Portrait de la Team Envol Toulon Olivier Chapelain et Christian Julia qualifiée pour l’ÖtillÖ
Olivier Chapelain et Christian Julia, les compères de la team Envol Toulon, ont depuis deux ans coché toutes les cases pour faire partie de l’élite qualifiée pour les championnats du monde:
👉Intégration de la très efficace Team Envol,
👉progression du matériel et physiologique
👉et surtout un esprit swimrun 🏊♀️ 🏃irréprochable
A] 📍Swimrun France: Bonjour. Pouvez vous vous présenter en quelques lignes ?
Olivier Chapelain: Olivier, 51 ans, Poisson 😉, je travaille dans la fonction publique d’état et suis actuellement affecté à Toulon après plus de 20 ans de service en région parisienne. J’ai laissé kimono et ceinture noire au dojo (karaté) après plus de dix ans de compétition et me suis orienté plus assidument à la course à pied et à la natation au fil des années.
Christian Julia : Christian, 44 ans, Ingénieur Systèmes, je travaille dans la région de Genève depuis 1 an après des années passées dans la région toulonnaise. Ca fait bizarre, mais la ni la chaleur ni le mistral me manquent 🙂 Sportivement, pur SwimRunner depuis 4 ans et avant çà, une quinzaine d’année de triathlon avec de belles courses comme Embrun, l’Alpe d’Huez, plusieurs championnats de France LD et pas mal de Cross Triathlon
B] 📍SRF : Comment avez vous connu le swimrun ?
OC : Le Swimrun j’en ai entendu parler en 2016 à l’occasion d’un bike & run où mon binôme Jérôme me proposait de participer à celui de Saint Quentin (02) et où à notre grande surprise, nous finissions 1er du sprint. J’étais alors contaminé par cette discipline venue du grand nord et me reconnaissait dans ses valeurs d’entre-aide, de partage, d’effort et de liberté.
CJ: J’étais un peu lassé du triathlon et j’en avais aussi un peu marre de certains comportements comme le drafting et des formats de courses qui favorisaient encore et toujours le vélo (je vais pas me faire des amis mais tant pis :-)) La découverte du Swimrun est en peu par hasard mais elle est bien tombée. Un gars de mon ancien club de Tri en avait fait un en Ecosse et il nous avait proposer de tester sur Toulon. La première fois que j’ai fait çà, c’était en plein hiver au mois de Décembre avec une combi de nage coupée aux genoux et un pool accroché avec une ficelle. L’eau était gelée mais çà m’a plus dès la première transition. Ensuite, j’ai fait ma première vraie course a Beaulieu en 2017.
C] 📍SRF : Quel est votre histoire avec le circuit ÖtillÖ ?
OC : Ötillö, c’était un peu comme aller sur la lune ! De belles rencontres, Tom et Elfie, Jean-Marie (toi 😃, Fix, m’évoquaient leurs instants inoubliables vécus à l’occasion de diverses courses du circuit ainsi que la singularité du swimrun spirit !
Pourquoi pas !? Je franchissais le pas au club de Toulon triathlon en 2017 lequel très enthousiaste à cette discipline en plein essor ainsi qu’à mon projet. Je dois également une belle progression de mes performances au club.
CJ : Sur le circuit ÖtillÖ World Series, ces deux dernières années, on a fait 4 courses. 2x Cannes, 1x Engadin et Utö en Mai 2022. Le choix de Cannes est évident, proximité de Toulon. La Suisse c’était accessible aussi et quelle course magnifique ! Utö cette année, c’était pour tâter du caillou suédois et faire la fin du parcours de la finale. Au vu de notre niveau, on avait calculé qu’en finissant correctement 2 courses dans le premier tiers, on aurait assez de points pour prétendre a la finale. C’est ce qui s’est produit.
D]📍SRF : Comment s’est formé votre binôme ?
OC: C’est au sein de mon club de TRI où l’une des belles rencontres s’est concrétisée en un solide et sérieux binôme. Christian, triathlète confirmé à contribué à améliorer mon niveau mais surtout à appréhender les courses d’endurance ( car j’ai parfois tendance à m’enflammer :))))
CJ: On s’est rencontré via le club de tri de Toulon qui avait mis en place un entrainement hebdo SwimRun. On discutait course et recherche de binôme. On a décidé de faire le M du Verdon ensemble car on avait un niveau un peu près identique. Depuis on se quitte plus 🙂 on a enchainé pas mal de courses régionales puis il y a deux ans, on a décidé de tenter le coup des championnats du monde.
E]📍SRF : Comment avez vous programmé vos entrainements et compétitions dans l’optique de la qualif et les championnats du monde ?
OC: Notre implication, nos diverses participations à certains évènements et/ou courses nous permettaient d’envisager sérieusement la course mère. Pour cela, nous avons décidé de rejoindre la TEAM ENVOL de Nicolas Remires. Les divers outils, services et échanges de et avec la TEAM nous permettaient de perfectionner notre pratique et aussi de franchir un cap. Actuellement, Sabina Rapelli assure notre coaching pour l’échéance du 05 septembre [NDLR, date des championnats du monde à Stockholm].
CJ: On fait partie du Team Envol depuis deux ans. On suit la préparation générale de Nicolas Remires hors saison, avec des séances spécifiques qu’on pourrait pas faire en club de Nat ou de Tri ; Ensuite pour des courses objectifs, on a plan personnalisé sur 3 mois pour (on l’espère) être en pic de forme le 5 septembre. Pour cet objectif, on est coaché par Sabina Rapelli.
F]📍SRF : Quel sont vos plus beaux souvenirs en compétition et vos plus grosse galères ?
OC: Chaque épreuve est un beau souvenir, rencontrer les copains(ines) les différents spots, l’ambiance. Ötillö ou autres. Les meilleurs, bien-sûr, sont ceux où sommes dans le top 10 et pas trop fatigués à la fin !! 😃
Utö 2022, les doigts paralysés par le froid et l’élastique majeur du pull gauche qui pète à moitié course…..
CJ : J’aime cette question car certaines courses ont vu les pires galères mais sont aussi des supers souvenirs. Alors en non exhaustif
Les courses que j’ai préféré :
- Engadin, la course dans la carte postale Suisse (soleil, montagne, vache, lacs, chalets), un must du circuit.
- Le long de côte Vermeille
- En course régionale, j’ai adoré le circuit de Carcassonne
Les plus beaux moments :
- Madeloc sur le côte Vermeille
- La course a pied près du lac Sils à Engadin
- Franchir la ligne d’arrivée à Utö cette année
- Sur toutes les courses, nos encouragements mutuels quand l’un est moins bien que l’autre, les déconnades de l’avant course et les bières de l’après
Les galères :
- La souffrance de mon binôme dans Madeloc
- ma tendinite au psoas a Cannes l’année dernière, obligé de s’arreter plusieurs fois pour s’étirer
- le froid à Utö cette année. l’eau était a 8°C, pas de soleil, on avait du mal a tenir les gobelets aux ravitos. Formateur mais très dur.
- une perte de clef qui a a failli nous faire rater le départ de Cannes 🙂
G]📍SRF : Quelle type de relation en compétition votre binôme adopte t-il le plus souvent ?
OC: On se parle peu. On se comprend comme ça. Sinon c’est à la fin pour aller plus vite heureux de franchir la ligne.
CJ: Ca va être intéressant de voir ce qu’on dit mon binôme la dessus, moi je trouve qu’on communique juste ce qu’il faut en course. J’ai peut être tendance a dire beaucoup « allez, allez ! ». « Bois, mange ». Même si ca énerve Oliver il a la correction de pas me le dire 🙂
Niveau rythme, on alterne le leadership. J’aime bien laisser Olivier devant en nat ou j’ai tendance a m’endormir, par contre à pied comme j’ai une réputation de bien gérer mon effort, j’aime bien être devant.
H]📍SRF : Par rapport aux suédois qui dominent depuis toujours les championnats du monde de Swimrun, pensez vous que l’écart et entrain de se réduire comme sur les coupes du monde ?
OC: L’écart se réduit mais je pense que globalement les suédois sont meilleurs, c’est culturel. Je reste très impressionné par le niveau des féminines.
CJ: Les suédois(es) tirent tout le monde vers le haut, c’est un fait, ils ont une fluidité sur leur terrain qui est déconcertante. Le niveau est stratosphérique en coupe du monde mais désormais ils doivent compter sur des paires françaises notamment qui peuvent les battre. Reste l’expérience du terrain pour la finale. D’une manière générale, le swimrun est passé en quelques années de courses fun de fin de saison pour triathlète qui voulaient s’amuser à une spécialité à part entière. Le niveau ne fait que monter de toute manière.
I]📍SRF : Quelle va être votre stratégie de course ?
OC: No stress, aller au bout, vivre pleinement l’aventure !
CJ : Finir honorablement est l’objectif. Donc je dirai partir doucement sans s’occuper des autres, rester dans le rythme qui nous permettra de boucler cette aventure de 75 km, bien s’hydrater. Aller chercher des places, on verra dans quel état on est après le semi… Garder de la lucidité va également être importante sur le terrain technique qui nous attend vers la fin.
J] 📍SRF : Quelle est la première chose que tu vas faire lorsque tu vas franchir la ligne d’arrivée ? et la deuxième ?
OC: Remercier mon binôme, pleurer après !
CJ: un peu plus que 2 choses
1 – pleurer
2 – Me dire que je referai jamais un truc pareil
3 – Aller au ravito, manger du hareng et des patates pour respecter les traditions culinaires locales
4 – Changer d’avis sur le point 2
K]📍SRF : Stockholm est une très belle ville, avez vous l’intention de rester un petit peu pour y faire du tourisme ?
OC: Nous avons déjà eu l’occasion de la visiter (surtout les restaurants). J’espère pouvoir récupérer quelques jours sur place et profiter de bons moments avec tout et tout le monde.
CJ: On a eu l’occasion de s’y balader avant Utö c’était sympa, je referai certainement une journée pour l’occasion mais à voir selon le timing des vols retours.
L]📍SRF : Quels sont les partenaires qui vous soutiennent pour les championnats du monde ? (Sponsor, club asso, cause caritative etc…)
OC: Nous n’avons sollicité personne.
CJ: L’année dernière, un de mes clients nous avait payés l’inscription sur deux courses en l’échange d’un petit mot sur les réseaux. Cette année, rien de particulier et ca prend du temps donc on s’est débrouillé tout seul. Après je pense pas qu’on intéresse beaucoup de partenaires vu notre niveau et la “confidentialité” du sport.
M]📍SRF : Il y a t-il une question que tu aurais voulu que je te pose ?
OC: C’est parfait Jean-Marie !
🎯 Questions indiscrètes:
👉Embrassades ou poignées de main polie à l’arrivée ?
Olivier : Des bisous !
Christian : Franche accolade et embrassade
👉Qui fait le pipi de la peur le ou la 1er(e) ?
Olivier : On peut pas savoir, c’est dans la combi !…
Christian : Je sais pas qui fait le pipi de la peur en premier, en tout cas, j’assume toujours en faire un dans la minute qui précède le départ, je suis un froussard comme les autres 🙂
👉Qui gueule le 1er ?
Olivier : Aucun
Christian : moi en nat quand Olivier fait pas attention a l’orientation
👉Qui se perd le premier ?
Olivier : Moi !
Christian : Se perdre, rien de bien méchant et jusqu’à maintenant vite rattrapé
👉Qui prie le 1er?
Olivier : On a pas le temps !
Christian : Prier, je fais pas, j’en suis pas encore a ce niveau de mysticisme
👉Longe ou sans longe ?
Olivier : Probablement avec.
Christian: au début, on l’utilisait tout le temps car j’étais meilleur nageur. Maintenant on ne l’utilise plus vu les progrès de mon binôme dans la discipline
👉Le truc le plus fou que vous ayez fait en course ou à l’entrainement ?
Olivier : ça reste dans le binôme ça ! 😉
Christian : Je pourrai prendre l’exemple d’un big day training qui cumulent 35 bornes de cap et 6 de nat mais je préfère dire que le plus fou c’est d’aller faire 75 km de Swimrun le 5/09/22
✍️ Olivier Chapelain / Christian Julia
📷 crédit photos Akuna/OtillO
🎥 OtillO / Swimrun Cote d’Azur / Swimrun cote vermeille