Portrait de la Team Les Fous de Bassan Carine Barazer et Matthieu Kerleroux qualifiée pour l’ÖtillÖ

26 August 2022 akunamatata

Carine Barazer et Matthieu Kerleroux, le duo de bretagne, font partie de la très vibrante communauté des Swimrunners du Far Ouest (dont Matthieu fut l’un des créateurs et président). Le binôme est un habitué des épreuves locales, avec des victoires et belles places d’honneur sur le circuit swimrun challenge de l’ouest (Aquarantec, Crozon, Saint Nazaire). À l’occasion de la WS Engadin ÖtillÖ en suisse, j’ai recueilli leurs réponses à l’inévitable « portrait de qualifiés » sur la terrasse de l’hotel Albana.

la suite de l’interview par écrit 👇

I]📍Swimrun France : Quelle va être votre stratégie de course ?

Matthieu Kerleroux: Sur les longues distances ou les ultras, nous avons pour habitude de démarrer prudemment, notamment en course. Sur le plan athlétique, notre force est de pouvoir maintenir la cadence sur la durée quand la fatigue gagne la plupart des binômes. ÖtillÖ est par définition une course d’ultra-endurance donc nous suivrons cette stratégie qui nous convient bien et qui est la meilleure pour atteindre notre objectif du 5 septembre: être finishers en prenant un maximum de plaisir et en vivant pleinement cette expérience de course en équipe. Nous irons également à notre rythme sur les rochers (notamment les premières sections et les dernières) en veillant à ne pas nous blesser. Enfin, sur le plan mental, ça sera plus facile : aucun objectif de classement, pas de stress ! 🙂

Carine Barazer: Pour ma part les trois points essentiels de notre stratégie est la concentration dans les parties techniques , bien s’alimenter , et de la patience !

J]📍SRF : Quelle est la première chose que tu vas faire lorsque tu vas franchir la ligne d’arrivée ? et la deuxième ?

MK: Vivre nos émotions positives du moment à fond : bonheur, émerveillement, ébahissement, affection, tendresse, joie, fierté … Toutes les émotions négatives (fatigue, peur, éventuellement colère…) seront complètement oubliées ! Tout sera réuni pour avoir la gorge serrée et m’autoriser à peut-être laisser couler une larme de bonheur. La deuxième ? Enlacer et embrasser Carine en lui disant qu’elle a bien mérité son verre de coca et sa pâtisserie de fin de session !

CB: Sûrement pleurer et ensuite vivre mes émotions que je ne connais pas encore ! Vivre le présent !

K]📍SRF : Stockholm est une très belle ville, avez vous l’intention de rester un petit peu pour y faire du tourisme ?

MK: Je connais déjà assez bien Stockholm car ma compagne est suédoise. Si on reste un peu en Suède, j’en profiterai pour faire découvrir le musée VASA à Carine : c’est un navire du 17ème siècle incroyablement bien conservé qui a été renfloué après avoir coulé dans la baie de la capitale suédoise. Je tâcherai de lui faire goûter les spécialités locales également : Kanelbulle, Kötbullar … et si elle m’a trop engueulé la veille, le surströmming (hareng fermenté) : c’est une horreur !

CB: J’espère que j’aurai méritée de goûter les bons mets suédois !

L]📍SRF : Quels sont les partenaires qui vous soutiennent pour les championnats du monde ?

MK: Participer à ÖtillÖ est un rêve qui nécessite un budget conséquent. Nous avons donc décidé de lancer une campagne de mécénat en valorisant le fait que nous étions le seul binôme breton mixte qualifié à ces championnats du monde. Nous avons réussi à mobiliser 20 mécènes (exclusivement des entreprises bretonnes) et 3 particuliers permettant de collecter 4400 euros. Nous avons mis dans la boucle notre association des Swimrunners du far ouest pour permettre une déduction fiscale à 66 % pour les donateurs. Cet appel aux dons s’inscrit également dans une volonté de soutenir les populations victimes de la guerre en Ukraine. Nous avons donc pu faire un don de 2100 euros au secours populaire de Brest fin juin grâce à l’argent collecté.
Nous sommes également ambassadeurs de HEAD que nous valorisons sur nos différentes courses.

CB: Matthieu a bien résumé nos partenaires .
Je les remercie vivement et nous aurons une pensée pour chacun pendant notre course . Un grand merci à vous tous !

M]📍SRF : Il y a t-il une question que tu aurais voulu que je te pose ?

MK: La question que tout le monde se pose : “Comment fait Carine pour réussir à te canaliser?” Je pense que j’ai trouvé mon alter ego pour répondre à mon besoin de sport. Nous sommes à la fois très différents et très complémentaires. Elle est nageuse, je suis coureur. Elle est terrienne, je suis aérien. Carine est performante sur des efforts d’endurance, je suis plus explosif de par mon passé de footeux et de judoka. Mais notre complicité est certainement la première raison qui fait qu’elle arrive à me supporter !

🎯Questions indiscrètes:
👉Embrassades ou poignées de main polies à l’arrivée ?
MK: Embrassades ! CB: Sûrement pleurer et ensuite vivre mes émotions que je ne connais pas encore ! Vivre le présent !
👉Qui fait le pipi de la peur le ou la 1er(e) ?
CB: Les deux d’ailleurs nous avons développé des astuces discrètes qui ne font rire que nous je crois !
👉Qui gueule le 1er ?
MK: Carine quant on arrive sur les rochers ! CB: Si il y a des rochers c’est moi et c’est moi aussi quand Matthieu part trop vite d’où son surnom Zébulon !
👉Qui se perd le premier ?
MK: Les deux, on est toujours ensemble ! CB: On se perd rarement sur des Swimrun
👉Qui prie le ou la 1er(e) ?
MK: Personne : à la différence de nos copains des SRFO [NDLR, Les Swimrunners du Far Ouest], nous sommes les deux seuls adhérents qui ne croyons pas aux Dieux de la bière ! Etrange pour des bretons, je sais.. CB: Nous ne prions pas nous remercions le dieu du Swimrun
👉Longe ou sans longe ?
MK: Longe sauf dans les descentes et les rochers. Je tracte Carine en CAP et elle est devant en nat : ça me laisse le temps d’admirer tranquillement le paysage ! CB: Longe , elle permet de nous souder pendant la course , on fait plus qu’un !
👉Le truc le plus fou que vous ayez fait en course ou à l’entraînement ?
MK: Le truc le plus fou que vous ayez fait en course ou à l’entraînement ? Notre première compétition ensemble : l’ultraswimrun Vermeille en 2018 alors qu’on se connaissait à peine ! Il y a aussi des sorties d’entraînement dans des conditions météo très limites (tempêtes, chutes de neige…), avec des animaux sauvages (phoques, dauphin…), le swimrun de nuit avec nos bouées phosphorescentes, un 50 km en reconnaissance de la 1ere transfinistère sans aucun point de ravito ni d’eau… Bref, je pense que n’avons pas galvaudé notre nom de binôme : les fous de bassan du far ouest !
CB: Ce sera dans quelques jours : l’ÖtillÖ !