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J’irai swimrunner chez vous – Plouguerneau, Finistère

En cette fin septembre, nous poursuivons le cycle des [J’IRAI SWIMRUNNER CHEZ VOUS 🏊‍♀️🏃⛰️🌊] chez la communauté bretonne des swimrunners du Far ouest. Longtemps sous la houlette de Matthieu Kerleroux et Joel Caer, remplacés depuis peu par Simon Médina et Vincent Lamotte 👉🧭 https://www.facebook.com/groups/1748663088695309

Le far ouest, j’y suis allé, avec mon pull buoy comme selle et ma gopro comme colt Smith and Wesson. J’ai passé la porte du saloon de Plouguerneau, et on m’a mis sur la tête un drôle de bonnet Stetson avec la mention « le dépassement de soi avec l’aide des autres ». Pour boire une bière ils m’ont dit: ici la binouze ça se mérite! Tu vas faire le tour des îles au soleil couchant, tu vas manger du varech et du phare.

Alors je leur ai dit laisse breton !
Ils m’ont filé un bonnet
Je leur ai tiré le portrait
Il m’ont dit fait gaffe à l’indien
Je leur ai dit “pas touche au copain”
ça s’est fini au soleil couchant
dans la baie avec bière à la main
Et sous une pleine lune rougeoyante
On a refait le monde


Mais avant de refaire le monde à la « Renaud », il faut que je vous parle de ce coin incroyablement singulier baigné d’un soleil sanguin. Cet endroit du Finistère, au pays des Abers, choisi malicieusement par Matthieu Kerleroux, cultive les swimrunners du Far Ouest. L’espèce est pionnière en la matière, endémique. Dès 2016, la vague des « exilés » d’intérieur sport s’échoue sur les terres de Bretagne. Ainsi est née l’association des swimrunners du Far Ouest. Le nom est un jolis clin d’oeil au phare de l’ile vierge, l’un des plus haut au monde (4ème), et au Far breton, le fameux gateau d’après sorties swimrun. L’association tient ainsi plus d’une bande d’ami(e)s baroudeurs que d’un club de sport. Après tout, il y a toute une côte du Finistère à redécouvrir en mode swimrun.

La sortie est prévue à 18h30. C’est la « mer haute », terme employé par mon ami Patrick dit l’indien. Terme qui me laisse pantois, pourquoi pas mer droite ou gauche ? En fait les bretons doivent composer avec la marée, leur mer « fâchée, elle se fait la malle » deux fois par jour, le truc sympa c’est qu’elle revient toujours au foyer de bonne ou mauvaise humeur. Swimrunner sans la mer, c’est très insolite pour moi marseillais ! Je peux dire ainsi que j’ai marché au fond de l’océan du coté de Trégastel (côte de granit rose).

Là, la mer est revenue apaisée, avec une peau lisse comme un nouveau né. Le soleil, tout émoustillé, en a rougi de contentement. La baie de Kervenni est un quasi miroir sur lequel se reflète les rares bateaux sur pilotis. Le troupeau de swimrunners nagent allègrement d’île en île, laissant un sillage délicat, comme un pinceau sur une estampe japonaise. L’eau de la manche est moins salée que sa cousine de Méditerranée, plus fraiche aussi (toutefois un respectable 17°C). La vie sous marine, abondante, fleurie de goémons renforce l’immersion dans une nature bien vivante.

Petit à petit, le ciel s’assombrit, rougeoie sous les rayons d’un astre à l’horizon profond. Les rochers se parent d’une nuance « orange carotte ». Matthieu et moi sommes les yeux électroniques du groupe. Avec nos Gopro nous ne perdons aucunes miettes de ce festin oculaire. Bien qu’ayant le Troll Enez dans quelques jours, Matthieu se démultiplie à l’avant à l’arrière sous l’eau, tandis que je reste à l’arrière car le rythme reste assez élevé. Ils sont forts les gars du Far ouest ! L’enchainement d’île en île me rappelle furieusement le lieu originel de l’archipel de Stockholm, les rochers glissants en moins. Nous croisons sur l’île de Beg ar Roz, une artiste écrivaine solitaire ayant loué pour plusieurs jours le phare. Mi amusée mi surprise, nous lui avons tenu compagnie quelques minutes, un peu gênés d’avoir percée peut être sa bulle d’introspection inspiration.

Nous finissons par la baie de Lillia au crépuscule d’une lune tangerine. Les swimrunners au soleil couchant, merveilleuse analogie du cow boy américain du far ouest disparaissant aux confins des vastes prairies, il m’a fallu dégainer prestement mon 200 mm Nikon pour immortaliser cet instant incroyable ! Un point d’orgue à l’unisson d’une sortie belle et exaltée.

Merci de l’accueil amis bretons, votre mer volage et la vie sous marine foisonnante sont incroyables, dépaysantes pour le sudiste que je suis. Kenavo !

Le cycle « j’irai swimrunner chez vous » s’attache à montrer vos parcours, votre terroir et « merroir ». Contactez moi sur swimrunfrance(at)gmail.com si vous souhaitez mettre en valeur vos « fragments de nouveau monde », rares, inestimables.