Intérieur Troll Enez 2022: Les Vieux Neptuniens font du bateau
Le 2 octobre dernier a eu lieu le magnifique swimrun Troll Enez et Merit race du circuit ÖtillÖ au départ du pittoresque petit village gaulois de Séné, un « île en île » à travers l’incroyable nature sauvage, humide mais parfois ensoleillée du Golfe du Morbihan.
Stéphane Jay partage ici 👇 son compte rendu d’aventure.
Un RDV breton fixé de longue date
Fort de leur enthousiasme et podiums lors de l’édition 2021, Les Vieux Neptuniens alignaient pour l’occasion cinq binômes – trois teams mixtes et deux teams masculines – au départ de cette étape française désormais mythique.
Un binôme Team Support sera aussi et encore présent pour assister et encourager les swimrunners, et pas seulement les LVN.
Ce rdv était fixé de longue date et très tôt inscrit au planning des courses LVN pour la saison 2022.
Jean-Nicolas et Astrid allaient-ils à nouveau monter sur le podium, seraient-ils talonnés de près par la team Mitch et Vincent ou challengés par celle de Candice et Quentin pour leur premier Swimrun ensemble ? Thanh et Eddy allaient-ils performer dans le fort courant des eaux fraîches du Golfe ? Sylvie et Stéphane feraient ils mieux qu’au Swimrunman du Verdon ? Suspens.
Les challenges étaient nombreux, la joie de tous nous retrouver une fois encore au départ d’une grande course omniprésente.
Le Programme des festivités bretonnes
Ben… avant toute chose du Swimrun !
Et quel Swimrun : pas moins de 41.600m de CAP et 8.900m de NAT (à condition de bien nager en ligne droite), plus de 50 kilomètres dans ce paysage stupéfiant du Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan, petite mer intérieure aux milles surprises, dont la ressemblance avec l’Archipelago de Stockholm est par instants étonnante.
Ce sera donc 15 sections de course à pied et 13 sections de natation, au départ de la jolie plage du Mousterian, puis dans les îles de Boëd, d’Arz (ne pas prononcer le Z), l’île aux Moines, à nouveau Arz, enfin l’île de Boëdic pour un retour sur le continent et une arrivée au village Troll Enez à Séné.
Des points ravitaillements à foison, trois barrières horaires serrées et imposées – à respecter scrupuleusement sauf à vouloir profiter des puissants courants – parfois supérieurs à 9 nœuds – pour aller visiter à la nage la baie de Quiberon située à plusieurs miles nautiques du terrain de jeu.
Troll Enez souhaitait ajouter un peu de D+ pour agrémenter l’expérience avec un nouveau passage sur l’un des lieux emblématiques du Golfe, en vain. Les chasseurs locaux avaient déjà préempté le site et ne lâcheront pas l’affaire. Ils pourront tranquillement assister à leur lâcher de faisans sauvages, élevés en cage, et tirer leurs cartouches à loisir. Le parcours restera néanmoins plein de surprises.
Les conditions météorologiques annoncées clémentes le seront un peu moins, il va y avoir du sport !
Et du réconfort, la grande paella et la buvette d’après course réchaufferont nos athlètes transis dans une ambiance chaleureuse, et bien plus qu’amicale. Vous connaissez tous l’esprit ÖtillÖ, Troll Enez en est la quintessence !
Les LVN ont déjà hâte d’en découdre. Leur organisation du séjour est bien ficelée, leur excitation croissante.
Changement de Programme
Vendredi 30 septembre J-2, Patatra…
- 17h16, SMS de Sylvie à son binôme Stéphane : « J’ai un rhume, énorme ».
Réponse « compatissante » : « L’eau de mer, ça va te dégager les sinus, tkt » - 17h44 : « J’ai de la fièvre »,
Réponse : « Vite du Doliprane », - enfin, 19h45 : « Bon, c’est la loose » accompagné de la photo de son auto test Covid positif.
Aïe, ça devient compliqué.
Action, réaction, et tirage de plan sur la comète, que faire à si courte échéance.
Stéphane chauffeur pour l’acheminement du groupe LVN Ile de France sera sur place.
On pense à un « trinôme improvisé » avec une des équipes LVN, on évoque un remplacement LVN de dernière minute avec Sophie ou Léa…
Si l’organisation très compréhensive n’est pas opposée à ces alternatives, l’option d’un report à 2023 sera finalement proposée, acceptée et adoptée.
Le BIB #313 ne sera dans la course, Stéphane sera donc photographe attitré et fera de son mieux pour suivre les LVN pendant l’épreuve.
Pour la première fois, notre programme bien rodé fait « Plouf ! »
Sylvie et Stéphane sont sur un bateau.
Sylvie tombe à l’eau.
Qu’est-ce qui reste ?
Rebondissement inattendu
- 21h54 Message de Jocelyn Texier / Race director de Troll Enez – que l’on côtoye depuis 2015 sur le circuit des World Series ÖtillÖ et autres belles courses nationales- à Sylvie : « Si Stéphane est dans le coin, je le prendrais sur mon bateau », « Oui il sera là », « Vendu ! ».
Stéphane sera donc de la course, Sylvie au chaud sous sa couette avec 39° de fièvre.
Une course à l’intérieur de l’organisation, certes bien différente d’une Merit Race classique, mais enthousiasmante au point de faire disparaître toute la déception de ne pas concourir.
C’est même avec une pointe d’excitation que Stéphane refera son bagage, troquant Combinaison, plaquettes, pull buoy (on taira ici le nom afin de ne pas concurrencer le fidèle sponsor de la course) par une veste HEAD bien chaude, ses lunettes de nat par des lunettes de soleil, sa grimace du moment par de la bonne humeur.
Stéphane livre 👇 ici le compte rendu de son expérience singulière.
Va t’il pouvoir passer de bons moments aux ravitaillements pour plaisanter avec les bénévoles ? Rien est moins sûr.
Un compte rendu du voyage au cœur de la course et de l’organisation Troll Enez : « Intérieur Troll Enez », c’est parti !
« Intérieur Troll Enez »
J-1, les LVN franciliens et LVN girondins se donnent respectivement rendez-vous samedi 1er Octobre à Paris et à Bordeaux pour un départ direction Séné à 8 heures pétantes. Trajets sans encombre, on a des nouvelles de Sylvie qui comate fourbue, arrêt café croissant, on approche, on y est.
La team LVN au complet s’installe dans les deux maisons louées pour l’occasion, à proximité immédiate et très confortable du village Troll Enez. Mitch, Vincent et JN s’occupent des courses, les autres accueillent Annie et Helmut, la team LVN Supporters qui arrive dans un van flambant neuf, et surtout, rempli de bonnes victuailles : succulentes saucisses et autres légumes frais de leur jardin.
On se retrouve tous ensemble pour le retrait des dossards, de la puce et du sac goodies dans lequel se trouve la légendaire et superbe marinière Mousqueton. Cette année, elle est blanche et rouge. Toute aussi magnifique que la bleu et blanche de l’an dernier. On va pouvoir jouer à « trouver Charlie » (Lol).
Petit tour par le stand du partenaire Zoogs, leurs derniers modèles de lunettes de natations et de swimrun sont exposés, Candice qui les utilise est ravie de leur efficacité, elles font grandement le job.
Sylvie, depuis son lit, est bien triste de ne pas avoir eu sa jolie marinière. Il faudra attendre l’an prochain, hélas.
Jocelyn donne maintenant son briefing.
Les consignes sont simples, claires et précises : Amusement, dépassement de soi, entre-aide, respect de l’environnement, encouragements.
Viennent ensuite les remerciements aux instances et aux partenaires locaux : le Parc Naturel Régional, le Conservatoire du littoral, les Espaces Naturels Sensibles, l’Office français de la biodiversité, la Direction Départementale des Territoires de la mer, les mairies de Séné, de l’île d’Arz , de l’île aux Moines, partenaires indispensables, qui oeuvrent ensemble pour régaler les compétiteurs dans un environnement protégé.
Applaudissements pour l’organisation, 140 bénévoles assisteront les sportifs, pas moins de 18 bateaux à moteur et 19 kayaks sécuriseront les sections NAT. Merci à eux.
Le point météo est encourageant. Une chose est sûre, et selon le dicton local : « en Bretagne, il fait beau au moins une fois par jour ». Jocelyn et Stéphane s’accordent sur le rendez-vous du lendemain, tout est parfait.
Retour joyeux chez les LVN.
La Team Assistance, au top du top, préparera un dîner de roi. Merci les amis.
La nuit sera courte, l’heure du petit déjeuner est fixée à 6 heures, chacun regagne donc sa chambre pour un dernier check et ultimes préparatifs du matériel de course.
Question : « Eh les gars, la couverture de survie et la bande compressive obligatoires c’est par personne ou par binôme ? » le point de règlement peut porter à confusion. On fouille les sacs de sports, c’est bon chacun aura son équipement complet pour le départ. Bonne nuit les LVN.
Les mines commencent à se tendre autour du café très matinale, de l’omelette, des céréales… Réveil difficile ? Non, c’est la concentration qui monte en puissance.
7h20 déjà et c’est le départ pour l’échauffement, dans la bonne humeur et la fraîcheur ambiante. Les choses se compliquent alors pour Candice qui ira retrouver le groupe sur la plage. Il a plu toute la nuit, il ne pleut plus mais il fait encore nuit, les rochers sont traitres et glissants.
Candice en fera les frais. Glissade et chute sur le genou, elle regagnera clopin-clopant la maison pour un premier soin. Le genou est bien écorché, le moral un peu entamé, la douleur assez vive, les yeux rougis. On réconforte notre Candou qui retrouve, après deux trois blagues bien nulles (il est très tôt) le sourire.
Direction la ligne de départ. Ultimes encouragements. Photos reportage, photo souvenirs, photos crispées… « Allez les LVN, on se détends, vous allez mettre le feu ! » et n’oubliez pas « Vous n’êtes pas là pour…heu… pour… » Corinne on pense à toi (Isles of Scilly 2022). Les kayakistes se mettent maintenant à l’eau, l’heure du départ approche.
Alertes Micro.
- Un concurrent a oublié ses plaquettes et recherche des spares.
C’est bon, il en a trouvé ! (Et tellement rapidement, merci pour lui). - TiBiB (fournisseur de la nouvelle puce gps) rappelle qu’il faut absolument laisser la puce dans sa pochette étanche faute de quoi elle prendra rapidement l’eau. Nombreux concurrents filent au stand TIBIB afin de récupérer la fameuse pochette qu’ils avaient retirée, par reflex et habitude des nombreuses courses, mais cette fois-ci il ne fallait surtout pas. Le message n’était pas bien passé la veille. Il faudra ajouter cette précision dans le road book de la course.
L’animateur de la course chauffe « la salle », grosse ambiance au lever du jour, il convoque alors les athlètes dans l’aire de départ. Les binômes s’encouragent.
Départ dans Cinq… Quatre… Trois… Deux… Un…
Le start à la lueur des torches incandescentes est donné. C’est magnifique, notre reporter LVN improvisé filme ce départ au flambeau.
Ce sera très rapide, 30 secondes de parcours sur le sable et nos coureurs disparaissent déjà sur la route en direction de la pointe de Montsarrac.
C’est parti pour une belle journée de sport, plus ou moins longue selon les teams en place. Certains visent la gagne, d’autres l’amélioration du chrono passé. Quelques-uns souhaitent simplement s’amuser dans l’effort, deux ou trois débuteront même dans le Swimrun, Aïe, ça ne va pas être un baptême facile.
Le bateau comité est devant la plage au mouillage, paré à larguer ses amarres. L’équipage attendra le retour des concurrents après une première boucle « d’échauffement » pour embarquer.
Au menu de ce début de course : 4700m de CAP /750m de nat / 950 de CAP.
Et c’est rapide, l’attente est de courte durée car les premiers concurrents arrivent déjà.
Go, Go, Go… les amis !
Reporters, supporters, bénévoles, conjoints, famille, profiteront de leur passage pour les encourager vigoureusement.
Et déjà les stratégies s’affichent.
Certains coureurs filent au plus court et à bon train en lisière de mer, d’autres prennent le temps de remonter la plage pour se ravitailler. Ca court déjà très vite, tellement vite. Les fauves sont lâchés, l’allure est stratosphérique. « Eh les gars, va falloir se calmer pour aller jusqu’au bout. »
Embarquement
Si certains mouillent la chasuble en ce moment précis, l’équipage va devoir se mouiller les mollets pour rejoindre « ÖtillÖ BZH », fier navire de Jocelyn, piloté pour l’occasion par Tanguy, grand habitué des courses au large mais présent pour cette course unique. Il connaît le moindre récif ou rocher affleurant sur la zone, l’équipage naviguera en toute sécurité aujourd’hui.
Nous voilà donc dans l’eau, à mi cheville pour le moment, jeans retroussés, (en short pour Stéphane, prévoyant), chaussures à la main, c’est frais mais supportable. On avance, mi mollets maintenant. Quelques vaguelettes auront alors raison des bas de pantalon, bien trempés en ce début de croisière. La température est assez douce.
L’équipage est en place : Notre animateur Speaker (Christophe) est à l’avant du bateau, prêt à commenter la course en direct live, avec notre championne des réseaux sociaux (Jamal) qui propose déjà des vidéos en ligne. Notre directeur de course reste à l’affut de tout. Tanguy au pilotage, Stéphane aux encouragements des binômes suivis tout au long de la course.
Les autres bateaux de l’organisation et les kayaks sont à leurs postes.
Tout est bien rodé et tout se déroule parfaitement en ce début de mission.
Belle organisation. Chapeau.
A bord d’ÖtillÖ BZH, la direction de course a un rôle très étendu. Si elle suit ou précède la tête de course, elle surveille, contrôle, veille à la bonne organisation et au bon déroulement de la course.
Sécurité avant tout, elle est prête à parer à tout dysfonctionnement ou pépin soudain durant l’épreuve et à porter assistance à tout instant.. Enfin, elle encourage et motive les compétiteurs, plaisante avec tous les bénévoles rencontrés sur l’eau ou à terre sur son parcours.
Le peloton de coureurs s’étire de plus en plus, les nageurs sont maintenant bien dispersés en fin de deuxième section natation. La traversée de l’île de Boëd ne sera qu’une simple formalité, 2000m de sentier assez roulant, avant l’entame de la grande nat de la journée pour rejoindre l’île d’Arz. Les bouées sont alignées et bien visibles pour tous. Le vent s’est levé et la mer est un peu formée.
Nous suivons les 6 premiers binômes sur cette portion de 1500m, on retrouve parmi eux les meilleurs nageurs de l’épreuve. C’est la bagarre et ça file bon train. Ça paraît tellement facile depuis le bateau et c’est si dur dans l’eau.
Un premier binôme a déjà fait la différence, avec quelques 200m d’avance. Suivent Matthieu et Eugénie qui ne lâchent rien malgré les vagues. Deux binômes Homme profiteront de leur sillage pour rester dans leurs pieds. 100m derrière encore, deux autres teams sont en chasse pour remonter le groupe.
Une longue file de nageurs est en formée, le groupe avance. Les plaquettes tournent à bon rythme, on dirait de loin des saumons qui sautent hors de l’eau.
Le courant se fait de plus en plus sentir sur la deuxième moitié de nat. On aperçoit des nageurs se faire déporter de leur axe de nage vers la gauche. La ligne présumée droite se courbe, la distance pour rejoindre l’oriflamme de sortie d’eau s’allonge. Cette longue natation va de toute évidence laisser des traces dans les bras de nombreux binômes.
Les concurrents de tête déroulent maintenant leur course sur l’île d’Arz. Le soleil fait des apparitions, les couleurs sont magnifiques.
Stéphane regarde régulièrement le live du suivi de course, le pointage GPS y est actualisé toutes les 5 minutes, c’est top. Il suit l’évolution des teams LVN quasiment en direct. Trois des quatre teams font le job, les classements sont très encourageants. Inquiétude en revanche pour la Team « Thanh et Eddy » dont le pointage a cessé très tôt en début de course. Chute, blessure… que ce passe t’il pour eux ?
Inquiétude aussi pour Aline et Julia, leur classement chute alors en 81ème position. Sylvie (depuis son lit) souligne aussi l’absence de la team Pierre et Fabien, alors en tête de l’épreuve, dans le live.
L’inquiétude retombe vite, on constate effectivement que plusieurs binômes sont hors GPS mais bien présents et à vue du bateau Comité. De plus Jocelyn n’a été informé d’aucun abandon. Une seule explication possible : les fameuses pochettes étanches ! Nécessaires au bon fonctionnement des puces elles auront été retirées, le message du matin pas entendu par tous, et les puces auront été noyées au fil des premières natations.
Rien de grave donc, c’est juste regrettable pour les supporters qui n’auront pas pu suivre leurs équipes favorites. Les LVN sont toujours dans la course !
Nous apercevons les sculptures rayées de l’artiste David Buren exposées dans un cadre pleine nature sur l’île d’Arz, c’est sympa.
Les compétiteurs s’apprêtent à quitter l’île d’Arz qu’ils retrouveront en deuxième partie de course. Les. Premiers sont dans l’eau. Cette traversée, de 700m « seulement », est également exposée, les vagues ont grossies, nos nageurs devront lutter pour arriver à bon port. Nous irons saluer les bateaux et kayaks de sécurité, tout se passe pour le mieux. L’ambiance entre bénévoles est géniale, ça chahute bien.
Il semble que les écarts entre leaders se soient un peu réduits, comment cela va t’il évoluer sur les portions l’île aux Moines ?
Les heures passent, les kilomètres défilent. Les binômes de tête courent déjà sur l’île aux Moines et se tirent la bourre, se dépassent, se font dépasser. La bagarre est vive. Les autres se mettent tout juste à l’eau à Arz. C’est excitant depuis le bateau. On peut encourager à loisir les compétiteurs, Matthieu et Eugénie, mais aussi Aline et Julia qui font une course remarquable.
Première Escale
Il est temps pour l’équipage de rejoindre la terre ferme pour quelques minutes. Jocelyn a choisi de faire étape à la Pointe du Nioul, au sud de l’île aux Moines. Tanguy mets les gaz vers la cale d’amarrage. On débarque tous ensemble.
C’est ici un point de ravitaillement gourmand et abondamment fourni. Les bénévoles nous y accueillent avec de larges sourires.
Nous y picorerons quelques bonbons en attendant les premiers binômes avant leur prochaine natation. Les athlètes ont le sourire aussi et ne traînent pas au buffet. Ça fuse, ça défile. 10 équipes passent, il est temps pour nous de repartir voguer sur les flots agités du golfe.
Les LVN, depuis le live, sont toujours très bien placés. Jean-Nicolas et Astrid sont toujours deuxième team Mixte mais les troisième et quatrième sont assez près. Il ne va pas falloir mollir. Candice et Quentin, Mitch et Vincent sont dans un mouchoir de poche. Thanh et Eddy toujours en course car à cette heure aucun abandon n’a été déclaré à Jocelyn.
La navigation est calme, le moteur puissant. On observe les athlètes en découdre sur les sentiers côtiers rocailleux et exigeants puis leurs transitions.
Le courant a bien forci sur la petite portion de natation entre les bouées d’amarrage et les bateaux amarrés. Si le kayak sécurité résiste, ça risque d’être plus sensible et compliqué pour nos nageurs.
Jocelyn prend donc la décision de rapprocher la bouée de course de la côte, le courant y est plus faible. C’est chose faite.
Nous poursuivons notre route autour de l’île aux Moines, direction l’embarcadère, le port où se trouve un autre ravitaillement et la barrière horaire n°2, pas d’étape gourmande cette fois-ci, la tête de course dévore déjà les 5300m de run en direction de la cale de Brouel d’où ils rejoindront l’île d’Arz à la nage.
Nous croisons de Pointe du Trec’h, longeons la côte nord-est de l’île aux Moines et arrivons sur ladite cale de mise à l’eau.
Les bénévoles nous signalent qu’une bouée de parcours a légèrement dérivé.
Il devient effectivement nécessaire de la remettre en place dans l’axe de traversée pour ne pas augmenter la distance et la difficulté de la nat. La manœuvre est rapidement exécutée, les premiers nageurs sont encore à la lutte, le spectacle bat son plein.
Les bateaux d’assistance iront informer les nombreux kite surfers – qui profitent du spot et du vent ambiant – qu’ils approchent d’une zone de course de natation, sympas ils prendront un nouveau cap.
Jocelyn est au téléphone. Certaines équipes n’ont pas passé la barrière horaire. Le courant et le froid après un long moment dans l’eau auront eu raison de leur motivation extrême. Troll Enez est un swimrun très exigeant, les conditions parfois assez rudes, un sacré challenge si il fallait le rappeler !
ÖtillÖ BZH est donc réquisitionné pour le rapatriement des 10 candidats. Il nous faut donc faire escale à la cale du Mounien, nouveau point de ravitaillement, où nous récupérerons les malheureux aventuriers pour leur laisser nos places à bord, le temps pour Tanguy de les acheminer à Port Anna. Un véhicule les transportera ensuite jusqu’au village d’arrivée à Séné.
Tout est prévu et parfaitement organisé, en toutes circonstances. Pas de bobo fort heureusement, mais beaucoup de déception pour ces binômes stoppés dans leur élan.
Les promeneurs sont nombreux à cet endroit, intrigués par ces drôles de coureurs-nageurs en combinaison Néoprène à la chasuble vive. Nous aurons le temps de leur expliquer notre sport et d’en faire l’article, en profitant bien entendu des bonbons du ravito et d’un bon moment avec les bénévoles et un des médecins de la course. Au top l’équipe, un grand merci à vous.
L’heure tourne. Tanguy nous récupère et nous filons à bonne allure vers la section de natation n°10, 1300m mieux protégés des éléments semble t’il, mais dernier gros morceau de natation. Les sections suivantes sont petites en distance, mais n’en sont pas moins intéressantes.
Les leaders sont dans l’eau, les écarts se sont à présent accrus, il est peu probable qu’ils changent désormais, sauf fait de course particulier que l’on ne souhaite à personne.
La zone est plus urbanisée à cet endroit du Golfe. Que de jolies propriétés au bord de l’eau. Celle de l’île de Boëdic est majestueuse, ses jardins magnifiquement entretenus. L’équipage profite, la croisière s’amuse.
Le rythme des transitions s’accélère sur cette fin de parcours, succession de petites portions de running et de courtes natations en direction de Port Anna.
Si la tête de course a encore pas mal d’eau sur la traversée 11, la queue de peloton n’aura plus, surprise, qu’une petite rivière et surtout pas mal de vase pour franchir l’endroit.
Les premiers concurrents sont de retour sur le continent. Deux petites natations, un dernier 4600m de course à pied et l’affaire sera dans le sac. Les plus loin sont encore sur l’île aux Moines. C’est dire si la tête de course va vite.
Les remparts côtiers sont éclairés par le soleil encore furtif. L’avant dernière natation devant la légendaire Maison Rose est exceptionnelle, peu de gens nagent à cet endroit de dense navigation. Le spectacle est très beau. La sortie d’eau n’en est pas moins originale, une sortie à la suédoise en escaladant les rochers, une autre belle surprise concoctée par la team d’organisation.
Sur les deux dernières natations, les concurrents ont été prévenus, le courant est vif et piégeur. Il convient de frôler les rochers et de très près, faute de quoi c’est une lutte impossible contre le courant. Et ça se joue au mètre près.
C’est très amusant à observer depuis le bateau.
Il est maintenant temps de quitter Tanguy et ÖtillÖ BZH. Une voiture nous récupère à Port Anna, retour au village pour assister à l’arrivée des premières équipes, et des suivantes. Nous y sommes. L’ambiance est au top. Succession d’arrivées, d’applaudissements, d’embrassades et surtout remise du top bracelet- médaille original.
Ce sport est magique.
Stéphane partira rapidement en petites foulées vers Port Anna à la rencontre de JN et d’Astrid pour les accompagner sur les derniers kilomètres de course. Ils sont deuxième team mixte et ont encore une foulée soutenue sur cette fin de parcours sous la pluie. Ça court encore vite, Stéphane a très chaud dans son équipement multicouche et filme les derniers mètres.
La pluie ne durera pas et laissera place au soleil pour l’arrivée des derniers binômes. Les podiums et la remise des prix auront lieux aussi sous un grand et beau soleil, c’est au top pour les photographes et les supporters nombreux.
Aline et Julia, première team féminine, viennent en suite à la rencontre du groupe des LVN réunis et proposent très gentiment à Stéphane la bourriche d’huitres quelles viennent de gagner pour leur podium. Il leur sera difficile d’embarquer avec ces petites bêtes vivantes sur leur vol de retour Nantes-Genève mais elles souhaitent avant tout le remercier de ses encouragements tout au long du parcours. Merci les amies, la dégustation a été succulente.
Nos 4 équipes LVN ont bien performés, Candice aura souffert de son genou mais aura su serrer les dents. Bravo à elle. Nos binômes se seront dépassés, JN et Astrid sont pour la deuxième année consécutive sur le podium, Candice et Quentin auront été à la lutte avec Mitch et Vincent, un peu plus en forme sur la fin de l’épreuve (et sans handicap de genou). Thanh et Eddy auront vaincu courants et marées avant de franchir, accompagnés du groupe LVN, la ligne d’arrivée dans un temps honorable. Sylvie, à distance, est un peu moins fiévreuse. Les LVN se remettent doucement de leurs émotions et savourent l’instant présent en dégustant les délicieuses huîtres du ravitaillement d’arrivée.
Place à la douche, place à la bière des champions, soyons en forme pour la dernière épreuve de la journée : La gigantesque paella de fin de course offerte par l’organisation. Tellement bonne, on ira se resservir !
Belle instant de convivialité tous ensemble avec les autres équipes amies et les bénévoles encore présents. On adore ces moments.
Vivement l’année prochaine !
PS : Je ne saurai terminer ce compte-rendu « inhabituel » sans avoir vivement remercier Jocelyn et son équipe, mais surtout Jocelyn ;), pour son invitation et cette merveilleuse journée en mer, les émotions et les découvertes du Golfe depuis la mer, font de cette course une expérience unique, autour et à côté des coureurs et à l’intérieur de son organisation.
C’était incroyable ! Merci l’ami.
À l’année prochaine.
IG: @lvn_swimrun
✍️Stéphane Jay
📷 crédit photos Stéphane Jay / Benoit Charbonneau / Troll Enez
🎥 Stéphane Jay
website Troll Enez : https://www.trollenezswimrun.fr/
website Les Vieux Neptuniens : https://www.lesvieuxneptuniens.org/