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Le circuit Swimrun Portugal Series créé par Bruno Safara

Le Portugal, terre de swimrun ? Si l’on en croit Bruno Safara, les milieux naturels de notre voisin de la péninsule ibérique se prêtent parfaitement à l’enchainement de swimrun. En très peu de temps, le circuit Swimrun Portugal Series s’est vu doté de plusieurs dates. Dans l’interview ci dessous, Bruno revient sur le moment où tout a commencé.

A] 📍Swimrun France: Hello Bruno, vous êtes le directeur du circuit Swimrun Portugal Series, circuit comportant pas moins de 5 dates allant de mars à octobre. Merci d’avoir accepté le jeu de l’interview !

Bruno Safara: Le plaisir est pour moi. Merci à vous de mettre en avant nos National Series et de parler de notre sport.

B] 📍SRF: Tout d’abord, pourriez vous présenter à nos lecteurs ? Quel est votre passé sportif tant que professionnel ?

BS: Bruno Safara, 40 ans, j’exerce comme contrôleur financier. Toutefois ma vraie passion sont les sports outdoor. J’ai commencé à nager dès mon plus jeune âge et j’ai poursuivi durant l’adolescence. Cependant ma pratique n’était pas axée sur la compétition. J’ai aussi fait quelques nage en eau libre dans les années 90.

C] 📍SRF: Venant de l’outdoor, comment en êtes vous venus à tomber dans le swimrun ? Quelle compétition de swimrun vous a convaincu de vous lancer dans l’organisation, d’une course, puis ensuite d’un circuit national ?

BS: J’ai arrêté de nager régulièrement pendant une longue période. Préférant donner la priorité à mes études et à un métier très prenant. Alors comme de nombreuses personnes, j’ai évacué mon stress dans le sport. J’ai commencé à courir en 2012. Peu après, avec un entrainement régulier et l’aide de conseils avisés, j’ai plongé dans l’ultra trail et les ironman en 2014. J’étais à le recherche de nouveaux défis lorsque je suis tombé sur une vidéo youtube de l’ÖtillÖ. J’étais scotché, cela m’a poussé dans le grand bain du swimrun.
Donc mon 1er swimrun a eu lieu au “Loch gu Loch” en Écosse avec un ami portugais. Ce fut une expérience incroyable, une révélation. Depuis ce moment, je me devais d’importer ce sport, cette expérience dans mon pays qui dispose d’une nature idéale pour le swimrun.
Après mes débuts en Écosse, j’ai participé à la world series d’Engadin (Ndlr, Suisse) et plus récemment j’ai couru en 2019 sur le Swimrunman Series Gorges du Verdon.

D] 📍SRF: Comment est perçu le swimrun au Portugal en comparaison avec les sport d’endurance plus matures tels que le triathlon, trailrunning, nage en eaux vives ? De quelle façon la communauté des athlètes ont accueilli ce nouveau concept ?

BS: Nous sommes une communauté en pleine croissance, ici au Portugal, réunissant des athlètes venant du triathlon, trailrunning ou nage en eau libre. C’est un énorme défi et un gros boulot d’organiser non pas un évènement mais un circuit entier. Heureusement il y a une reconnaissance des compétiteurs venant s’affronter sur les courses ou bien simplement pour découvrir le swimrun. Par chance, j’ai le support de Head Swimming, un de mes sponsor majeurs depuis 2017, qui apporte une belle visibilité nationale et internationale à notre circuit.
D’après moi, sans la pandémie Covid-19, le nombre de participants étrangers aurait été bien plus élevé. J’espère que l’an prochain, les choses gagneront en stabilité, notamment en terme de transport au delà des frontières.

E] 📍SRF: Vos débuts en tant que directeur de course datent de 2017, je crois que vous avez littéralement bâti le swimrun dans la péninsule. Comment l’as tu organisé d’un point de vue administratif avec une nouvelle fédération officielle ? Il y a t-il déjà une petite communauté de swimrunners élites au Portugal ?

BS: J’ai fondé le National Swimrun Association avec l’équipe organisatrice du 1er Swimrun du Portugal en 2017. Cet organisme fait le lien entre les swimrunners et la fédération nationale de Triathlon. Nous conservons toutefois notre autonomie. Nous avons des athlètes compétitifs, avec des chronos très impressionnants sur nos Portuguese National Series avec un profil venant du triathlon longue distance et du cross triathlon. Cependant, je ne penses pas qu’ils soient encore motivés pour plonger dans les ÖtillÖ World Series. Moi même et quelques amis avons participé à quelques World Series, en mode amateur par contre. Je me laisse quelques années avant de proposer une équipe portugaise compétitive sur le circuit ÖtillÖ.

F] 📍SRF: D’après vous, quelle est le meilleur chemin pour promouvoir le swimrun au sein des autres sports d’endurance au Portugal ? Quelles sont les principales barrières à l’accès du swimrun ? Quelle serait la taille critique à atteindre en terme de nombre d’athlète dans ce sport ?

BS: Au Portugal, un des principaux freins fut de vendre le swimrun comme un sport d’équipe à des athlètes sans passé de sport collectif. En conséquence, la première course organisée était purement en format solo avec une distance accessible (moins de 20 km). Après cette étape, nous avons évolué vers le format en binôme et un ranking national aux points. Nous avons toutefois maintenu le format solo sur le sprint. D’après nous, cela permet à de nombreuses personnes de se frotter à l’esprit swimrun. Souvent lorsqu’elles participent en duo, elles découvrent une expérience radicalement différente et ne reviennent plus en arrière.

À propos du swimrun solo vs binôme, j’ai eu cette discussion en 2017 avec Michael Lemmel (co fondateur du circuit ÖtillÖ). Le temps m’a donné raison car l’ÖtillÖ World Series a dû s’y convertir même sur la longue distance, quoique dans le solo le niveau de responsabilité engagé est plus élevé d’un point de vue sécurité.
Nous n’avons pour l’instant aucune aide publique ou d’organismes fédéraux, ceci dit je travaille de concert avec la fédération de triathlon afin de promouvoir le swimrun auprès des clubs. De même je mettrai en avant dans le futur l’expérience swimrun auprès des enfants. J’organise aussi mensuellement des sessions de swimrun où j’explique les valeurs du sport pour les débutants, l’équipement et réponds à toutes les interrogations.

Nous, swimrunners, sommes encore peu nombreux . J’attire environ 150 à 200 athlètes par National Series. J’aimerai pousser ce chiffre à 500 participants. Si l’on ose la comparaison au niveau du triathlon au Portugal par rapport à la France, il y a une sacrée difference ! La culture sportive est encore un peu en dessous de ses voisins européens déjà sous l’angle du triathlon, il est normal que le swimrun prenne le temps de grandir avant d’être populaire.

G] 📍SRF: Pouvez vous présenter votre National Series ? Dans quel esprit avez vous créer le parcours, choisi le lieu ?

BS: Ci dessous notre calendrier 2021
👉06 Jun – Tâmega SR
👉05 Sep – Zêzere SR
👉25 Sep – Monsaraz SR
👉10 Oct – Madeira SR
👉31 Oct – Lagoa SR

Chaque destination est choisi dans un endroit unique, spécial du Portugal. Nous sommes un pays petit dans sa superficie mais avec une nature très diversifiée. Vous pouvez trouver des spots dans des lacs ou dans l’océan avec du trailrunning plat au sud ou bien montagneux au nord. Le climat tempéré autorise une pratique presque toute l’année sauf les mois de janvier et février. Notre circuit, par exemple, commence la saison très tôt, dès la fin mars dans les iles Açores puis en avril au Portugal et s’étend jusqu’en novembre.

Le Portugal est un pays sûr et les habitants sont accueillants. En conséquence, c’est une belle destination pour les familles d’athlètes aussi. Cette année, fin octobre nous avons une nouvelle destination au calendrier : Algarve est seulement à 30 min en voiture de l’aéroport de Faro. Date vraiment bien placée alors que la pandémie semble se calmer.
Vous pouvez trouver toutes les infos là 👉🧭 www.swimrunportugal.com

H] 📍SRF: Comment avez vous géré les conséquences de la pandémie au Portugal sur les épreuves de la National Series ?

BS: L’année 2020 s ‘est révélée être un véritable challenge puisque nous n’avons pu que proposer 3 courses de notre calendrier. Une en mars aux Açores juste avant le confinement, puis en septembre à Zêzere et octobre à Madère. Comme en swimrun, nous avons dû nous adapter, suivre les procédures du ministère de la santé concernant la covid-19 pour ouvrir les épreuves au coureurs.

I] 📍SRF: Vous proposez aussi des stages de swimrun, pouvez vous nous en dire plus ?

BS: J’ai l’intention d’organiser des swimrun camps, avec en point de mire une clientèle étrangère. Mais les conséquences de la pandémie sur les transports internationaux m’empêchent de les proposer cette année. Néanmoins nous planifions déjà la saison 2022. Nous avons de bons spots avec des hotels proches facilitant toute la logistique. Également avec une météo clémente en pré-saison, nous espérons séduire une clientèle hors de nos frontières.

J] 📍SRF: Quels sont vos projets pour 2021 ?

BS: Pour la saison 2021, nous avons déjà fait une course en juin à Oporto dans la région de Tâmega, et nous avons l’intention d’organiser les 4 dernières course du calendrier en septembre et octobre.

K] 📍SRF: merci
BS: Merci de cette opportunité

👉🧭 https://en.swimrunportugal.com/
Instagram : @swimrun.portugal