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Swimrunneuse et rescapée du Covid-19

Anne, swimrunneuse, triathlète, duathlète émérite et membre du Swimrun Marseille Community, nous relate sa rencontre avec la Covid-19. Un rappel brutal d’une réalité qui parfois n’épargne personne, même les plus aguerri.es.

Ce jour là je m’étais levée avec un léger vertige

Ce dimanche matin

Ce jour là je m’étais levée avec un léger vertige, le genre de sensation pas sympa que l’on chasse au mental… Non j’ai rien, prend ton dej, ça va passer… 2h30 d’enchaînement vélo course la veille, j’avais peut être trop forcé. Le home trainer ça pique, le tour de course à pied 230 mètres dans le jardin, c’est pas l’idéal… Les heures passent ce dimanche matin, impossible de m’entraîner, je me traîne. il y a un truc qui va pas. Le midi j’annonce à ma troupe “ça va pas, je crois que je l’ai, dernier repas avec vous et je me confine”. Réponse “mais non c’est pas ça, t’es juste fatiguée, c’est dans ta tête, pas toi c’est pas possible”.

Va falloir zigouiller la bête !!

Je me connais par cœur, je suis sportive et cette machine de guerre qu’est mon corps je l’analyse de mieux en mieux. On est le 22 mars, 6 jours que la France s’est arrêtée, 6 jours de sidération collective, 6 jours qu’ici on s’est organisé une petite vie de famille bien sympa pour affronter au mieux la période. Mais voilà… La plus sportive est en train de flancher… Va falloir zigouiller la bête !!!

Confiné dans 3 m2

Je me confine dans une chambre, 3m2 de lit, je vais vivre là quelque temps et pas question de se laisser aller. Je m’organise : ma fille garantit les repas déposés devant la porte. J’ai mon ordi pour bosser et me divertir, et je me repose pour laisser le corps faire le boulot. Un virus comme ça, ce sont des millions d’anticorps à fabriquer dans un laps de temps très court, la lutte va être sévère.

Agenda Covid-19

  • Jour 2 je suis KO j’ai la fièvre je dors beaucoup.
  • Jour 5 épuisée, les poumons qui serrent
  • Jour 7 léger mieux toujours épuisée mais les poumons vont mieux, je lutte, j’y crois je vais vite guérir…
  • Jour 10 je m’en suis sortie je suis crevée.

Je déconfine, à la maison tout le monde est en forme. J’ai continué à bosser, garder le lien avec l’équipe m’a bien aidé, je me sentais moins malade, je suis à jour des dossiers. Mais le sport dans tout ça ?

Mon truc: c’est nage vélo course

Mon truc c’est plutôt nage vélo course, du triathlon mais pas que : du duathlon et du bonheur avec le swimrun que j’ai découvert il y a 2 ans. Oui un vrai bonheur ce sport, une équipe marseillaise en or et un terrain de jeu exceptionnel. C’est loin tout ça pendant la maladie… Championnat de France duathlon annulé, les compétition de printemps, et ce championnat du Monde en septembre où cette année j’emmenais toute une équipe de la Ligue. Mal barré.

Pourquoi l’ai-je attrapé ??? comment??? Franchement je ne sais pas

Le sport et ce healthy life-style qui ponctue mon quotidien m’ont très certainement sauvée d’une forme plus sévère. Pourquoi l’ai-je attrapé ??? comment??? Franchement je ne sais pas, j’étais en pleine forme à ce moment là. Une chose est sûre c’est que le style de vie en place aide à lutter et l’on se projette très vite sur la reprise.

L’après Covid-19

L’après, c’est une remise en route très progressive (j’ai encore des trucs bizarres à +2 mois), les compétitions sont toutes annulées. On va se mettre en mode loisir, se faire plaisir et arrêter de challenger un temps. D’abord marche à J15, home trainer à J20, reprise course tranquille, J40 vélo de route sur le périmètre autorisé.

le myocarde a dû se faire un peu raboter par le virus

La fatigue persiste, des ” coups de pompe” terribles. Le cardio s’emballe anormalement vite, le myocarde a dû se faire un peu raboter par le virus, donc pas d’intensité. J’ai des “serrages” au niveau du cou et du thorax, les muscles se raidissent bizarrement, ça gêne.

Épilogue

Tout ça s’est bien estompé, s’éliminera avec le temps, mais la machine a pris cher. Je mets 15min de plus pour grimper l’Espigoulier en vélo, mais je le grimpe, je suis en vie, on s’en fout du temps je suis en vie, d’autres ne sont plus là. C’est fabuleux de pouvoir refaire des projets. J’ai hâte de nager de nouveau dans nos belles calanques.

on s’en fout du temps, je suis en vie

NDLR: Pour la reprise sportive post confinement, nous vous enjoignons à consulter les guides émis par le ministère des sports.

Bio sportive

8 à 18 ans : natation en compétition, plongeon
15 ans : démarrage de la course à pied
17 ans : marathon de Paris en 3h29, plus jeune marathonienne française
19 ans : 1er triathlon, 3ème féminine Triathlon Vendôme
30 ans : 100km de Millaud, Marseille Cassis en 1h32
35 ans : 2e féminine Trans Mauritanie, 125km
40 ans : 1ère féminine Grand Raid de Jordanie, 145km
45 ans : reprise du triathlon
48 ans : 17e championnat d’Europe triathlon M à Genève
52 ans : championne de France de Duathlon Sprint et 6e championnat du Monde de Duathlon Sprint(2018)
53 ans : 6e championnat du Monde de Duathlon Sprint (2019)

Bénévole à la ligue PACA de triathlon

La Ligue Provence- Alpes- Côte d’Azur a souhaité engager une action pour faire connaitre les championnats mondiaux de groupes d’âges, motiver de nouveaux athlètes et les aider dans leurs démarches (championnat Multisports qui aura lieu à Almere-Amsterdam en Hollande du 4 au 13 septembre 2020).

En faisant les championnats de France Groupes d’Ages qui ont lieu chaque année dans chaque discipline OU en faisant une demande de qualification exceptionnelle. La FFtri accorde 20 places par catégorie, il est très facile d’être sélectionné car peu d’athlètes demandent.

Anne souhaite créer un groupe soudé et motivé de 8-12 athlètes en 2020, et ainsi ramener 2-3 médailles. (NDLR La pandémie de SARS COV-2 a quelque peu bouleversé ce planning évidemment)

Anne Gautier Maurel (agautiermaurel@triathlonpaca.com)