Poudingue, anémone et psicobloc
🇫🇷 Le 8 octobre 2023, nous sommes cinq à nous élancer dans une aventure swimrun entre la calanque du Mugel et Figuerolles, à la Ciotat. La veille, nous avons traversé les calanques de Marseille à Cassis avec une joyeuse bande de LVN venus de Paris et de Bordeaux. Aujourd’hui, nous changeons de décor et de rocher. Finies les falaises calcaires immaculées qui plongent dans la mer, nous voici face à des parois de poudingue, ces conglomérats de galets multicolores soudés par une matrice rougeâtre. L’été indien 2023 se prolonge dans la région, la mer est encore à 22°C et d’une limpidité extraordinaire. Les méduses, qui ont envahi le littoral au début de l’année, ont disparu dans les profondeurs depuis plusieurs semaines.
Fix, Anne, Alexis et Isabelle me suivent dans cette escapade swimrun aux conditions idéales. Depuis le Mugel, nous faisons découvrir à Isabelle et Alexis le canyon et la grotte qui se cachent sous la falaise. La mer, translucide, est un véritable aquarium où la vie sous-marine fourmille. Nous observons la virtuosité d’un cormoran qui pourchasse un banc de poissons. Je l’envie de maîtriser si bien les éléments liquide et aérien, c’est un véritable « flydiver ». Fix nous initie à ses jeux d’enfance avec les anémones, tandis qu’Anne succombe à la tentation des figues de Barbarie (et à leurs épines malgré ses précautions) qui poussent sur le poudingue.
Le passage de l’eau à la terre se fait au gré de notre intuition, la mer calme et l’accroche surprenante du poudingue nous offrent de nombreuses possibilités de cheminement. L’anse Gaméou est l’occasion de nous essayer au psicobloc, cette discipline qui consiste à grimper sans équipement au-dessus de l’eau. Alexis, avec son passé d’alpiniste, nous impressionne, il rivalise d’adresse avec un jeune grimpeur aux muscles saillants. Fix et Anne se joignent aux grimpeurs et vont loin sur la voie.
Nager, grimper, crapahuter, jouer avec les anémones ou se régaler de figues, nous vivons pleinement l’instant présent. Il nous rappelle aussi cette part d’enfance, cette insouciance du lendemain. Une sortie idyllique où nous avons frôlé la perfection entre contemplation, dégustation, amitié et déplacements multi-modaux dans une nature majestueuse du parc des calanques.
L’expérience du swimrun est unique car jamais la même, rare car elle ne s’achète pas, transformatrice car elle change notre regard sur le monde, partagée car nous sommes un groupe.
Si Harmut Rosa faisait du swimrun, il est fort à parier que son éclairage ressemblerait à ceci:
1️⃣ Le swimrun est une activité qui met en contact le sujet avec la nature, dans toute sa diversité et sa beauté. Le swimrunneur est touché par les paysages qu’il traverse, par les sensations qu’il éprouve, par les défis qu’il relève.
2️⃣ Le swimrun est une activité qui crée de l’écho entre le sujet et la nature, mais aussi entre les partenaires du swimrun. Le swimrunneur répond au monde en s’adaptant, en explorant, en s’émerveillant, et il communique avec son binôme, en s’entraidant, en se motivant, en se synchronisant.
3️⃣ Le swimrun est une activité qui transforme le sujet et la nature, dans le sens d’une harmonisation et d’une valorisation. Le swimrunneur se transforme en développant ses capacités physiques, mentales, émotionnelles, et il transforme la nature en la respectant, en la protégeant, en la faisant connaître.
4️⃣ Le swimrun est une activité qui maintient l’ouverture du sujet et du monde, en offrant de nouvelles opportunités, de nouvelles expériences, de nouvelles rencontres. Le swimrunneur reste ouvert à la surprise, à l’imprévu, à l’inconnu, et il contribue à l’ouverture du monde, en le rendant plus accessible, plus vivant, plus riche.
✍️Akuna / relecture Claude Instant / Bing AI
📷 crédit photos Akuna
🎥 Akuna
🇬🇧 October 8th, 2023 – A small gathering of companions decided to sample the terrain and taste of poudingue rock between the Calanque du Mugel and Figuerolles. After crossing the sea-carved inlets between Marseille and Cassis the night before with a lively crew of Parisians and Bordelaise, today we venture into another geological universe. Farewell the towering white limestone cliffs commanding the waves – here jut imposing crags of multicolored stone fused in an ochre bind.
Indian summer lingers across the region, waters caressing 22°C in a rare clarity. The jellyfish, stars of the early season, have drifted from Marseille’s shores these past weeks.
Fix, Anne, Alexis and Isabelle accompany me to bask in ideal conditions for swimrun’s watery wanderings. From Mugel’s overlook, Isabelle and Alexis delight in canyon and hidden sea-cave explored. The glassine sea, vibrant aquarium teeming below our feet – we marvel at a cormorant’s deft hunting, envying its aery aquarian mastery, authentic “flydiver”. Fix recalls childhood games with anemones while Anne, despite precautions, cannot resist sampling prickly fig’s fruited embrace along poudingue’s edge.
Intuition guides our water-earth passages – the calm sea and poudingue’s queer suction offer myriad moving modes. At cove Gaméou some scale seasoned climbers’ routes, practicing pscho bloc suspended over waves without gear. Alexis, an alpine past shining through, rivals a taut youth in dexterous ascents. Fix and Anne join the climbing revelers, ascending routes carried far.
To swim, to climb, to roam – playing amongst anemones or feasting on figs, the present saturates us. Childhood’s carefreeness and wonder stir too, communing in nature’s magnificence. A paradisiac afternoon touching on near perfection – watching, tasting, fellowship and mixed modal moves across this scenic protected land.
Swimrun’s experience infinitely varies, privately treasured not transactional, transformational shifting perspectives, shared as exploring together – a unified few witnessing beauty manifold.