Compte-rendu de courseCourses

Swimrun Trégastel Cote de Granit Rose 2023

Samedi 27 mai 2023, la Côte de Granit Rose a vibré au rythme du premier SwimRun (9,4 km à pied, et 3,4 km de natation) organisé par le Lannion-Triathlon, à Trégastel. Sur la plage de la Grève-Blanche, point de départ et d’arrivée de cette épreuve inédite, plus d’une centaine de courageux ont relevé le défi de nager dans une eau à 14°C et de courir dans un cadre magnifique. Parmi eux, notre fidèle swimrunner reporter breton, Matthieu Kerleroux, qui a fait équipe avec son ami de …foot : Christophe Talarmin. L’occasion pour ces deux complices, pensionnaires  du club des swimrunners du far ouest, d’échanger les crampons contre les plaquettes et le short de foot contre la combinaison néoprène.

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✍️ Matthieu Kerleroux 👇

« C’est sûrement le plus beau triathlon du monde ! »
Les triathlètes ne s’y trompent pas. Les plages de sable blancs de Trégastel sont bordées d’une eau translucide. Sa côte de granit rose et ses imposants rochers aux formes surprenantes sont les premiers atouts d’un paysage où la nature est reine. Certains oseraient même comparer ce jardin d’Eden aux charmes des côtes nord finistériennes … et ils auraient (presque) raison ! 😉

Pour sa 11ème édition, Lannion Triathlon, les organisateurs, innovent, en proposant une course de swimrun de courte distance : 9.2 km de cap pour 3.4 km de nat. Un terrain de jeu magnifique mais un parcours taillé pour des nageurs et les athlètes qui aiment aller vite ! Peu importe, impossible de ne pas répondre à l’initiative des copains costarmoricains.

Une belle délégation de SRFO (SwimRunners du Far Ouest) succombe à l’appel des sirènes et décide d’être de la partie. Pour ce match de gala, mon équipier du jour est un stratège, un maestro, un artiste capable de changer un résultat à lui tout seul ! Normal pour un numéro 10 me direz-vous ! Mickaël, son habituel partenaire de jeu, me laisse donc l’honneur de taquiner le cuir à ses côtés pour cette course en composant un binôme 100 % footeux (ou footix vous choisirez) ! Vous l’avez reconnu … Kaiser Christophe Talarmin a mis le bleu de chauffe !

Au moment d’entrer sur le terrain… sableux, les arbitres vérifient nos matériels. Les crampons de 18 se révèlent inutiles sur ce billard qui s’offre à nous – même pour un stoppeur de la vieille époque ! Une odeur d’huile de camphre envahit nos narines. Si le regard reste concentré comme aux meilleures années, force est de constater que les cheveux, eux, ne tombent plus depuis longtemps dans nos yeux ténébreux : la faute à une calvitie plus ou moins avancée mais aussi à nos bonnets de bains orange fluos !

Pas de musique de Champions league mais la solennité du moment est frappante ! Après des petits jeux d’échauffements sans ballon, nous réalisons des petites extensions simulant un jeu de tête (inutile … je sais) aboutissant, une fois au sol, à des accélérations fulgurantes sur 5 ou 6 mètres. La stratégie est en place : A fond au début, on accélère au milieu et on donne tout à la fin !
Le coup d’envoi est donné depuis l’arche de départ situé sur la plage. Départ tambour battant pour les footix du far ouest ! Nous prenons le jeu à notre compte en jouant très haut. Les attaquants adverses sont signalés en position de hors-jeu. Il ne faut pas laisser jouer l’adversaire ! Pas facile pourtant de décrocher la caravane sur un terrain aussi instable que le sable ! Les 400 premiers mètres de course à pied sont malgré tout avalés facilement et nous rentrons dans la surface de réparation aqueuse avec un concurrent solo, qui décidément… s’évertue à jouer trop perso !

La portion de nat de 500m se fait sans longe pour éviter d’avoir recours à la VAR. Je tente de prendre les pieds de mon meneur de jeu en nat ou du moins j’essaie car n’est pas numéro 10 qui veut ! Je me fais déborder sur les côtés par des ailiers rapides et je subis les feintes de corps des techniciens du domaine de Poséïdon. Les attaquants permutent rendant la lecture du jeu plus difficile. L’ami Ronan me chambre gentiment en réussissant un grand pont avec un large sourire. J’essaye de jouer la montre sachant que je retrouverai un moment fort une fois sur la terre ferme. Ils sont en surnombre, je joue en recul frein. J’arrive quelques secondes après Christophe et nous retrouvons des couleurs sur les chemins et la route.

Les supporters exultent et nous encouragent chaleureusement. Sur 1 km, nous avons d’ailleurs comblé notre retard sur Gilles Pasquier et JF qui forment la redoutable équipe des licornes magiques composée par nos copains de St-Nazaire Triathlon. Nous abordons ainsi la deuxième section nat en même temps qu’eux. Sur les 800 m, impossible de rester au contact. Dédoublement, cadrage, passe et suit, jeu en triangle, coup du sombrero… je prends le bouillon et nos adversaires du jour jouent en costume. Un café crème !

L’arrivée sur la plage de Coz Pors donne lieu à une nouvelle section de course à pied bien salutaire. A mon tour de jouer aux casseurs de reins et de nettoyer la toile d’araignée. L’allure est bonne et nous dépassons allègrement plusieurs concurrents qui nous précèdent. On se démarque facilement jusqu’à rattraper un binôme de jeunes nageurs de Loudéac à l’allure relativement lente en CAP. Ils nous ont laminé sur seulement deux sessions de natation. A nous de faire le trou en CAP !

Pour ce faire, nous privilégions la défense en zone en abandonnant la longe à la maison. Idéal pour les transitions mais pas forcément la bonne tactique pour notre binôme : je suis plus à l’aise en course et Christophe nage mieux que son défenseur. Nous prenons les intervalles entre les rochers et nous poursuivons notre effort dans le but de déséquilibrer le bloc collectif adverse et le faire craquer. Un vrai jeu de contre !

Nous quittons le magnifique sentier de l’ile Renote pour une nouvelle nat de 700 m. Nous prenons les pieds d’un solo en respectant les instructions de l’homme en noir qui nous guide depuis son kayak de mer. Nous retrouvons la terre ferme lentement en dribblant entre des rochers menaçants. Nous poursuivons notre progression et nous arrivons au niveau de Mickael, avec qui, nous allons terminer la course. « Ça ne rigole pas ! » lance Christophe, le souffle un peu coupé par notre vive allure. Nous alternons les jeux en triangle et les passe et suit. Nous renversons le jeu en retrouvant la mer d’où nous apercevons un ilot situé un peu plus loin.

La plus longue portion de CAP s’offre à nous. Nous reprenons sur terre la deuxième place au scratch à nos copains du far ouest Benoit et Elodie qui sont de redoutables nageurs. Un solo tente de s’accrocher à nous sans succès. Place à la dernière nat : C’est l’heure des prolongations ! C’est le moment de faire le dos rond et de fermer la boutique. Place au catenaccio : on bétonne ! Les épaules sont lourdes, impossible de faire un changement mais je sais que si on arrive sur la terre ferme en même temps que nos poursuivants, la partie sera gagnée pour la médaille d’argent !

Au final, en respectant les fondamentaux, nous réussissons à conserver notre avantage et remporter ce derby SRFO jusqu’à la ligne d’arrivée. Le collectif est heureux de pouvoir terminer cette course en trio, main dans la main avec Mickael. Les licornes magiques sont des magiciens et leur victoire est tout sauf un hold-up ! Bravo à eux!

Pas de geste obscène à la Emiliano Martinez sur le podium mais simplement notre traditionnelle “travoltec” en guise de célébration.🕺🕺 Chez les SRFO, nous visons les étoiles à défaut d’en avoir… sur la combi! 😄 A l’instar des Oranje, nous pratiquons… un swimrun total!
L’important, c’est les trois points ! 🤔🤭

Merci à tous les participants et aux organisateurs qui ont sû créer … le plus beau swimrun du monde (parole de Finistérien 😉) !
NB : Si vous avez compris mon récit, vous êtes vous aussi un footix !

✍️Matthieu Kerleroux IG: @mat_kerleroux
📷 crédit photos Thierry COUTURE/ Pixhuile/ Pierre Even
🎥 matmat22BZH