aventureEntraînementNon classé

Le Psico Bloc Swimrun : L’appel vertigineux des calanques

Dans l’aube naissante du swimrun, discipline encore juvénile, résonnent les échos de ses illustres aînés : le trail running et la nage en eau libre. Mais pourquoi s’arrêter là ? Ne pourrait-on pas, tels des explorateurs insatiables, étendre notre quête vers d’autres horizons verticaux ?

Les calanques, ces cathédrales de calcaire ciselées par le temps, abritent depuis des décennies les rêves ascensionnels des grimpeurs. Leurs voies s’élancent vers le ciel, défiant la gravité et l’imagination. Alors que les swimrunners arpentent les sentiers sinueux des randonneurs et les pierriers des traileurs, pourquoi ne pas s’élever vers de nouveaux défis ? Certes, la sécurité reste primordiale, mais les pionniers, ces “swimrungoats”, ont déjà prouvé que l’impossible n’était qu’une frontière mouvante. Ils ont osé l’impensable : un siphon suivi d’une ascension en 6a dans l’antre mystérieux de “la porte de Saint Pierre”.

En ce jour d’été, écrasé par la chaleur, où la Méditerranée miroite comme un saphir liquide, nous nous retrouvons à La Ciotat, à l’extrême sud-est du parc. Ici, le poudingue règne en maître, roche millénaire née de l’union improbable entre galets et ciment naturel. Cette formation géologique unique, caractéristique des calanques de Figuerolles et du Mugel, offre un terrain de jeu extraordinaire aux amateurs de sensations fortes. Ses parois, constellées de galets multicolores, semblent avoir été façonnées par un artiste fou, créant un paysage aussi beau que périlleux. C’est sur ce canvas naturel que nous allons marier deux mondes : le swimrun et le Psico Bloc.

Cette pratique audacieuse, aussi appelée “deep water soloing”, libère le grimpeur de ses entraves terrestres. Plus de corde, plus de matériel : juste l’homme face à la roche, avec pour seul filet de sécurité l’étendue bleue qui s’étend en contrebas. Les voies s’élèvent parfois à plus de 15 mètres au-dessus des flots, imposant une charge mentale qui justifie pleinement le préfixe “Psico”.

Notre choix se porte sur une voie cotée 5c, 6a, serpentant le long de l’anse de Gaméou. Loïc, plus à l’aise sur la roche que dans l’eau, s’élance avec la confiance d’un lézard des murailles. Il parcourt la moitié du trajet avant que la gravité ne reprenne ses droits. De mon côté, je m’arrête après avoir à peine effleuré le défi, mais quelle ivresse ! Cette fusion entre la grimpe et notre discipline bien-aimée ouvre des perspectives enivrantes. Nous partageons un objectif commun, malgré nos aptitudes disparates en endurance et en explosivité.

Le swimrun, né dans les eaux fraîches de l’archipel de Stockholm, s’épanouit désormais sous des cieux variés, s’adaptant tel un caméléon aux terrains les plus divers. Le Psico Bloc n’est qu’une brindille sur l’arbre généalogique de notre sport, mais elle pourrait bien devenir une branche attrayante. Notre devoir, en tant que pionniers, est d’explorer sans cesse, de repousser les limites, de faire évoluer le swimrun vers des horizons toujours plus audacieux.

Ainsi, sur les falaises de poudingue des calanques, entre ciel et mer, nous écrivons une nouvelle page de notre histoire, ajoutant un chapitre vertical à notre quête d’aventure et de dépassement de soi.

✍️Akuna 🧬 relecture Claude
🎥 📷 Akuna