ÖtillÖ Swimrun World Championship 2022: Les premiers et les derniers

29 September 2022 akunamatata

7h00’59” En oblitérant le record précédent d’Adriel Young et d’Oscar Olsson de 38 minutes établi en 2021, Hugo Tormento et Max Andersson ont laissé éclater leur joie une fois la bannière franchie. Cette joie féroce nous la retrouvons, entre autre, chez le dernier binôme à passer à la nuit tombée cette finishline, théâtre d’intense émotions. Au bout de 13h51’19’’ la team Töulöuse [voir leur portrait ici] composée de Sandrine Bouvier et Jessy Hamel peinent à retenir leur larmes sous les applaudissements sincères de l’élite des swimrunners.

Je repense à ces deux binômes lors de la course, si opposés en terme de vitesse de progression. Posté dans le quad lors de la première course à pied à vitesse neutralisée, je suis aux premières loges pour voir les prétendants au titre mondial jouer au poker menteur. À quoi se joue une course pour Hugo et Max les ultra favoris chez les hommes ? (Ils ont remporté toutes les courses ÖtillÖ depuis Cannes en octobre 2021) Peut être sur un détail, ce minuscule arbre à 50 m du rivage, une bousculade sur un single au moment où le quad s’immobilise. La longe des futurs champions du monde s’enroule autour du sapin, Max et Hugo se percutent tels des boules de Tac Tac, heureusement à faible vitesse. Ils repartent sans un mot, imperturbables comme s’il l’incident n’était plus qu’un lointain souvenir. Pour une fois qu’ils ne se mettent pas à l’eau dans les premiers, je suppose presque qu’ils devaient se dire « tiens un peu de nouveauté ! »

Jessy et Sandrine sont décrochées dès les premières natations, c’est le dernier binôme que j’ai pu prendre à la sortie de la seconde natation sans devoir compromettre le prochain point de rendez vous avec Max et Hugo. Les toulousaines avancent à leur rythme, les barrières horaires sont franchies, parfois de peu. La dernière barrière horaire se révèle vraiment tangente. Le froid gagne les corps fatigués. Mats Skott encouragent vivement les françaises, les renseignant sur la proximité du cut off. Et elles passent in extremis ! Il n’y a plus qu’à gagner leur course, à encaisser au guichet de leur satisfaction leur travail de fond sur plusieurs mois voire sur plusieurs années. Peut être que Sandrine verse une petite larme à l’attention de Katia Bergère, sa binôme malheureuse de l’édition 2021.

La finish line joue, telle la chambre rouge des photographies argentiques, le révélateur de nos espoirs mais aussi tel un catalyseur d’émotions. Bienvenue dans la zone de vérité… Vous reprendriez bien un peu de sérum ÖtillÖ ?

La team Adorkable (Amy Bush et Trista Mennen), et la team Marcus Barton Kawika Tarayao ont fait l’objet d’un suivi particulier par les très talentueux vidéastes Rasmus Lodenius, Otto Norin. Un film de 42’ qui vous donnera envie d’aller de Sandham à UtÖ rencontrer votre vraie nature.