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Le Swimrun des 20 plages de Pornichet à Saint Nazaire

Camille Marchand et Julien Antoine ont écumé les manches de coupe du monde de swimrun, chacun de leur coté, puis en binôme (la fameuse UL’Team) dans la vie comme dans le sport. Si la vie était un chemin, et le swimrun un pays, alors Camille et Julien seraient des artisans voyageurs apprenant l’art d’être athlètes, jeunes parents, organisateurs.

La route de Swimrun France et de l’UL’Team s’est croisée il y a plusieurs années déjà. À l’occasion du Swimrun Résistance 2017 à Nice, leur complicité évidente sautait aux yeux.

Swimrun France : Bonjour Camille, Julien. Vous vous êtes rencontrés en 2016 sur les championnats du monde de Suède. Et depuis vos chemins se sont croisés de nouveau pour ne plus se quitter. Pourriez vous nous relater cette période où votre début de pratique du swimrun se confond avec le début de votre vie à deux ?

Quand la foudre frappe

Camille Marchand / Julien Antoine : Bonjour Swimrun France ! Oui effectivement, la foudre nous a frappés au lendemain des Championnats du Monde en Suède en septembre 2016. Au départ nous avons pensé que la fatigue et le contexte avaient tronqués notre perception mais finalement nous nous sommes rendus à l’évidence, et notre histoire à deux a commencé.

Rapidement nous nous sommes installés ensemble, dès le mois de février 2017, chez moi (Camille) à Saint Nazaire. J’étais fière de faire découvrir ma ville adoptive (j’y vivais depuis 2014) à Julien. J’ai quasiment découvert la côte nazairienne avec lui. Les championnats du Monde étant mon tout premier swimrun et m’étant engagée 2 mois avant avec Laurent Valette, je n’avais pas eu vraiment l’occasion d’y pratiquer la discipline pour m’entrainer…
Il se trouve qu’elle s’est avérée être un super terrain de jeu pour le swimrun (20 plages).

Puisque l’excuse de Julien pour reprendre contact avec moi après la Suède était de former un binôme pour l’étape ÖtillÖ d’Engadin en Suisse, je ne pouvais plus me dégonfler ! C’était donc parti pour nous entrainer ensemble.

L’aventure à deux et l’aventure Swimrun en couple a, en conséquence, commencé au même moment. Nous ne sommes pas vraiment posé de questions, nous avons juste décidé de profiter de chaque instant, au jour le jour, et apparemment ce n’était pas une mauvaise idée, sentimentalement et sportivement 🏊‍♂️🏃.

La genèse du swimrun de Pornichet à Saint Nazaire

SRF: Après ces années à écumer à niveau international le swimrun, quel furent vos motivations à organiser le swimrun des 20 plages ?

CM/JA : En fait lorsque l’on commence une histoire et qu’on est amoureux, on a pleins de nouveaux projets. Nous avons commencé l’histoire Swimrun et nous en sommes tombés amoureux alors ça coulait de source…
Nous étions tellement dans l’euphorie que nous avons embarqué plein de monde dans notre délire (nos récits de course ont beaucoup circulé, même dans les grandes boites du coin comme Airbus, voir 👉 le récit de Camille à Hvar, Croatie 2018).

Le virus a commencé à se propager. Nous faisons partie d’un club de triathlon, le BEST triathlon Saint-Nazaire et en observant l’engouement de nos amis et ce terrain tellement propice nous nous sommes dit qu’il fallait y aller. Nous voulions absolument faire découvrir notre côte et notre ville, qui malheureusement souffre encore d’une mauvaise réputation.

Moi la première avant d’y vivre j’avais une très mauvaise image de Saint Nazaire, qui me semblait être une ville triste avec ses chantiers navals et sa base sous-marine au cœur de la ville… Heureusement cette ville cache de merveilleux trésors, notamment son ouverture sur la mer, que la municipalité a su largement mettre en valeur.

Or notre enthousiasme a été de courte durée. En 2017 malgré l’émergence de nombreuses courses en France, c’était encore un sport méconnu qui n’emballait pas forcément la municipalité : « Le Swimrun ? C’est quoi ? C’est un sport ça ? », « Ça semble compliqué… », « Mais, ce n’est pas trop dangereux ça ? »… De surcroit, créer une course en partant de rien, avec zéro trésorerie et peu de soutien, inutile de vous faire un dessin, c’est hyper compliqué.

Alors nous avons gardé l’idée dans un coin de notre tête. Puis un jour, lors d’une réunion de Bureau du BEST (j’étais secrétaire du club jusqu’à la naissance d’Albane), j’ai abordé ce sujet, sans aucune attente mais avec cette passion qui nous anime tous les deux.
Et là, à ma plus grande surprise, tout le monde a été conquis. Nous voulions redonner un nouvel élan au club ? D’une pierre deux coups, la voilà la solution !

D’un côté, cela nous permettait à tous les deux de réaliser notre rêve de faire découvrir notre sport et notre ville. Et en passant par le club de triathlon, dont le swimrun venait d’être rattaché, nous avions beaucoup plus de poids au niveau des autorités et nous bénéficions également d’une trésorerie, parce qu’il ne faut pas se voiler la face, cela reste le nerf de la guerre. Et de l’autre côté notre club pouvait se réinventer avec une épreuve novatrice dans la région.

Alors, tous les deux aux commandes pour mettre le projet sur les rails et largement soutenu par tout le Bureau, notamment Jean-Michel CALLENS le Président et une majorité des adhérents, le Swimrun des 20 Plages est né. Nous pouvons donc dire avec fierté, que c’est le club de triathlon de Saint-Nazaire qui a organisé cette belle épreuve.

SRF: Comment fut accueilli votre projet par les institutions administratives, vos proches ?

CM/JA: La Mairie de Saint-Nazaire nous a tout de suite soutenus. Comme nous te disions plus haut. Tout est beaucoup plus simple lorsqu’on passe par une association déjà existante avec une très bonne réputation. L’état d’esprit de Saint-Nazaire est l’ouverture sur le littoral. Plusieurs projets étaient déjà en cours avec « Saint Nazaire Côté Plages », qui met le front de mer en valeur tous les étés. Ce projet s’inscrivait donc largement dans leur politique.
Ensuite il a fallu convaincre la Mairie de Pornichet, d’où est donné le départ de notre course. Le projet a été tout de suite très bien accueilli.

Une fois que nous avions ces 2 alliés de poids, il a fallu remplir une montagne de dossiers administratifs à destination de la Préfecture, de la Fédé de tri, des affaires maritimes etc. Je pense que sans la crise sanitaire tout aurait été plus simple. Parce qu’à l’évidence notre épreuve plaisait au plus grand nombre.

Quant à nos proches ils n’ont pas été étonnés. Nous en parlions depuis 2017 et connaissant notre persévérance ils savaient que nous ne lâcherions pas l’affaire si facilement. Leur seule inquiétude a été lorsque la date de mon accouchement a été annoncée pour autour de la date de notre course !!
Ils savaient que c’était un investissement moral et chronophage important, ils avaient donc peur que nous nous épuisions avant l’heure… Comme si c’était fatiguant d’accueillir un enfant 😂.

Pour ne rien vous cacher, le Président du Best aussi a un peu flippé. Nous avons eu beaucoup de mal à déléguer. Ce swimrun, pour Julien et moi, était en quelque sorte notre « 1er bébé », nous avions tout dans notre esprit alors c’était difficile de laisser les autres travailler à notre place. Et pourtant nous avons une super équipe qui n’a pas cessé de nous soutenir. Nous avons donc du préparer des plans B un peu partout !

L’esprit frappeur du Swimrun des 20 plages

SRF: Parlez nous un peu de votre épreuve, dans quel esprit l’avez vous créé ? Quels sont les atouts de votre tracé, quel public de swimrunners voulez vous attirer ?

CM/JA: Pour nous le swimrun c’est la liberté, le partage, la nature, l’amitié, l’entraide et le dépassement. Nous avons voulu créer une recette avec tous ces ingrédients. Il faudra demander aux participants s’ils ont réussi à tous les retrouver 😉 En tout cas c’était notre objectif.

Il faut dire que nous avons eu aussi l’ingrédient bonus avec notre Challenge de l’Ouest, qui est né de notre amitié avec Boris et Robinson organisateurs du swimrun de Crozon, puis ensuite avec Myriam, organisatrice du swimrun de Carantec. Nous nous sommes dit que proposer ce challenge aux participants de découvrir nos 2 belles régions (Bretagne et Pays de la Loire), mutualiser nos expériences et nos moyens était une idée plutôt chouette. L’annulation du swimrun de Carantec à cause de la Covid-19 ne nous a empêcher d’exploiter au maximum ce bel atout. Cependant nous espérons que les saisons à venir nous donneront l’occasion de le développer encore plus !

Concernant notre parcours, nous voulions éviter les boucles, rallier l’arrivée en jouant avec toutes les particularités de notre terrain. D’où le tracé en ligne avec transport des participants au départ. Nous ne voulions pas non plus faire des natations « plage » du type « tour d’une zone de baignade ». Pour nous, l’intérêt de notre parcours était de relier une plage à une autre en passant par les pointes. C’est quand même beaucoup plus sympa. Nous avons une multitude de criques tout au long du parcours, dont certaines valent largement le détour. D’ailleurs si tu parles aux concurrents des marches pour y parvenir ils t’en donneront sans doute des nouvelles !! 😂.
Enfin, nous avons aussi des plages à vagues, des plages sur la ville, des passages sous des pêcheries et j’en passe. C’est un parcours qui n’est vraiment pas monotone et qui donne envie de découvrir ou redécouvrir Saint-Nazaire.

Il n’y a pas de bouées sur l’eau, le swimrun 🏊‍♂️🏃 c’est aussi l’autonomie, l’initiative, la lecture du plan d’eau. Bien entendu, compte tenu de la date de notre swimrun (mi-octobre l’eau n’est pas très chaude…), du coefficient de marée du jour (le plus gros coeff de toute l’année) et du temps qui aurait pu être venteux et ainsi compliquer les conditions de nage, nous avions sorti l’artillerie lourde niveau sécurité, avec la SNSM 85 sur l’eau et une association de secourisme sur terre avec visu sur l’eau.

Il était également exclu de proposer une épreuve solo qui sort complètement de l’idée que nous nous faisons de ce sport.

Nous avons mis un point d’honneur au développement durable (pas de gobelets jetables, minimum d’emballage possible sur les ravitos, respect de l’environnement etc.). Malheureusement nos efforts ont été mis à mal à par la pandémie avec obligation de préparer des sachets de ravitaillement individuels. Il y a eu pas mal de gâchis et d’utilisation de sachets plastiques. Ça nous a fait mal au cœur….

Nous avons aussi pris parti de faire une épreuve plus courte divisant par 2 les distances de chaque discipline afin d’attirer le plus grand nombre de personnes à venir découvrir ce sport. Ainsi sur la distance M nous avons pu observer un public un peu plus chevronné : nageurs, triathlètes, coureurs à pieds. Tandis que sur la distance S, destinée aux débutants, nous constations a présence de parents avec leurs enfants qui voulaient se dépasser en famille, des copains qui voulaient partager un bon moment sans rien viser d’autre que terminer la course….

Le choix de la course un samedi n’était pas vraiment anodin. Avec Julien, les épreuves auxquelles nous participons ont lieu habituellement le samedi. De cette manière nous revenons le lendemain sur les endroits que nous avons appréciés lors de la course. Ou alors aller découvrir une autre facette de la ville hôte de manière plus posée, pourquoi pas en famille.

Bon là avec le contexte sanitaire actuel ce n’était pas vraiment possible, mais l’année prochaine les participants pourront envisager de visiter les chantiers, aller voir les paquebots en cours de construction dans la forme Joubert, visiter une expo dans la base sous-marine reconvertie en espace culturel, jouer au Casino de Pornichet, se balader dans les marais salants ou sur les remparts de Guérande, aller faire du kite surf dans la baie de la Baule…

Pour finir, nous nous sommes aussi beaucoup attachés à rassurer, écouter, arranger les participants. Mine de rien c’est peut-être cette chose-là qui m’a pris le plus de temps. Et c’est celle-là qui je l’avoue, me tient aussi le plus à cœur. J’ai beaucoup échangé par mail avec les sportifs inscrits. Le jour J, j’ai eu ce sentiment incroyable d’avoir l’impression d’être entourée de toute une bande de copains. Et pour nous c’est ça aussi le Swimrun.

SRF: Vous faites partie du triathlon de Saint Nazaire, dans quelle mesure le club vous a soutenu dans cette organisation ? Ont-ils adhéré aux valeurs différentes du swimrun ?

CM/JA: J’ai répondu quasiment à tout dans la 2e question…oups ! Tout est passé par le club et au nom du club. C’est un club avec de belles valeurs, comme celles du swimrun et avec un esprit vraiment familial. Avec Julien nous étions directeurs de course, le Bureau nous a laissé carte blanche sur l’orientation que nous voulions donner à cette épreuve. Le président nous a beaucoup aidés notamment sur l’élaboration de la multitude de dossiers, sur la demande de subventions, les échanges avec les différentes mairies, la préfecture et les organismes de sécurité.

Nous avons monté un petit groupe de bénévoles de confiance pour nous aider à l’organisation et à la recherche de partenaires et nous avons réussi à rassembler autour de nous presque 80 bénévoles pour le jour J, en majorité adhérents du club.

D’ailleurs j’en profite à nouveau pour les remercier du fond du cœur. La majorité des retours que nous avons eus mentionne leur gentillesse et leur professionnalisme, et ça c’est vraiment quelque chose que nous souhaitions ! C’est important lors d’une course, de trouver du réconfort et des sourires auprès des bénévoles, cela fait partie intégrante de la réussite d’une épreuve et nous n’avons pas peur de dire que c’est grâce à eux que notre swimrun a connu un beau succès.

Quand la Covid-19 frappe

SRF: À quel moment la crise SARS Cov-2 a commencé à être dans votre radar ? Comment cela a impacté l’organisation du swimrun de 20 plages ?

CM/JA: En fait la crise a été dans notre radar dès le départ. Nous avons commencé à concrétiser l’épreuve en février et c’est là que tout a commencé à s’agiter autour de ça. Déjà, la première chose à laquelle nous avons pensé est : ouf, notre épreuve est à la fin du calendrier ! Ensuite nous voulions que les participants puissent être remboursés ou décaler leur inscription à l’année suivante si la course venait à s’annuler. Mais pour cela, il ne fallait pas engager trop de frais en amont, sinon nous faisions prendre de grands risques au club.

Donc ça a été le premier impact. Nous avons fait des demandes de subventions partout où cela a été possible. Nous avons serré notre budget au maximum (limitation des cadeaux participants/bénévoles, chronométrage manuel….). Heureusement, nous avons financé les chasubles entre nos trois organisations avec Crozon et Carantec, c’était déjà un stress en moins.

Le deuxième impact a été la tonne de dossiers à renseigner. Chaque organisme nous demandait un plan sanitaire extrêmement bien détaillé avec tous les coordonnés de chaque bénévole, l’endroit exact de chaque équipement etc. (difficile lorsque c’est une première édition de s’imaginer tout ça des semaines à l’avance). Et surtout, l’envoi de tous ces dossiers ne signifiait pas que notre course aurait quand même lieu ! Dur à accepter lorsque nos mairies nous soutiennent et que nos inscriptions sont complètes….

Nous avions un rêve

Le troisième impact a été les modifications que nous avons dû apporter à l’organisation que nous avions rêvée. Nous avions rêvé d’une certaine chaleur humaine. Nous avions rêvé des hugs de retrouvailles avec nos amis swimrunners. Nous avions rêvé des spectateurs en masse tout au long du parcours.
Nous avions rêvé d’une aire d’arrivée remplie de spectateurs, des enfants qui accueillent leurs parents ayant fraichement franchi la ligne d’arrivée.
Nous avions rêvé d’un bel after tous ensembles pour fêter cette nouvelle épreuve autour d’une bonne bière réconfortante.

Le masque, la distanciation, l’interdiction de public à l’arrivée en a décidé autrement.

Heureusement, nous avons eu le temps de voir les sourires sur les lèvres des participants avant qu’ils enfilent à nouveau leur masque et l’ambiance à l’arrivée suffisait presque à réchauffer tous les participants, mais nous aurions quand même tous rêvé mieux pour notre première….

Quand le ptit boud’chou frappe à la porte

SRF: D’un coté une pandémie qui pointe le bout de son virus, et de l’autre un ptit boud’chou qui pointe de le bout de son nez avant l’heure, bref comment avez vous géré en tant que futurs parents /organisateurs ?

CM/JA: OHLALA ne nous en parle pas…
Nous savions qu’avec mon terme prévu aux alentours du jour de la course ça n’allait pas être de la tarte quoi qu’il se passerait, mais là nous avons vécu une aventure dans l’aventure… Notre petite sprinteuse Albane est arrivée vraiment en avance, le 16 septembre, en plein rush de l’organisation. Et comme ça aurait été quand même trop simple de rentrer tout de suite à la maison, nous avons passé 15 jours en néonat, entre Vannes et Saint Nazaire avant de reprendre nos quartiers à trois et de nous remettre au boulot….

Nous t’épargnons les émotions par lesquelles nous sommes passés (bonheur, stress, peur, fatigue…). Et c’est marrant mais on peut vraiment faire le parallèle avec le swimrun, quand un de nous deux avait le moral dans les chaussettes c’était l’autre qui le remotivait. Quand un voulait baisser les bras, l’autre prenait le relais pendant que le premier rechargeait ses batteries. De passer par toutes les émotions ensemble sur les courses, nous permet de nous connaitre par cœur et d’être plus soudés que jamais. Franchir cette épreuve plus facilement ensemble que si nous avions subis chacun de notre côté.

La semaine précédant le swimrun a été difficile. Nous avions tellement de choses à faire: le stress était à son comble. Heureusement qu’Albane rythmait notre quotidien toutes les 3h, cela nous a même permis de profiter des nuits pour finaliser les derniers détails. Or sincèrement je ne me suis sentie vraiment maman qu’au lendemain du swimrun des 20 plages, lorsque j’ai pu me rendre complètement disponible pour elle. Laisser enfin le souvenir de la néonat et la pression de l’organisation de l’épreuve derrière nous.

SRF: Finalement, quand avez-vous su que votre épreuve aurait lieu ? Comment s’est passée cette première épreuve ?

CM/JA: Figure toi que nous avons appris le jeudi 15 octobre que notre swimrun des 20 plages du 17 octobre aurait bien lieu….
Nous avons eu le mérite de tous y croire jusqu’au bout, nous organisateurs mais aussi les participants qui nous ont envoyé des messages de soutien jusqu’au dernier moment pour ne pas que nous lâchions l’affaire. Nous avons fait les courses pour les ravitaillements le vendredi après-midi (nous ne voulions pas y aller avant d’avoir le feu vert pour éviter le gaspillage inutile), soit la veille de la course…

Imaginez les gérants du supermarché lorsque nous leur avons demandé 50 paquets de tel ou tel bonbon, 150 boites de cacahuètes et de biscuits sucrés !! Et puis forcément il y a eu quelques petits loupés ou imprévus.
Les 7h de balisage de la veille qui ont été retirés le matin même par une asso de vétérans bien intentionnés qui ont voulu nettoyer la nature lors de leur sortie pédestre. Toutes les courses et matériel que nous devions stocker dans le gymnase qui, sans que nous ayons été informés avait été réservé la veille au soir par une autre association pour une soirée dansante. Toutes nos flammes d’entrée et de sortie d’eau que la mairie nous avait promis, introuvables le jour J, car perdues par la municipalité…. Je vous épargne aussi ma panne de voiture à 2h du départ, toute seule avec Albane sur le parking du gymnase parce que tous les bénévoles étaient partis manger ou rejoindre leur poste…

Mais quoi qu’il arrive cette première édition a été, nous aimons à croire, une belle réussite. Les participants ont semblé ravis, les sourires étaient au rendez-vous. Le parcours a beaucoup plu. Ceux qui pensaient que le peu de dénivelé proposé annoncerait un parcours plat n’ont pas été déçus… Des marches, des raidillons, des marches, du fractionné…ça fait bosser le cardio !! En tout cas, la madeleine que je suis n’a pas pu retenir ses larmes à l’arrivée des concurrents. Quelle fierté d’avoir pu proposer cette épreuve malgré tous les obstacles annoncés !!

SRF: Nous sommes actuellement en plein confinement [NDLR, questions envoyées le 19 novembre], avec une seconde vague qui fait des ravages en terme de mortalité, de conséquences économique et psychologiques. Quels conseils auriez vous à donner aux swimrunners pour ne pas se décourager ?

CM/JA: Nous pensons que chacun gère, émotionnellement parlant, cette crise différemment. Les conseils que nous pourrions donner seraient de toujours garder espoir, même si l’horizon semble bien sombre. Continuez à vous entretenir un peu si vous le pouvez, profitez à fond de votre famille. Profitez-en pour reprendre contact avec des vieux amis, cuisinez, lisez, bricolez, faites-vous plaisir surtout, même si ça ne peut pas être tout de suite via le sport. Tout est bon à prendre.
La frustration peut parfois avoir du bon sur notre pratique : de manière très personnelle, ma grossesse passée et la covid-19 ne me permettent pas de faire du sport comme je le voudrais depuis mars dernier mais je suis déterminée plus que jamais à reprendre. J’ai une envie de folle de rechausser mes running, même pour faire 3 km !! Peut-être que cette envie aurait été moindre si la coupure avait été moins longue… Nous réapprenons à nous recentrer sur les choses qui comptent le plus pour nous !

Toutefois quoi qu’il arrive le plus important est de respecter les règles sanitaires même si la tentation d’en dévier est grande, pour sortir le plus vite possible de cette triste période.

À quand les prochaines aventures ?

SRF: Binôme dans le sport, binôme dans la vie, binôme organisateurs, trinôme désormais…quelles sont les futures étapes « swimrunnesques »?

CM/JA: Même depuis que nous sommes 3 notre passion ne s’affaiblit pas ! Déjà, nous sommes heureux de vous annoncer que la 2e édition du Swimrun des 20 Plages aura lieu le 16 octobre 2021 !! Les inscriptions ouvriront le 1er mai 2021 et mon petit doigt me dit qu’il faudra être très réactif !

Quant à nous, nous avons prévu de commencer notre saison sportive par le Troll Enez qui aura lieu le 2 mai prochain dans le Golf du Morbihan et qui est organisé par 3 copains. Bel objectif pour se remettre en forme après l’année 2020 plutôt intense que nous venons de vivre ! Et si j’arrive à le boucler sans blessure 7 mois après avoir donné naissance à notre fille. Alors nous pourrons sérieusement nous pencher sur le calendrier des prochaines courses 😉

En tout cas nous avons déjà hâte de lui raconter toutes nos aventures, j’imagine que le fait de savoir qu’elle nous attendra à l’arrivée donnera une autre dimension, encore plus belle, à nos futurs swimruns. Enfin, si nous réussissons à nous séparer d’elle le temps d’une course !! Ça c’est une autre histoire 😉

SRF: Avez vous une question que vous auriez aimé que je vous pose ?

CM/JA: « C’est quand qu’on y r’tourne ? » Mais je pense que vu tout ce que j’ai écrit tu dois être rassuré de ne pas en avoir posé d’autres 😉

SRF: merci de votre temps

CM/JA: Merci à toi, c’était un plaisir !!

Le site du swimrun des 20 plages

crédit Photo : Franck Carmelle / Cyrille Geslin / Régis Ménard