Compte-rendu de courseCoursesNews

À Catalina, l’esprit Ötillö conquiert la Californie

Jean Nicolas des Vieux Neptuniens, après son swimrun sur le toit du monde (Tadjikistan), nous relate son expérience sur cette première manche de l’ÖtillÖ en Amérique.

Que c’est beau la Californie fin février !

Quand Ötillö a annoncé que 2020 marquerait son arrivée aux USA avec une course fin février sur l’île de Santa Catalina au large de Los Angeles, il m’est rapidement apparu comme une évidence d’y aller avec Stéphane. Nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre mais j’avais le sentiment que la course serait belle #ÖtillÖStyle.

Stéphane et moi même avions décidé de partir une semaine avant la course à Los Angeles. Nous nous retrouvons ainsi à Venice Beach fin février échappant à la grisaille parisienne et profitant du soleil de plomb pour se remettre du décalage horaire, peaufiner l’entraînement, s’acclimater à la température du Pacifique et visiter.

Après cette première semaine bien remplie nous voilà dans le ferry direction Catalina pour un weekend qui promet. Nous y croisons des équipes suédoises et américaines avec qui nous avons l’occasion d’échanger avant d’apercevoir des bancs  de dauphins. Arrivés sur Catalina à Avalon, toujours sous un soleil incroyable, nous faisons quelque peu connaissance avec le terrain même si la course aura lieu à Two Harbors à l’autre bout de l’île. Nous nous rendons quand même compte qu’à part au bord de l’océan il n’y a quasiment pas de plat. 

L’avant course

Dimanche ça va grimper sec! Pour le briefing nous sommes reçus dans le théâtre d’Avalon, salle magnifique où nous avons pu voir l’enthousiasme des américains pour l’arrivée d’un World Series ÖtillÖ chez eux.

théâtre d’Avalon

Dimanche 6h00 le réveil sonne. Pour changer il faut prendre un ferry pour rallier le départ, celui-ci part à 7h00 pétante alors pas question d’être en retard. Nous nous sommes confectionné un petit déjeuner à la va vite pour le manger sur le ferry car le départ de la course est à 9h15. Arrivée à Two Harbors, nous nous mettons en tenue, profitons des infrastructures parfaites incluant toilettes et douches. La tension semble monter un peu chez certaines équipes américaines mais nous sommes tranquilles, il fait beau, la journée va être longue mais belle, essayons d’en profiter un maximum.

La course

9h15, le départ est donné sous un soleil radieux. Il fait chaud, nous partons tranquillement combinaison ouverte et sans bonnet. Nous savons que le premier tronçon monte bien mais quand on est dedans c’est toujours dur même si on s’y attend. Le chemin n’est pas si large et bordé de cactus, le D+ est sévère, nous marchons tous en file indienne. On se croirait à Engadin! Enfin arrivés au sommet, nous constatons que la descente est une ligne droite aussi pentue que la montée. Ce n’est pas spécialement technique mais très raide donc nous prenons notre temps au milieu des équipes plus ou moins à l’aise. La première boucle autour de Two Harbors est enfin terminée, il est temps d’aller à l’eau!

Premier petit couac de la course, Stéphane a fait un trou dans son bonnet, sans doute les cactus, et celui-ci se déchire complètement quand il veut l’enfiler. Heureusement Michaël veille au grain et le bonnet est changé en moins d’une minute. De facto, le moment sera tout de même immortalisé sur la story Instagram d’ÖtillÖ, le photographe me demandant si je suis ok pour faire une photo pendant que Stéphane récupère un nouveau bonnet.

Nous voici dans l’eau pour un premier gros morceau de 1500m, les sensations sont bonnes, Stéphane a du mal à me suivre, j’essaie de l’attendre mais pas simple car il y a des binômes partout. Nous prenons une bonne trajectoire qui nous fait gagner quelques mètres d’après la montre, tant mieux car j’ai plus froid que d’habitude dans l’eau. Le soleil est bien là mais le vent aussi !

Nous repartons en course à pied sur un chemin avec moins de dénivelé sur lequel nous pouvons courir et reprendre quelques binômes. Même si le classement n’est pas du tout notre objectif, ça fait du bien au moral. On traverse l’île en largeur, on se remet à l’eau pour un 400m où nous nageons très bien.

Vient alors le très gros morceaux de la journée : 9.5k de trail sans interruption avec 650D+ en 6k à la montre. Le soleil se cache, sur les hauteurs le vent est déchaîné et des bourrasques de poussière viennent nous chatouiller le visage.

Heureusement les paysages sont magnifiques, on ne va pas très vite ça tombe bien on a le temps de s’en mettre plein les yeux. La descente vers l’océan pour se remettre à l’eau est encore une fois très pentue et Stéphane fait très attention à sa cheville. Je me fais quand même  quelques petits tout schuss par ci par là pour profiter un peu tout en attendant Stéphane dès que la pente est moins importante. Voilà enfin le moment de se remettre à l’eau.

Petite surprise quand même, ce 700m s’annonce extrêmement animé car le vent tourbillonne dans la crique et de belles vagues s’enchaînent. On se croirait dans les rouleaux de Malte sauf qu’au lieu d’en sortir, il faut y entrer ! En pull plaquette, c’est un peu compliqué mais nous finissons par franchir la barre même si tout n’a pas été très académique. Nous rallions la sortie tant bien que mal et là encore une bonne maîtrise de la direction nous fait gagner un temps précieux en n’ayant pas à rester trop longtemps dans l’eau froide. A la sortie, dans les vagues, je ne vois pas un gros caillou et ma rotule droite le tape de plein fouet, moralité une belle égratignure et un hématome pour la suite de la course et les jours suivants.

Enfin s’enchaînent alors de longues natations sur de moyenne course à pied où le dénivelé est moins exigeant. Le soleil est toujours aux abonnés absents et quelques gouttes de pluie commencent même à s’inviter. Par conséquent le froid commence à se faire sentir chez moi ainsi que chez la plupart des binômes que nous croisons. Heureusement en course à pied ça va beaucoup mieux et après les traditionnelles crampes de 3h30 de course, nous revoilà parti sur un bon rythme.

Nous finissons par revenir à Two Harbors, il ne reste plus qu’une boucle finale. Si le soleil a définitivement disparu, le vent est toujours bien présent, l’eau est toujours aussi froide, toujours pas de boisson chaude au ravitaillement, dommage ! La dernière boucle nous offre une petite surprise avec du D+ supplémentaire que nous n’avions pas eu au premier passage.

Vient alors le dernier swim de 1400m que nous redoutons un peu car Stéphane a désormais mal aux bras et moi toujours froid. Je fais l’effort pour garder Stéphane dans mes pieds et tant pis si ça dure 10 min de plus que la normale et que je suis transi de froid, il faut rester ensemble ! Sur les derniers kilomètres nous avons doublé 4/5 équipes et il est pas question de les laisser repasser ! On donne tout dans le sable jusqu’à l’arrivée et voilà une nouvelle course de finie.

Épilogue

La nouvelle médaille ÖtillÖ en bois recyclé est vraiment superbe. Nous ne trainons pas et fonçons prendre une douche chaude car la pluie s’est invitée sur la fin et la journée fut longue !

Avec un peu de recul sur cette course, je dirai que cette première aux États-Unis est une grande réussite, le parcours est magnifique. Alors Si je devais faire une comparaison pour les habitués, dans l’eau c’est Hvar et en trail c’est Engadin mais le tout avec un accent Californien qui fait que les paysages sont magnifiques et la course unique. Tout le long de la course, quasiment pas de goudron, quasiment pas de maisons, nous sommes réellement en pleine nature et c’est majestueux. L’eau est claire et nous avons pu admirer un nombre incroyable de poissons pas effarouchés par notre présence. Heureusement aucun requin à l’horizon, aucun bison non plus (même si on a aperçu un après la course). De toute façon on avait laissé les premiers reconnaître les éventuels dangers ! 

L’esprit Ötillö, ou tout simplement l’esprit Swimrun, a su traverser les frontières européennes et c’est un grand plaisir de l’avoir partagé sur cette magnifique île de Santa Catalina #ilovecatalina

PS : nous vous conseillons vivement de profiter un peu de la Californie si vous souhaitez faire cette course. En effet 9h de décalage horaire avec la France ce n’est pas rien. Mais une fois le rythme trouvé, les réveils à 6h00 sont parfaits pour profiter de belles journées. Commencez par visiter San Francisco peut être une très bonne idée pour travailler le D+ tout en visitant et finir par Venice Beach ou Santa Monica est parfait pour la récupération post course!

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Résultats ÖtillÖ Swimrun Catalina

Catalina, USA / 1er mars 2020

Hommes

1. Nicolas Remires (FRA) and Francesc De Lanuza Gimeno (ESP) Team Envol – 4:38:41

2. Fredrik Axegård (SWE) and Oscar Olsson (SWE) Team ARK Swimrun – 4:43:25

3. Gregory Harper (USA) and Prashanth Chandrashekar Ganesh (USA) Team Temple of Mount Diablo – 4:53:12

4. Joan Bernat (ESP) and Ignasi Gironès Pujadas (ESP) Swim Run Lloret – 4:56:53

5. Lars Finanger (USA) and John Stevens (USA) Ödyssey SwimRun USA – 4:57:09

Femmes

1. Fanny Kuhn (SWE) and Desirée Andersson (SWE) Team WILD Envol – 5:05:34

2. Helena Wikmar (SWE) and Isabella Hedberg (SWE) Team ARK Souls/Addnature – 5:37:30

3. Kelsie Pearson (USA) and Caroline Wolek (USA) Lyle Fitness Ladies – 5:37:51

4. Amber Ferreira (USA) and Aryn Marsh (USA) BetterTetheredTogether – 5:49:14

5. Chelsea Nauta (USA) and Catherine Breed (USA) Team CatDog – 5:53:35

Mixtes

1. Alexis Charrier (FRA) and Sabina Rapelli (ITA) Team Envol Switzerland / Vigor – 5:10:37

2. Hanna Skårbratt (SWE) and Johan Skårbratt (SWE) Team ARK – 5:12:01

3. Gregory Dierksen (USA) and Bronwen Dierksen (USA) Boston Wet Sox – 5:13:50

4. Johan Carlsson (SWE) and Helena Davilin (SWE) Skärgårdhotellet Nynäshamn – 5:43:30

5. Markus Rössel (GER) and Robin Pomeroy (USA) Team ARKsouls – 5:45:21

Images © Pierre Mangez / Paddy Mack / ÖtillÖ Catalina

Jean Nicolas / Instagram les vieux Neptuniens