : « Demain, vous aurez besoin de 3 choses importantes à savoir et à garder en tête, lisez votre bracelet quand vous en aurez besoin… »

Nous sortons du briefing, les visages sont fermés et pas très rassurés. Les coureurs posent beaucoup de questions sur la réelle difficulté du parcours et se demandent si Thor n’en rajoute pas un peu. Moi je sais… sauf la partie la plus dure que je ne connais pas 😰. Puis, nous récupérons les clés de la chambre mais surprise, nous allons la partager avec trois autres swimrunners. Je suis un peu déçu car j’aime bien la complicité et la tranquillité que j’ai avec mon binôme à préparer le matos tranquillement dans notre chambre, comme nous l’avions fait pour la finale en Suède. Du coup, nous préparons les affaires dehors par terre devant la chambre.

Nous allons manger, mais là encore déception car pas de pâtes, mais nous ferons sans. Nous finissons par aller nous coucher mais l’aventure commence, un des gars ronfle à ☠️. Avec Seb, nous décidons de dormir dans le hall sur des canapés à la 💡 et avec le bruit des portes des couloirs à chaque fois qu’il y en a un qui sort. Nous nous endormons vers minuit, le jour vient à peine de se coucher.

Autant vous dire que nous n’avons pas dormi, d’autant plus que j’avais tellement bu d’eau que je suis allé trois fois aux toilettes. 4h15 le ⏰ sonne, il fait déjà jour. Nous sommes les premiers au petit déjeuner 🥣, nous nous mettons en tenue de combat et curieusement tout se passe bien, nous n’oublions rien, nous sommes 🧘, nous mettons la crème anti-frottement sur les 🦶 et Gaz dans son cou. Moi je préfère qu’il me mette un tape sur le cou pour éviter les brûlures 🥵.

Nous descendons au point de rendez-vous et posons notre valise dans la remorque et nos sacs à dos dans un sac plastique à même le sol. J’avais demandé la veille si nous avions un autocollant pour mettre le numéro de l’équipe ? « Non » il est transparent (minimalisme). Les femmes nous rejoignent, nous faisons les dernières photos avant de partir puis la photo de famille avec toutes les équipes et le directeur de course Thor Hesselberg.

Le départ est imminent, je répète la consigne de course : nous partons tranquilles, aucune pression, les barrières horaires sont le seul objectif. Nous faisons notre course dans notre bulle, nous ne regardons pas les autres équipes, par contre nous marchons vite. Nous ne nous arrêtons que très peu et si nous pouvons courir sur des portions, nous trottinons en restant dans la filière endurance fondamentale pour ne pas casser de la fibre (j’applique la technique de Christelle Robin, ex-triathlète de haut niveau qui finit deuxième de l’Utcam cette année à 15 minutes de la première en marchant sur tout le parcours).

Les consignes sont claires, le but est de rallier l’arrivée et de passer le dernier cut off synonyme de finisher du parcours de la légende sinon ce sera un parcours de repli sans passer par le fameux 🪨 de la légende du Rockman le Kjerag. Heure H, Thor nous amène en bulle (300 m) et lâche la meute 200 m avant la première 🏊.

Le peloton n’accélère pas, le chemin est long, nous sommes dans le paquet, la première transition est là et les filles nous encouragent, nous faisons la bise, nous sommes tranquilles, nous prenons le temps de mettre les lunettes, nous étions déjà longés. Nous nous retournons, prenons la dernière photo avec un signe d’au revoir de la main, nous mettons le pullboy… allez Gaz tranquille, nous sommes partis pour une très longue, longue journée….

L’enfer du Rockman Swimrun, au bout de notre vie….

C’est parti. L’eau est fraîche, 10-11 degrés😱, et le lac est sombre.

Je suis Sébastien Gazzola derrière la longe. Il essaye de se frayer un chemin entre les équipes et je me prends quelques ✊ de pieds. Un peu chahuté, cela m’énerve car je le vois partir sur la droite et sur la gauche. Il ne 🏊 pas droit, alors je tire plusieurs fois sur la longe pour le remettre dans l’axe. Malheureusement, je perds par deux fois mon pull-buoy qui glisse sur la combinaison car il est en plastique. Après coup, j’aurais dû prendre un autre pull-buoy en mousse. Nous ne saurons jamais si c’était là l’origine du problème…

En voulant remettre le pull-buoy par deux fois sans m’arrêter, je perds ma respiration. Je sens mon rythme cardiaque qui s’emballe et ma fréquence respiratoire de plus en plus rapide. J’essaye de me calmer mais je n’y arrive pas. La combinaison m’oppresse, une nouvelle sensation que j’ai du mal à gérer. Je dois prévenir Seb mais je me dis que ça va passer. Au contraire, le phénomène s’amplifie. C’est trop tard, je décide de mettre fin à cette spirale et je tire sur la longe. Seb s’arrête et me demande ce qui se passe. Impossible de parler et de respirer, j’ai un essoufflement que je n’arrive pas à stopper.

Je pense que nous avons nagé un peu plus de 6 minutes et nous avons dû faire à peine 300 m. Je lève la tête et nous sommes dans les derniers. Allez… nous essayons de repartir, nous faisons 20 mètres et je retire sur la longe. Je dit à Seb : “J’arrête”. Je sais que je n’y arriverai pas. Il reste une équipe derrière nous, je vois le kayak qui est à côté de nous… j’abandonne. C’est un mot qui ne m’est jamais passé par l’esprit dans tous les défis que j’ai pu relever dans ma petite vie de sportif… Je dis à Seb que nous sommes derniers, que c’est bon, que je vais m’accrocher au kayak.

“Arrête avec ça, on s’en fout des autres équipes”, me dit-il, faisant référence aux championnats du monde où nous avions fini la première natation dans les derniers malgré une belle performance de Seb, mais au milieu de Champions… Il me dira par la suite qu’il a vu la détresse dans mes yeux. Il me rassure : “On va rien abandonner du tout, prends ton temps, tu nages comme tu veux, tu fais la brasse, le dos crawlé, la nage indienne, moi je te tire avec la longe mais on va la sortir cette put… de nat.”

Pendant ce temps, la dernière équipe nous double. Nous sommes bons derniers et il reste 600 mètres à faire. Cela restera les plus longs de ma vie. Nous voyons à peine la safety bouée qui matérialise la sortie et qui ne semble pas s’approcher (nous restons dans le minimalisme). L’essoufflement est toujours là et je me demande comment je vais faire pour réaliser toutes les autres natations si le problème persiste. Je regarde à nouveau le kayak, je revois encore le visage inquiet de la femme qui se demande ce que nous faisons là. Je me mets dans la peau de l’organisateur lorsqu’il a une équipe qui va nous retarder toute la journée.

Finalement, nous mettons 28 minutes pour faire 800 mètres. À la sortie d’eau, Thor Hesselberg, qui au retrait des dossards m’avait demandé si j’étais guéri de mes blessures, doit se demander pourquoi nous sortons derniers de l’eau. Je lui explique. Il nous encourage et nous partons sur un kilomètre de course à pied.

Thor Hesselberg

Seb fait 10 mètres et met les deux pieds dans une tourbière jusqu’aux hanches. Je passe devant lui sans me moquer (ce que j’aurais fait d’habitude) ni l’aider, l’essence même du Swimrun. Je suis au bout de ma vie et j’essaye de récupérer de cette horrible expérience. Il me repasse devant et donne un rythme tranquille pour que je revienne petit à petit dans le “game”. Il me dit : “Vas-y doucement, je t’entends siffler”. Il faut dire que je suis sous antibiotiques et antihistaminiques suite à un mois de toux sèche et persistante.

Au milieu de la section, nous rattrapons Nicolas Remires (ça ne m’arrivera qu’une fois) et Ariihau Richard Tuheiava. Nous restons un peu derrière et je dis à Gaz qu’il peut doubler. Nico me dit : “Regardez autour de nous, il y a des myrtilles, c’est votre ravito”. Grâce à lui, je me suis ravitaillé pendant tout le parcours.

Je m’apercevrai un peu plus tard que je viens de perdre ma flasque bleue Salomon de 500 ml (vous comprendrez pourquoi tous ces détails plus tard). Ça commence bien, je dis à Seb : “Jamais deux sans trois, que va-t-il m’arriver ?” Je peste car nous allons tourner avec seulement une flasque pour deux, mais connaissant le parcours, je sais qu’il y a de l’eau sur tout le trajet, ce qui ne m’inquiète pas plus que ça.

La deuxième et la troisième natation s’enchaînent rapidement. Je demande à Gaz de partir doucement pour voir si le problème persiste. Tout va bien, mon essoufflement a disparu. Merci Gaz pour m’avoir remis sur les rails, le pouvoir du binôme 💪💪💪

La Résurrection…

Objectif : les 4️⃣4️⃣4️⃣4️⃣ marches du Rockman Swimrun

Nous sortons de la troisième natation, nous avons dû dépasser 2-3 équipes. Je me sens tellement coupable d’avoir raté ce départ que je prends immédiatement les rênes, d’autant plus que je connais le parcours. J’ai l’impression de connaître chaque marche, chaque rocher, chaque partie glissante, chaque passerelle de ce chemin qui monte vers le Preikestolen/Pulpit Rock, Kjerag & Trolltunga – des randonnées spectaculaires en Norvège. De nombreux spectateurs nous encouragent le long du parcours, et je mets en place notre stratégie. J’imprime un rythme assez élevé dans les marches et nous courons dès que le dénivelé le permet.

Nous rattrapons encore quelques équipes. Impatients, nous espérons retrouver les filles à l’intersection du Pulpit, mais elles ne sont pas là. Nous supposons qu’elles ont dû aller directement au Pulpit, ne nous voyant pas arriver.

À présent, nous sommes sur la portion aller-retour et déjà les premières équipes reviennent en nous encourageant. Nous les croiserons pratiquement toutes… 😡 Heureusement, il fait ☀️ et le chemin nous permet de courir. Je donne toujours le rythme, nous courons sans cesse. Je veux réduire l’écart que j’ai perdu rapidement, mais Gaz me dit de temporiser, et il a raison. Nous arrivons au Pulpit Rock, les vues sur le fjord sont magnifiques. Nous prenons la photo avec le drapeau du Rockman et nous nous asseyons, les jambes dans le vide, surplombant 1000 mètres de vide.

Cependant, les filles ne sont toujours pas là. Nous nous inquiétons, pensant qu’elles se sont peut-être trompées de chemin ou qu’elles ont eu un problème avec la petite. En redescendant à l’intersection, tout en continuant notre remontée sur d’autres équipes, nous sommes soulagés de voir les filles qui nous attendent. Leur soutien nous fait du bien, elles nous encouragent, banalisent notre mauvais départ et nous disent d’en profiter. Nous nous ravitaillons et Sébastien Gazzola enlève ses manchons qu’il a mis sous sa combi déjà avec manche 🙄. Il nous a manifestement manqué un peu de préparation 😱 Nous profitons un peu, sachant que la prochaine fois, ce sera sur la ligne d’arrivée. En effet, cette année, il n’y a pas de ferry obligeant les filles Géraldine Cordero à faire le grand tour du fjord par la route.

Lors de la quatrième natation, je me sens bien, et le naturel revient au galop. J’essaie de donner le cap, mais cela m’énerve car il ne nage pas bien droit. Je sens que ma respiration s’accélère. Nous en discutons à la sortie de l’eau. D’accord, j’arrête de te diriger, je me concentre derrière toi et je te laisse faire ta route tranquillement… Il mérite d’être serein sur sa nage car il le fait vraiment bien, je suis dans un siège première classe dans ses pieds. À la sortie, nous avons tous les deux les jambes engourdies par le froid.

Ensuite, après une superbe partie en forêt, nous empruntons un sentier en balcon avec de gros blocs rocheux glissants en dévers. Je m’arrête pour montrer à Gaz la prochaine natation. Le premier repère est un éperon rocheux, puis la sortie d’eau se trouve sur une plateforme avant le deuxième éperon. Je lui conseille d’essayer de tirer droit en longeant le bord. L’entrée d’eau est là, Gaz a bien intégré les consignes, à tel point qu’il longera tellement bien le bord que je pensais qu’il cherchait la sortie d’eau. Cette natation est remplie de méduses. Du coup, nous avons dû faire quelques mètres de plus, mais je m’en tiens à ce que j’avais dit : je le laisse faire et reste concentré sur ma respiration. Sur la fin, je sens qu’il bouge ses jambes. Je sais qu’il a les jambes raidies par le froid car moi aussi je dois bouger mes jambes pour les détendre.

À l’aide d’une corde, nous sortons en essayant de ne pas glisser sur les rochers. La soupe chaude est la bienvenue avant que nous partions sur une partie cassante, alternant forêt et gros blocs de pierre, avec des passages engagés sécurisés par des chaînes ou d’autres cordes. Gaz plaisante : “Si tu m’avais dit qu’il y avait une via ferrata, je ne serais pas venu !” (rires). De mon côté, je ressens une amorce de crampe à l’ischio gauche.

Nous passons cette partie peu roulante assez facilement. Nous sommes assez habiles dans cette zone trialisante, c’est mon terrain. Gaz essaie de me suivre en faisant attention à ne pas se tordre une cheville, ce qui me permet de réduire la vitesse et de faire attention à cette crampe sous-jacente. Nous arrivons à un petit ravitaillement où trois équipes sont présentes, mais elles repartent aussitôt. Nous nous alimentons bien et nous nous hydratons, mais nous perdons un peu de temps. La seule route montante goudronnée se dresse devant nous. J’essaie de continuer à remonter les équipes en trottinant, mais en vain. Nous sommes obligés de ralentir car Gaz commence à avoir les jambes raides. Je lui donne des objectifs : nous courons jusqu’au virage ou lorsque la pente s’accentue.

Je n’hésite pas à faire un crochet pour aller boire dans les ruisseaux ou les chutes d’eau. Je m’occupe de remplir la gourde pour Seb, que je somme de s’hydrater. Je lui donne un myocrampe, mais il n’aime pas le goût. Je m’arrête plusieurs fois pour qu’il s’étire, et j’en profite aussi, ça me fait du bien. Je sais qu’après, il y a une descente hyper technique avant la longue traversée du fjord.

Au sommet, de sympathiques Norvégiens ont placé un tuyau d’arrosage ouvert en permanence à hauteur d’homme. J’en profite pour remplir à nouveau la flasque. Finalement, deux équipes nous doublent sur la fin de la montée. Nous attaquons la descente avec une grosse marge de sécurité, ce n’est pas le moment de se blesser.

À 200 mètres de la transition, entre deux 🌲, la vue se dégage sur le fjord. Il y a du vent et du courant. La sortie d’eau est à 100 m à droite du bâtiment. Je conseille à Gaz : “Si tu prends comme azimut la gauche du bâtiment, tu vas sortir en face du beach flag.” Nous arrivons à la transition où il y a 4-5 équipes. Nous perdons peu de temps, je prends une bouée de sécurité obligatoire que j’attache à ma taille, et nous laissons nos gels et emballages vides. Puis, nous sautons dans le fjord pour 1km800.

Au milieu du fjord, la houle s’intensifie. Elle est du côté où je respire, je calcule la houle assez régulière afin d’éviter de boire la tasse. La première partie est super propre. Cependant, je sens que Seb fatigue sur la fin. Il a du mal à garder le cap et je suis obligé de le remettre à plusieurs reprises sur la trace optimale. Ensuite, je sens que de son côté les crampes arrivent, mais il ne veut pas s’arrêter. Alors je tire sur la longe, ce n’est pas le moment d’avoir des crampes. Il doit rester 400 m, le cut-off tant espéré est en bas des marches. Il me confirme qu’il a des crampes, nous nous arrêtons une minute pour relâcher les jambes. Je lui propose : “Tu veux que je passe devant ?” Il décline ma proposition. Je n’insiste pas, jusqu’à maintenant il a super bien nagé. Je le laisse finir en meneur, c’est sa récompense de pouvoir faire le job jusqu’au bout.

La sortie d’eau est une mise à l’eau de bateau recouverte de mousse. On dirait un ver de terre qui se hisse difficilement, je crains la crampe quand je vais me lever. Au dernier ravitaillement, Gaz a les mains qui tremblent, son corps également. Je lui demande : “Tu as froid 🥶, non ?” Il répond que non, mais je lui fais remarquer qu’il tremble. Je lui dis de prendre une soupe et de prendre le verre chaud à pleines mains, puis je lui frotte énergiquement le dos. Une bénévole nous prépare une gaufre chaude que nous dégustons avec du chocolat et une banane, un régal. Je me dispute même un paquet de chips avec une autre équipe, j’avais besoin de manger du salé.

Finalement, je dis à Gaz : “C’est bon, nous y sommes, nous avons 1h30 d’avance sur le cut-off. Bravo mec 😎” Nous récupérons nos sacs, je compte les sacs restants au nombre de 14, une belle remontée tout de même. Mais l’important n’est pas là, nous allons monter les marches et passer aussi le cut-off en haut des marches. Donc normalement, la route est ouverte pour finir la course.

Les Montagnes Russes 🎢 : Synonyme d’Ascenseur Émotionnel 😰

Sebastien Gazzola en a tellement entendu parler. Elles sont là devant lui : 4️⃣4️⃣4️⃣4️⃣ marches qui longent l’aqueduc avec 1️⃣0️⃣0️⃣0️⃣ mètres de dénivelé…

“Nous y allons tranquillement, nous nous arrêtons quand nous en avons besoin”, nous disons-nous.

De mon côté, je suis confiant car c’est un exercice qui me convient. Il y a 8 ans, je n’avais pas eu de soucis.

“1500 marches, nous sommes au tiers du parcours”, je lance.
“Mais comment sais-tu ?”
“Les marches sont numérotées, tu n’as pas remarqué ?”
“Ah non.”

Par conséquent, nous nous donnons des objectifs. Toutes les 200 marches, nous faisons une pause, et j’oblige Gaz à détendre ses mollets en mettant les pointes des pieds sur la marche et le talon dans le vide. C’est devenu notre rituel. Pendant ce temps, je continue à m’alimenter avec les groseilles qui jonchent le bord de l’escalier et j’en ramasse aussi pour Gaz. Il fait extrêmement chaud et Gaz n’a pas enlevé sa combinaison. Je l’invite à la retirer.

“Non, c’est bon”, refuse-t-il.
“Gaz, tu es en train de surchauffer, enlève ta combinaison !”
“Non, c’est bon.”

Décidé, je prends les choses en main. Je retire son sac à dos et je l’aide à enlever le haut de la combinaison.

“Tu as raison, je respire mieux. J’étais en train de monter en température”, admet-il.

Je prends son sac à dos afin de l’alléger et nous repartons. Notre objectif est d’atteindre les 2222 marches, synonyme de la moitié du parcours, avec toujours les 200 marches comme sous-objectif.

Normalement, les premiers mettent 45 minutes. Nous avions prévu une heure, mais l’objectif s’éloigne. Si nous faisons 1h10, ce sera déjà bien.

Au fur et à mesure que nous progressons, la difficulté s’accroît. Je crois que nous sommes passés à 100 marches pour la pause, toujours avec l’étirement des mollets. J’avais promis de manger le bagel au saumon et fromage au milieu des marches, mais j’avais oublié que nous avions deux natations au sommet. Nous reporterons donc le pique-nique 🧺 après la natation.

Je répète sans cesse de s’hydrater. Nous n’avons toujours qu’une flasque, mais nos camelbacks font l’affaire. Nous avons dépassé la moitié et je propose à plusieurs reprises de se longer. Il refusera, je n’insiste pas davantage car le chemin est encore long. Nous arrivons au sommet en 1h20 il me semble, ce n’est pas si mal. À peine en haut, nous devons traverser un lac de montagne d’environ 250 m. Je croise les doigts pour mon téléphone qui est dans deux sacs de congélation IKEA.

Gaz me demande de ne pas se longer et de nager côte à côte. Évidemment, j’accepte avec plaisir. De mon côté, tout va bien.

Alors que le vent se lève, nous essayons de trouver un endroit abrité pour faire notre petite pause sandwich. Ce moment de répit nous fait énormément de bien, tout comme le coup de téléphone aux femmes en FaceTime. La tête fatiguée et la mine déconfite, j’annonce que nous n’avons pas passé le cut-off et que nous rentrons avec l’organisation. Elles n’en croient pas un mot 🤫 et ne comprennent pas pourquoi nous sommes assis en train de manger 🤪. C’est notre récompense pour cette première partie de course finalement bien négociée.

La véritable course commence ici. Nous sommes en totale autonomie, notre seul lien avec l’organisation étant la trace sur la montre ⌚️ et quelques T peints en rouge qui nous indiquent le chemin. Nous voyons des équipes qui se sont complètement changées en tenue de trail. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, le soleil s’étant caché depuis un petit moment et la météo annonçant de la pluie ☔️.

La suite me donnera raison. Nous repartons tranquillement pour les 22 km qui nous séparent de l’arrivée. Les paysages sont magnifiques : de grandes étendues arides parsemées de formations rocheuses au milieu de lacs, lagunes, ruisseaux de montagne et de tourbières çà et là. J’en profite pour sortir mon téléphone et faire quelques vidéos du paysage et de Gaz en action. Il me passe devant pour les vidéos et, pour la première fois, nous oriente. Il suit non plus le T mais des ronds rouges.

“Tu es sûr, Gaz ?”
“Oui, @thor nous a dit (en anglais) que parfois les traces sont anciennes et effacées…”
“D’accord.”

Cependant, après 600-700 mètres, je m’aperçois que nous avons fait une boucle et que nous revenons sur nos pas. Je regarde derrière en crête : une équipe que nous avons doublée part dans le sens inverse. Je vérifie sur la trace, elle indique que nous repartons à l’opposé. Nous sommes énervés 😡 et je reprends l’orientation en coupant à travers pour retrouver la trace, grâce à la montre ⌚️. Gaz est resté sur le mode Swimrun et moi seulement sur la trace et le live track pour que les filles puissent nous suivre, afin d’être sûr d’avoir de la batterie.

Nous évoluons sur un parcours cassant, alternant montées et descentes techniques au milieu de rochers, bourbiers et herbes cachant des trous et des pierres. Le terrain est rempli de pièges, nos chevilles partent à plusieurs reprises, heureusement sans entorse. Gaz m’entend crier et me voit me rattraper plusieurs fois, soit pour les chevilles, soit parce que j’ai tapé les pieds sur des pierres. Mes ongles 💅 des deux gros orteils en ont fait les frais.

Gaz a toujours les jambes raides et me dit qu’il ressent de la lassitude. Il a les deux mains sur son sac à dos et la tête baissée…

“Combien avons-nous fait de km ?”
“8 km.”
“Combien avons-nous mis ?”
“Plus de 2h.”
“Il reste 15 km, nous ne savons pas où se trouve le cut-off. Il est 18 heures, il nous reste 1h30 pour y arriver. Jamais nous ne passerons, Gaz, si nous continuons à cette allure.”

“Allez, il faut courir maintenant…”, je lance.

Je redonne le rythme mais je me retourne : Gaz ne suit pas. Je suis obligé de l’attendre. Je repars et l’encourage, mais en vain.

“Gaz, nous mettons la longe.”
“Non, c’est bon.”
“D’accord.”
Cinq minutes après :
“Gaz, nous mettons la longe.”
“Non, c’est bon.”
“Il n’y a plus de ‘c’est bon’. Donne-moi la longe, ça va t’aider à rester dans le tempo.”

Il n’a plus le choix que d’avancer. Les vallons s’enchaînent et chaque montée est un calvaire pour lui. La corde est tendue, mais il me demande de m’arrêter de temps en temps. Les minutes s’égrènent, la barrière horaire s’éloigne.

Je ne laisse que très peu de temps de pause. Je scrute la trace sur la montre et pense être à l’endroit du cut-off. Le relief est un petit cirque avec la traversée d’une rivière sur la gauche à angle droit, suivie d’une montée raide en direction du fjord. Il est 19h00, nous avons fait une heure à bloc, nous avons une demi-heure d’avance.

Nous voyons sur un kilomètre.
“Gaz, allez c’est bon, je suis sûr que c’est là.”
Mais nous avançons et je ne vois personne à l’endroit du cut-off.
“Gaz, il n’y a personne, ce n’est pas là, c’est mort. Si le cut-off est en haut, ce sera trop tard.”

Nous faisons 200 mètres et je vois trois personnes derrière un rocher.
“Gaz, c’est là, nous y sommes, nous l’avons fait, tu l’as fait ✅”
Nous nous rapprochons du petit groupe et je m’aperçois que ce sont des touristes.
Les montagnes russes nous font mal 🎢, l’ascenseur émotionnel ne fait que commencer.
Nous sommes perdus, où est ce put… de cut-off…

“Gaz, c’est quoi une demi-heure dans ta vie ? C’est rien, c’est un grain de poussière. Si tu dois te faire mal, c’est maintenant. Ne lâche pas, le cut-off est sûrement au sommet.”

Nous voyons une équipe au loin, nous sommes en train de la rattraper. S’ils passent, nous allons passer aussi. Je ne cesse de l’encourager, il est là, il donne tout ce qu’il a, nous ne nous arrêterons pas jusqu’au sommet. Toutefois, là-haut, nous n’avons pas de visibilité. Il nous reste 15 minutes pour voir une personne de l’organisation, synonyme du cut-off. Nous continuons sur le même rythme, le compte à rebours est lancé. Chaque minute passée, je l’annonce à Gaz. Je ne fais que lui parler, je dois le saouler de paroles.

“Gaz, souviens-toi du bracelet : puissance, force mentale, détermination. Tu as toutes ces valeurs, ne lâche rien.”

Je continue à tirer sur la longe, je sens qu’elle va casser, mais Gaz s’accroche. De toute façon, il ne peut plus s’arrêter, je l’en empêche. Je sais que ça va coincer à un moment, mais je tente le tout pour le tout.

“D’accord, nous ne voyons personne, mais s’il y a @thor au cut-off, il peut nous laisser passer si nous n’avons que 5-10 minutes de retard et qu’il nous voit en forme.”
“Allez, nous ne lâchons rien, tu peux le faire.”
Toujours pas de réponse. Ça fait un petit moment qu’il ne me répond plus et qu’il a repoussé ses limites.

Il reste 5 minutes et nous nous trouvons sur une zone dégagée, personne à l’horizon. Je continue à tirer sur la longe, mais d’un coup, je ne peux plus avancer. Je me retourne : Gaz est allongé par terre, il n’en peut plus. Il est allé au bout du bout, il sait aussi bien que moi que nous ne passerons pas. Moi, je me refusais à y croire. J’avais toujours un espoir.

“J’ai des frissons dans la tête…”, murmure-t-il.
Je désacralise la situation en plaisantant :
“Va falloir te relever car ici, il n’y a personne qui va venir te chercher, mis à part l’hélico.”

Nous devions manger notre dernier bagel après le cut-off… Finalement, je lui donne ma part, il en a besoin plus que moi. Il se fait aussi son petit brownie au chocolat 🤪. Nous nous disons que nous avons fait le maximum. Je félicite Gaz d’être allé au bout, d’avoir été au-delà de ses limites, jusqu’au malaise. Nous dédramatisons et relativisons, nous nous serrons dans les bras, nous nous rendons à l’évidence : nous n’avions pas le niveau et nous nous sommes réveillés trop tard.

Après cette pause réparatrice de 10 minutes, Gaz revient dans la partie. Nous restons longés, nous essayons de rentrer sans traîner car moi aussi j’en ai plein les bottes. De plus, mon essuie-glace a commencé à me titiller depuis une bonne heure. Un petit quart d’heure après, nous apercevons le photographe. Nous nous disons que peut-être c’est le cut-off… Nous lui demandons si nous sommes au cut-off. Il ne sait pas nous répondre.

Mais je vois sur un panneau le Kjerag 1,7 km… (le fameux rocher qui normalement se trouve à une petite heure de l’arrivée)
“Gaz, 1,7 km, mais nous y sommes ! Thor avait dit que le tour au cut-off faisait 2h30 et là, nous sommes à moins d’une heure de l’arrivée. Nous avons passé le cut-off !”

Troisième ascenseur émotionnel.
Nous nous congratulons, nous nous tapons dans les mains et nous nous prenons dans les bras. Nous ne serons pas obligés de revenir. En effet, tous les deux, sans nous le dire, nous avions pensé chacun de notre côté que nous reviendrions entraînés pour passer ce sacré dernier cut-off. Nous saurons plus tard que le staff s’est positionné sur le cut-off seulement 5 minutes avant l’heure 😡😡😡.

Mais il va falloir aller le chercher ce rocher. Ça monte encore. Je monte en faisant des zigzags pour ménager Gaz afin qu’il revienne tout doucement dans la partie. Le sommet est là et nous commençons à apercevoir le fjord. De notre position, nous voyons 3 équipes qui reviennent de la boucle du Kjerag. Nous entamons la boucle, nous faisons rapidement la photo avec le rocher puis Gaz me dit :
“Allez, viens, nous allons chercher les 3 équipes devant.”
“Je rêve, le gars, il était à deux doigts de mourir, il s’est refait la cerise.”

Mon essuie glace me fait terriblement mal, je n’arrive plus à descendre mais l’idée me plaît. Nous nous mettons à courir, gaz enlève la longe, c’est plus le même il est surmotivé. Cependant, c’est sans compter la dégradation des conditions climatiques, nous nous chopons une tempête de pluie et de vent, le brouillard se lève et la température a considérablement chuté. La pluie tombe à l’horizontale, les goutes nous cinglent le visage. Je remonte mes manchons et mes jambières et ressort mon bonnet en Néoprène.

Ensuite, nous rattrapons 1,2,3 équipes qui nous donnent un moral de fou, Gaz est revenu complètement dans le game, nous doublerons encore 2 équipes dont deux de Beaulieu, nous sommes euphoriques mais par respect nous ne le montrons pas. Nous voyons en contrebas l’arrivée je prends mon tel pour prévenir les filles qui attendent au froid et sous la pluie. Nous finissons main dans la main.

Seulement 2 beach flags matérialisent la ligne d’arrivée. À l’image du minimalisme du Rockman, lui, nous ne l’aurons pas vu, il est allé se doucher et se mettre au chaud au coin de la cheminée, mais il reste Thor qui nous prend dans les bras et qui n’en revient pas, il nous avait pas revu depuis mon essoufflement du départ.

Les filles sont contentes de nous voir arriver avant la nuit il est 21h45, 15h39 de course. Une très longue journée qui restera un souvenir gravé à jamais dans nos esprits. Je ne peux pas reprendre la phrase de Michael Lemmel : « tu pars avec un ami tu reviens avec un frère » car nous étions déjà frères, par contre je peux dire que nous étions partis frère et nous sommes arrivés en frères d’armes. Le Rockman Swimrun est un vrai combat contre soi-même et contre les éléments.
We did it 💪

Pour finir avec le minimalisme, je débriefe avec Michael.
👉Tu as vu, j’adore le minimalisme, il faut s’en imprégner pour mes organisations
👉Euh, non dans minimalisme il y a quelque chose, là il n’y avait rien 😜
Pour finir, mes remerciements iront en premier lieu à mon binôme qui a cru en moi même après ce départ catastrophique puis à nos femmes qui nous ont supporté pendant cette longue journée et à Thor Hesselberg de nous avoir fait vivre cette extraordinaire expérience.

✍️Philippe Cordero, relecture Sonnet
📷 crédit photos Rockman
🎥 Rasmus Lodénius
IG : philippecordero
🔗 http://www.rockmanswimrun.com/