Ski-Alpinisme, cousin le plus proche du swimrun ?
Je regardais récemment une vidéo de la Pierra Menta, une (sinon la) course la plus célèbre de Ski-Alpinisme (ou Skimo pour Ski Mountaineering). Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, cela consiste à faire un parcours en montagne: monter et descendre des pentes enneigées à ski ou en marchant si c’est trop pentu ou rocheux, par équipe de deux, en portant tout son matériel. Tiens, ça rappelle des choses !
C’est un sport par équipe de deux où l’important c’est l’équipe: on peut tirer son partenaire pour partager l’effort; comme en swimrun. Les équipes sont composées de 2 skieurs qui courent en catégories masculines, féminines ou mixtes; comme en swimrun. En pleine montagne, dans la Nature où il faut s’adapter aux conditions changeantes, d’un versant à l’autre, d’un moment à un autre; comme en swimrun. Les coureurs montent et descendent pour tracer une trajectoire épousant le terrain; comme en swimrun.
La notion d’engagement n’est pas vaine: les parois sont souvent pentues de 40° à 45° à la montée ou à la descente, il faut passer des crêtes, la météo peut être volage. La Nature est omniprésente et on accepte qu’il existe un risque dans cette activité et les concurrents doivent porter un équipement de sécurité; comme en swimrun. Comme l’indique le règlement de la Pierra Menta “les organisateurs pourront imposer d’éventuelles neutralisations de temps au cours de chaque étape. Des barrages horaires à certains passages pourront être établis en fonction des conditions de neige”; comme en swimrun.
On varie les activités, monter en mettant les peaux anti-recul pour avoir de la traction sur la neige, marcher si la pente est trop raide ou rocheuse, descendre à ski. Varier les modes de déplacement en fonction de ses capacités et du terrain; comme en swimrun. On transporte tout son matériel du début à la fin de la course; comme en swimrun. Bien sûr ils/elles ne nagent pas et courent rarement. Mais ce sont des détails. Les principes fondamentaux, ceux qui forment la base et l’épine dorsale de l’activité, sont les mêmes.
Tout cela me fait penser que le Ski-Alpinisme est bien plus proche du swimrun qu’un triathlon. Un triathlon ITU en solitaire, avec ses boucles multiples d’un circuit urbain où on ne court que sur du bitume et on nage dans un port ne ressemble pas au swimrun. Bien sûr les triathlètes nagent et courent. Mais c’est un détail. Les triathlètes courent en solitaire, dans un milieu peu naturel, avec des transitions où on abandonne son matériel. C’est potentiellement passionnant, je fais du triathlon depuis longtemps et je continue à en faire. Mais ce n’est pas du swimrun.
C’est comme ça que je vois les similarités et différences entre swimrun, ski-alpinisme et triathlon, et je ne suis pas le seul. En réponse à une discussion que j’avais sur Facebook, Michael Lemmel, inventeur du swimrun et co-directeur avec Mats Skott de l’ÖtillÖ, écrit : « Mats Skott et moi on a fait plusieurs Pierra Menta et autres courses de Ski-alpinisme. On a construit la coupe Suédoise de Ski-alpinisme en 1997. C’est la même chose que le Swimrun ».
François-Xavier Li