Swimrun France intègre le groupe de réflexion de la FFTri
Nous voulons vous faire partager les échanges que nous avons eus pour faire progresser la pratique du Swimrun en France. Swimrun France a eu l’opportunité d’intégrer un groupe de réflexion initié par la FFtri (Fédération Française de Triathlon) sur la pratique du Swimrun.
Plusieurs questions quant à cette démarche méritent d’être posées.
Premièrement, pourquoi une Fédération ? Il faut savoir que d’un point de vue administratif, être rattaché à une Fédération apporte de nombreux avantages et quelques inconvénients.
- Faciliter les démarches administratives. Les préfectures et autorités locales, devant le dépôt d’un dossier d’organisation de Swimrun dans le cadre de la FFtri, se sentiront beaucoup plus à l’aise sachant qu’elles auront un interlocuteur fédéral pour répondre à leurs interrogations. Au vu des récents refus essuyés par certains organisateurs malheureux, c’est un point essentiel pour le développement du sport.
- Options pour assurer une épreuve (agrément dépendant de la taille de l’épreuve) et les compétiteurs.
- La création de clubs, de sections de swimrun dans les clubs existant de triathlon, l’encadrement des entraînements et, dans le futur, la formation des cadres, sont facilités. Il faut réaliser qu’actuellement quasiment tous les entraînements de swimrun se font dans un vide juridique complet. Jusqu’à présent heureusement tout s’est bien passé, mais il ne faudrait pas que notre discipline soit labellisée pratique dangereuse suite à un accident. Mieux vaut prévenir que guérir.
- Formalisation et unification des règles. Cela apporte une cohérence à la discipline, mais il ne faut pas que des règles trop strictes limitent la liberté des organisateurs pour proposer des épreuves intéressantes qui mettent en valeur les territoires traversés, et les règles doivent préserver l’ethos de la discipline.
Deuxièmement, pourquoi ne pas créer une Fédération de swimrun ? Il faut savoir que la stratégie du Ministère de la ville, de la jeunesse et des sports est de limiter le nombre de Fédérations et encourager les regroupements. Bien que notre sport soit une pratique en très forte augmentation, nous n’avons pas la masse critique de participants pour espérer créer une Fédération autonome.
Troisièmement, pourquoi la FFtri et pas une autre fédération ? Eh bien d’une part la FFtri encadre d’autres sport enchaînés que le triathlon comme l’aquathlon, le bike and run ; de plus la FRMN (Fédération des Raids Multisports de Nature), qui semblait bien placée pour aussi avoir son mot à dire dans le Swimrun tant les valeurs du raid semblent cousines à ce dernier, est en phase de rapprochement avec la FFtri depuis de nombreux mois.
C’est donc dans cette logique qu’une première réunion présidée par Jean-Michel Buniet vice-président en charge du développement à la FFTri, s’est tenue lieu au Ministère de la ville, de la Jeunesse et des Sports à Paris Lundi 19 Septembre 2016. Pour être francs, nous ne savions pas trop à quoi nous attendre. Nous étions un peu nerveux, et réduits à faire des hypothèses sur les objectifs de la FFTri. Allaient-ils nous sortir un business plan à 5 ans avec un championnat de France par catégorie et un cahier des charges restrictif et long comme un jour sans pain ? Allaient-ils aborder le Swimrun comme un ersatz de bike and run ou d’aquathlon ?
nos craintes se sont vites évaporées
En fait, nos craintes se sont vites évaporées, tant l’introduction de Jean-Michel laissait transparaître un mélange rafraîchissant d’esprit d’ouverture et de pragmatisme. D’emblée pour donner le ton à la réunion Jean-Michel a tenu à dire qu’il lui fallait un minimum de règles pour entrer dans les cases du processus d’obtention de la délégation, et il suggérait que les règles internes des épreuves restent de la responsabilité des organisateurs. Le groupe de réflexion est bien plus concentré sur l’obtention d’une délégation pour le swimrun qu’une volonté de régenter le monde du swimrun. Cette démarche bénéficie d’expériences précédentes telles que le rapprochement actuel entre la FFtri et FRMN et du travail qu’ils ont effectué pour intégrer les Raids dans la FFTri.
les organisateurs ne sont pas obligés de passer par la FFTri
Il faut noter que les organisateurs ne sont pas obligés de passer par la FFTri ; il y a la FRMN, la FSGT, l’UFOLEP, mais il faut pouvoir convaincre et montrer patte blanche pour passer toutes les étapes administratives (c’est le cas actuellement) et ils se priveraient des avantages évoqués en préambule. Au moment où l’on écrit ces lignes, si un organisateur veut se rapprocher de la FFtri c’est au bon vouloir de la ligue régionale d’appuyer ou non la demande. Et toutes les ligues n’ont pas forcément envie de s’embêter avec un sport qui ne rentre pas dans leurs « cases ». Or tout cela est en train de changer, si le groupe de réflexion arrive à obtenir la délégation.
Nous nous étions préparés à pas mal de scénarios, mais une des premières questions nous a laissé sans voix : « à partir de quelle distance les minimes ou benjamins peuvent ils s’engager dans un swimrun ? »
le développement du sport passe aussi par les jeunes
Nous voilà déjà au cœur de problématiques qui nous semblent, à nous swimrun France, à des lieux de notre expérience qui est quasiment limitée aux adultes. Mais c’est au final très logique, le développement du sport passe aussi par les jeunes et on doit garantir leur sécurité. Nous abordons la forme des swimrunners actuels issus souvent d’autre sports d’endurance, et le fait qu’avec l’explosion annoncée d’épreuves, certains futurs pratiquants ne seront pas forcément aussi aguerris.
Donc si vous avez bien suivi, qui dit sécurité dit distances de référence pour orienter les pratiquants sur le niveau de difficulté, alors oui ça on ne peut pas y couper, il va falloir faire des catégories (les dénominations et les distance exactes importent peu, elles pourront être changées plus tard). Heureusement que François-Xavier Li tient à jour sa base de données de toutes les épreuves mondiales et est à même d’apporter un éclairage précieux sur la réalité des lieux, basé sur des statistiques précises et une expérience personnelle de la diversité des épreuves au niveau mondial. La proposition n’est pas de contraindre les organisateurs à des distances strictes du type x km de natation, y de course à pied etc, mais de définir un cadre minimum souple dans lequel toutes les épreuves et formats peuvent exister.
le prix de l’agrément comprenant l’assurance de l’épreuve et des concurrents évolue de concert
Ce n’est pas le seul effet induit des catégories ; en fonction de la distance, pour les organisateurs le prix de l’agrément comprenant l’assurance de l’épreuve et des concurrents évolue de concert (eh oui … plus c’est long plus c’est cher), mais à des tarifs qui semblent raisonnables (via une licence journée, … environ 2 ou 3 €).
Nous vous avons vraiment bassiné avec cette délégation, et nous Swimrun France étions aussi étonnés par tant d’empressement à ce sujet. Une information cruciale à garder en mémoire, c’est que la demande de délégation d’un sport se fait tous les … 4 ans à date précise. Et c’est quasiment maintenant qu’il faut déposer un dossier, ou alors attendre 4 ans et voir à ce moment-là un paysage du swimrun occupé par d’autres acteurs, pour un bien ou pour un mal, nul ne le sait.
Voilà la situation actuelle au moment où nous écrivons. Les choses évoluent très vite, mais il nous semble dans le bon sens. Nous vous tiendrons bien évidemment au courant de tout développement. Nous vous invitons à nous faire partager vos remarques, commentaires et suggestions sur notre page de discussion https://www.facebook.com/groups/swimrunFrance/.
Plusieurs mois plus tard, le groupe de réflexion a accouché des RTS, règles Techniques de Sécurité.