Swimrun Troll Enez 2025 : 50 km d’émotions bretonnes
Le Troll Enez s’impose comme l’une des épreuves phares du swimrun français. Organisé dans le golfe du Morbihan en Bretagne, ce format XXL propose 41 km de course à pied et 9 km de natation dans un cadre maritime exceptionnel. Depuis sa création, l’événement est devenu une référence incontournable du calendrier national, porté par une organisation passionnée et des centaines de bénévoles. Récit d’une édition 2025 intense, vécue aux côtés de Valérie Bellégo.
À défaut d’avoir eu la chance de passer sous les flashs de mon ami Jean-Marie Gueye, Valérie Bellégo (ma partenaire du jour) et moi-même avons pu retrouver des images de notre course via les copains de L’Instant Swimrun. Puisqu’il faut vivre avec son temps, je ressors des clichés à partir de captures d’écran. Le résultat est sympa, même si, comme le mentionne un expert en beauté dont je tairais le nom, je suis beaucoup plus beau en dessin ! 🤷♂️😅


Sous la houlette de Matthieu Poullain, toute une équipe de passionnés a, une nouvelle fois, su déployer son énergie pour promouvoir et démocratiser notre discipline. Un grand merci à vous, et en particulier à mes amis Ronan Lesven et Pierre Even, mais aussi à Vincent Fabre, Sabina Rapelli, Alexis Charrier et Maxime.
Une histoire d’amour qui dure

Le Troll, c’est une histoire d’amour qui dure depuis 2017 pour ce qui me concerne. Mon swimrun “coup de cœur”, orchestré de main de maître par des gens que j’aime : Jocelyn Texier, Renan Le Padellec, Arnaud Hairie, Emmanuelle Hudry Texier, Géraldine Andrieux et des centaines de bénévoles aussi extraordinaires les uns que les autres.
Pour cette édition, Valérie Bellégo me fait l’honneur de partager cette aventure avec moi. Une athlète complète et une redoutable nageuse qui a glané d’innombrables trophées en bassin comme en eau libre. Le plateau est toujours aussi relevé et viser un podium s’annonce épique, d’autant plus que nous n’avons jamais couru ensemble, à l’exception d’une petite sortie d’entraînement un mois plus tôt.
De mon côté, j’aborde l’événement avec une condition physique satisfaisante grâce à mon ami coach James Doner.

Un départ engagé
Nous prenons un départ que certains considéreraient comme rapide en course à pied. Pourtant, je suis sur mon allure marathon (autour de 4’10/km) en tractant Valérie. Nous entrons dans l’eau sur la première section de natation en même temps que les 2èmes et 4èmes binômes. Nous ne les reverrons plus : notre transition est catastrophique et sera à l’image de toutes celles que nous effectuerons durant cette course. Nous perdons de précieuses secondes à chaque entrée et sortie d’eau.

Valérie est meilleure nageuse que moi, mais elle me demande de continuer à prendre le lead en natation afin de récupérer de cette première section en course à pied. Je tente de faire de mon mieux et nous parvenons à doubler quelques binômes masculins. Malheureusement, des torpilles aux chasubles bleues nous dépassent sur notre gauche avec une aisance déconcertante. Nous les rattrapons aussi facilement en course, tels des lièvres bondissants.
Les couleurs chatoyantes offertes par l’aube annoncent des conditions météorologiques idéales, pour tout dire idylliques tout au long de la journée !
L’épreuve du froid
La deuxième section de natation est un clin d’œil à la première nat d’ÖtillÖ. Un petit 1 500 m en guise de mise en jambes matinale. Valérie passe devant et nous restons avec un petit groupe de concurrents aux bonnets jaunes. Le binôme mixte en profite néanmoins pour nous subtiliser la place du podium. Nous ne les reverrons plus avant l’arrivée ! Valérie a pourtant très bien nagé, mais elle retrouve ses démons habituels, victime des morsures du froid. Je tracte énergiquement pour l’aider à se réchauffer. Je prends soin de partager une pâte d’amande avec elle ainsi que ma gourde remplie d’eau au premier ravitaillement.

Nous tenons une fragile 5ème place, car une douce et agréable odeur de fromage émane derrière nous : la team Camembert, composée des copains Benjamin Cornuel et Marie van Goethem ! Nous atteignons avec eux une petite crique rocailleuse. Fidèles à nous-mêmes, nous perdons un temps considérable lors de cette entrée dans l’eau. Les autres binômes nagent en groupe à une vingtaine de mètres devant nous et nous nous retrouvons seuls dans cette immensité aqueuse à tenter de combler notre retard. En vain…
Heureusement, notre allure en course à pied est plutôt solide et nous récupérons des places en reprenant la 5ème position à mes copains sudistes. Valérie souffre, mais elle s’accroche avec un courage admirable. À défaut d’un podium, je me dis que nous devons au moins pouvoir viser le top 5 mixtes.
La résilience avant tout


Après la deuxième section de 1 500 m, Valérie est frigorifiée, exténuée, les muscles tétanisés : elle est à la limite de la rupture… J’insiste pour qu’elle s’alimente afin de retrouver un regain d’énergie. Sur la plage, elle chute sans gravité pour la troisième fois de la journée : une première pour elle en swimrun ! Son pull-buoy glisse régulièrement de sa cuisse droite, transie de froid.



Nous attaquons l’avant-dernière natation en même temps que nos rivaux. Je prends le lead et nous grignotons une quarantaine de secondes sur nos concurrents directs. Valérie est épuisée, mais je l’encourage en lui disant qu’il ne reste plus qu’un kilomètre de course puis 200 m de natation ! Ma partenaire fait preuve d’une résilience et d’un courage incroyables, à tel point que des larmes surgissent de ses yeux rougis par le sel et l’épuisement.



Le sprint final
Je force l’allure, conscient que la natation reste décidément mon point faible. La célèbre maison rose assume avec fierté son rôle d’amer. L’une de mes manchettes menace de s’échapper et contrarie ma technique de nage déjà bien laborieuse. Ce n’est même pas la fatigue : juste un implacable rappel de mes limites aquatiques. Quelle idée de mettre un ex-footballeur et judoka dans ce marasme liquide !

Nous atteignons l’échelle qui mène à la ligne d’arrivée quelques mètres avant nos poursuivants. La cinquième place est assurée ! Un grand bravo à Benjamin et Marie : de vrais pots de colle ! 😉😘
Valérie est transie de froid. Elle me confie à ce moment-là qu’elle n’a jamais autant souffert ! Je suis admiratif de son abnégation et en même temps inquiet d’avoir peut-être été trop exigeant. Le lendemain, ma partenaire de choc me lance : “Carrément prête à y retourner !” Le swimrun, une pratique addictive ? Vous croyez ?! 😁
Bravo et félicitations à toutes les swimrunneuses et tous les swimrunners engagés sur l’événement, et en particulier aux copains des SRFO ! (voir la présentation des Swimrunners du Far Ouest là)
Fin de la saison de swimrun pour moi ! 😔 Place au ramassage de champignons 🍄🟫, aux châtaignes 🌳 et aux lectures au coin du feu 🏡. Mais avant ça, cap sur Amsterdam et son marathon prévu dans 3 semaines ! 😃🏃♂️🕺
#lesswimrunnersdufarouest #trollenez2025

🔗 https://www.trollenezswimrun.fr/
IG : @mat_kerleroux
🧠✨✍️ Matthieu Kerleroux / Claude
🎥 📷 Matthieu Kerleroux / Nano Banana Gemini / Akuna
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